Le langage et les animaux

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GB-91
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Le langage et les animaux

Message par GB-91 »

Le langage et les animaux.

Les animaux sont sensibles à la prononciation, à la modulation, au ton employé.
Qu’on ne s’y trompe pas, je ne veux rien prouver, je constate.
Je constate et j’exclus le langage bêtifiant du chienchien à sa mémère, je m’en tiens à l’expérience avec les animaux domestiques dans la vie de tous les jours (d’un jadis qui n’est pas si éloigné).

Depuis que nous avons fait l’acquisition du pavillon, en 1961, nous avons eu sept chats, des chattes que nous avons toujours appelées « Madame le Chat », auxquelles nous disons vous et que nous observons en les respectant. Auparavant, j’ai gardé les vaches et c’est précisément avec le taureau que j’ai appris à moduler les syllabes afin d’obtenir de lui ce que j’entendais qu’il fasse. Avant, étant voisin du maréchal-ferrant du village, j’ai eu de nombreux contacts avec des chevaux de trait. C’est ce maréchal qui m’a enseigné comment m’adresser aux animaux.

Les vaches. Je ne suis pas certain qu’elles mémorisent le nom qu’on leur attribue (en l’occurrence il s’agissait de noms de fleurs dont beaucoup se terminent en ette) mais elles sont sensibles au ton que l’on utilise pour les citer. A celle qui s’égare, il suffit de crier « Bicyclette » ou « Moulinette » et la fautive comprend que c’est bien à elle qu’on s’adresse.
Le taureau, toujours un peu nerveux, se calme si l’on prononce un son grave modulé et prolongé, un ô long ou le son ou sur un ton interrogatif. Ne jamais élever la voix, éviter les sifflantes et les sons « pointus ».
Le troupeau obéit à des mots répétés. J’avais remplacé le « Allons, v’nez don, v’nez don ! » par une formulation complètement différente dite de manière répétée sur le même ton, et ça marchait. Ce qui pourrait prouver le bien-fondé de ce que j’avance c’est que le jour où je n’avais pas l’assistance du chien pour surveiller les bêtes, je criais les mêmes ordres que s’il avait été présent et le seul fait de crier : « Allez, le chien, ramène-les ! ramène-les ! » suffisait pour regrouper les vaches éparpillées.

On est loin du beau langage et des formes voulues par l’Académie, tout ceci pour dire que la prononciation et le mode oratoire sont perceptibles par tous les animaux dotés de la faculté auditive. Même ceux de l’espèce humaine.
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Jacques
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Message par Jacques »

Les animaux sont sensibles aux sons, à la manière dont ils sont émis, et aux intonations. Un chien comprend bien quand vous êtes fâché, pas par les mots mais par la façon dont ils sont dits. Les mots n'ont pas de sens pour lui.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Je voudrais apporter mon grain de sel, car j'ai connu un chien qui reconnaissait certains mots, et en particulier le mot « loir », car on avait pris l'habitude de l'associer à la présence de ces rongeurs que ce chien aimait chasser. Je m'étais donc amusé, un jour, à dire devant lui : « j'habite dans le Maine-et-Loire », et il s'était mis à pousser des aboiements d'excitation. La répétition du mot provoquait invariablement sa réaction. Ce chien-là était donc bien sensible à un mot (et peut-être à d'autres, je ne me souviens plus), et non à l'intonation associée.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est difficile à déterminer. Certains spécialistes prétendent que le chien peut reconnaître une cinquantaine de mots. Peut-être faudrait-il alors admettre qu'il y a un peu des deux ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
jarnicoton
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Message par jarnicoton »

Traiter un chien de tous les noms sur un ton câlin ou au contraire le flatter d'une voix dure souligne bien que l'intonation est primordiale ! A faire pour faire taire la mémé-à-son-chienchien qui vous assomme de : "y comprend tout c'que vous dites" !

Ma défunte chienne avide de promenades entrait en transes et sautait en tous sens à seulement entendre "laisse".
GB-91
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Message par GB-91 »

jarnicoton a écrit :Traiter un chien de tous les noms sur un ton câlin ou au contraire le flatter d'une voix dure souligne bien que l'intonation est primordiale ! A faire pour faire taire la mémé-à-son-chienchien qui vous assomme de : "y comprend tout c'que vous dites" !

Ma défunte chienne avide de promenades entrait en transes et sautait en tous sens à seulement entendre "laisse".
Tout à fait d'accord, Jarnicoton. C'est en somme ce que j'ai voulu dire. Je l'ai souvent expérimenté et l'on peut dire que ça fonctionne à tous les coups.

Par parenthèse, Jarnicoton répond à la définition du 1 vertical du mot croisé paru dans Le Monde daté de mercredi 10.

Bonne journée à vous et gardez bien la bille au milieu. GB.
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Perkele
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Message par Perkele »

Jacques-André-Albert a écrit :Je voudrais apporter mon grain de sel, car j'ai connu un chien qui reconnaissait certains mots, et en particulier le mot « loir », car on avait pris l'habitude de l'associer à la présence de ces rongeurs que ce chien aimait chasser. Je m'étais donc amusé, un jour, à dire devant lui : « j'habite dans le Maine-et-Loire », et il s'était mis à pousser des aboiements d'excitation. La répétition du mot provoquait invariablement sa réaction. Ce chien-là était donc bien sensible à un mot (et peut-être à d'autres, je ne me souviens plus), et non à l'intonation associée.
C'est pavlovien.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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