Un achat de temps de crise !

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jarnicoton
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Un achat de temps de crise !

Message par jarnicoton »

J'ai acheté le mois passé au prix de trois euros un Petit Larousse de 1918 en état passable. Il n'y a rien à en dire, sinon que c'est un PL : noms communs, pages roses, noms propres. Les pages roses sont au nombre de 32 avec une moyenne de 22 citations par page ; c'est peut-être plus qu'il n'y en a de nos jours.

Il existait une version reliée peau à 12 francs ; j'ai la version toilée à 8 francs plus une "majoration temporaire" de 20%. J'imagine que c'est une taxe liée aux charges de la guerre. J'imagine aussi que la guerre n'est pas finie lors de la mise sous presse, puisque la frontière franco-allemande passe encore sur les cartes du dictionnaire au mauvais endroit, et que même dans le texte l'Alsace est allemande.

Le site "France Inflation" très intéressant m'apprend que les prix ont été multipliés par 1065 depuis 1918. Puisque le nouveau franc de 1960 valait 100 francs anciens, ce PL coûterait (8 + 20%) x (1065/100) = 102 francs "actuels", c'est-à-dire 15,6 euros. J'entends : un PL plus petit et très peu colorié, d'un papier très quelconque. Le luxe forcé est aussi une façon de gonfler les prix en dehors de leur hausse officielle.

A noter une précision linguistique : le langage économique distingue la hausse des prix de l'inflation. La seconde, certes plus courte à prononcer, est en fait en économie l'accroissement de la masse monétaire.

A part cela je suis satisfait d'avoir rendu à la vie un livre exhumé de sa poussière qui me sert dix à quinze fois par semaine à vérifier l'orthographe d'un mot ; d'abord parce que j'aime bien les mots peu courants, ensuite parce que je préfère commettre quelques fautes par ignorance que parfaitement écrire sans aide une langue qui serait affadie par d'inopportunes réformes démagogiques.
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Jacques
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Message par Jacques »

La hausse des prix peut être due à des causes diverses, par exemple un rattrapage des coûts de production qui ont augmenté par un phénomène de raréfaction des matières premières. En période de conditions climatiques défavorables (grêle, sécheresse, inondations) la production agricole peut être déficitaire par rapport à ce qu'elle est en période normale. La loi de l'offre et de la demande s'applique, et fait monter les prix.
L'inflation est un phénomène économique qui se nourrit de lui-même et provoque une perte en progression constante du pouvoir d'achat de la devise. Les prix montent, pour compenser on augmente les salaires. Les entreprises compensent cette dépense supplémentaire en augmentant leurs prix. Il faut alors augmenter les salaires pour rattraper cette perte de pouvoir d'achat qui touche les salariés. Alors de nouveau les entreprises augmentent leurs prix de vente, et ainsi de suite. Le processus inflationniste se nourrit de lui-même comme je l'ai dit, la monnaie s'érode en permanence de manière accélérée et la situation s'aggrave. Le kilo de pommes de terre qui valait 100 francs ce matin en coûtera 150 demain, 300 le jour d'après et 10 000 dans une semaine.
Il y a un emballement qui va en s'amplifiant. L'inflation est un désastre, pas la hausse des prix.
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shokin
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Message par shokin »

Cela dit, l'élasticité peut varier d'un produit à un autre. :lol: (Il y a des valeurs plus robustes que d'autres.)
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