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Entrer en...
Publié : lun. 14 oct. 2013, 18:25
par jarnicoton
"entrer en religion" ou "entrer en transes" sont des expressions anciennes, mais les autres "entrer en..." suivis d'une abstraction sont-ils légitimes quand l'usage n'en est pas bien établi ?
Le langage affecté les fait employer depuis quelques années, comme par exemple : "entrer en vieillesse", "entrer en maladie". Ont-ils connu jadis un certain usage ? Mais voici que pour des considérations théologiques dont nous ne discuterons pas, on vient de mettre "entrer en tentation" dans le Notre Père à la place de la formulation précédente. Cela tient-il sur le plan de la correction du langage ?
Publié : lun. 14 oct. 2013, 18:41
par Jacques
Je n'ai pas de réponse précise, mais je remarque que l'expression entrer en décrit toujours le passage d'un état à un autre. Entrer en tentation me paraît suspect car il n'a pas ce sens.
Publié : lun. 14 oct. 2013, 18:46
par Jacques-André-Albert
Pour la vieillesse, on dit plutôt « entrer dans ».
« Entrer en tentation » me semble être du jargon.
Sinon, on peut ajouter « entrer en scène », « entrer en lice », « entrer en méditation », « entrer en gare », « entrer en usine », « entrer en ménage », « entrer en apprentissage ».
Le TLFI donne aussi :
« Entrer en agonie, en convalescence, en fureur, en rage »
« Entrer en communication, en conversation, en correspondance, en pourparlers, en rapport(s), en relation(s), etc.; [Le compl. exprime le début d'une situation juridique : ] entrer en jouissance de, en possession de.»
« Entrer en action, en fonction(s), en conflit, en exercice, en service. »
« Entrer en circulation, en ébullition, en fusion, en mouvement, en vigueur, en combinaison... »
Publié : lun. 14 oct. 2013, 18:58
par Jacques
J'ai l'impression que tomber en tentation aurait été plus judicieux.
Publié : lun. 14 oct. 2013, 19:03
par Jacques-André-Albert
Oui, mais le traditionnel « succomber à la tentation » faisait bien l'affaire.
Publié : lun. 14 oct. 2013, 19:32
par Jacques
Jacques-André-Albert a écrit :Oui, mais le traditionnel « succomber à la tentation » faisait bien l'affaire.
C'était la version d'origine, puis il y en eut une autre qui disait
Ne nous soumets pas à la tentation. On dirait que ce passage provoque de l'indécision, pour être ainsi remanié.
Publié : mar. 15 oct. 2013, 7:17
par Perkele
- Ne nous laisse pas succomber à la tentation = la tentation est extérieure à Dieu mais il a le pouvoir de nous aider à résister.
- Ne nous soumet pas à la tentation = c'est Dieu qui crée la tentation (le diable n'existerait-il pas ?)
- Ne nous laisse pas entrer en tentation = On ne sait pas qui manigance la tentation, peut-être nous-même, mais Dieu a le pouvoir de nous retenir.
Il semblerait que ce soit pour que le texte soit commun aux trois principales religions chrétiennes que le texte a été modifié ; et qu'il ait fallu 17 ans pour y parvenir.
Maintenant, aurait-on pu trouver un autre verbe ? Je suppose qu'en 17 ans ils ont dû y réfléchir.
Publié : mar. 15 oct. 2013, 7:39
par Jacques
Il paraît que ce remaniement est dû au fait qu'une nouvelle traduction de la Bible est apparue, et que c'est pour se mettre en conformité avec elle.
Publié : mar. 15 oct. 2013, 9:18
par Perkele
Si j'ai bien tout compris, ça ne concerne que la France.
Publié : mar. 15 oct. 2013, 10:13
par Jacques
Perkele a écrit :Si j'ai bien tout compris, ça ne concerne que la France.
Alors, on se demande bien pourquoi.
Publié : mar. 15 oct. 2013, 13:58
par shokin
Dimanche matin, j'irai écouter le prêtre.
Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous de la séduction. Il faudrait le dire aux créateurs de publicité.
On parle souvent d'entrée en service (débuter le travail), d'entrée en lice.
Publié : mar. 15 oct. 2013, 15:48
par Perkele
Il ne s'agit pas pour l'instant de l'installer dans la liturgie et de changer tous les missels.
Il s'agit pour le moment de publier une Bible, c'est-à-dire le recueil de l'ancien testament, des psaumes et du nouveau testament dont la traduction a été élaborée par un collège œcuménique pour que les trois principales religions chrétiennes aient accès exactement au même texte.
Ce sera donc uniquement le Notre Père qui figure dans l'Évangile qui sera rédigé selon les termes donnés par l'actualité de ce jour.
Publié : mar. 15 oct. 2013, 19:54
par Koutan
Mais n'oublions pas le destinataire (pardon, le Destinataire ). Ne risque-t-il pas de penser : « Nom de Moi, les chrétiens croient que je ne comprends rien ! » ?
Publié : mer. 16 oct. 2013, 7:33
par Perkele
C'est une autre histoire.
Publié : mer. 16 oct. 2013, 7:44
par Perkele
Jacques a écrit :Perkele a écrit :Si j'ai bien tout compris, ça ne concerne que la France.
Alors, on se demande bien pourquoi.
Les traductions dans les autres langues devaient sans doute moins s'écarter du sens initial.