Le tréma
Le tréma
Bonjour ;
Je n'ai jamais pu comprendre l'utilité du tréma. Par exemple dans Noël ou Israël n'est-il pas pu judicieux d'écrire Noél ou Israél (je sais que cela ne fait pas très joli mais je trouve ça légèrement plus logique que cet accent que je juge légèrement incompréhensible). Il a la même prononciation qu'un é...
Je n'ai jamais pu comprendre l'utilité du tréma. Par exemple dans Noël ou Israël n'est-il pas pu judicieux d'écrire Noél ou Israél (je sais que cela ne fait pas très joli mais je trouve ça légèrement plus logique que cet accent que je juge légèrement incompréhensible). Il a la même prononciation qu'un é...
- Ernest de la Coquecigrue
- Messages : 135
- Inscription : mer. 30 oct. 2013, 11:57
Bonjour Andrea,
Il faut garder à l'esprit qu'outre son emploi sur le e que vous citez, le tréma est également courant sur les voyelles i et u. Le plus souvent, le tréma sert à indiquer que l'on n'a pas affaire à un digramme. C'est là que ce diacritique prend tout son sens : il permet ainsi de distinguer mais de maïs, d'indiquer que digue et aiguë (aigüe avec les rectifications) ne devraient pas se prononcer de la même manière, et ainsi de suite.
Une petite remarque : Noël se prononce [nɔ εl], alors que °Noél, en toute logique, se prononcerait [nɔ el]. Par contre, le Bon Usage émet la critique suivante, qui rejoint un peu votre propos :
Il faut garder à l'esprit qu'outre son emploi sur le e que vous citez, le tréma est également courant sur les voyelles i et u. Le plus souvent, le tréma sert à indiquer que l'on n'a pas affaire à un digramme. C'est là que ce diacritique prend tout son sens : il permet ainsi de distinguer mais de maïs, d'indiquer que digue et aiguë (aigüe avec les rectifications) ne devraient pas se prononcer de la même manière, et ainsi de suite.
Une petite remarque : Noël se prononce [nɔ εl], alors que °Noél, en toute logique, se prononcerait [nɔ el]. Par contre, le Bon Usage émet la critique suivante, qui rejoint un peu votre propos :
- L’Ac. 2001 entérine la graphie aberrante canoë, qui contredit la prononciation [kanOe] ; les Québécois préfèrent avec raison canoé.
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
"Poème" s'est écrit "poëme" jusqu'au XIXe siècle (Robert DHLF), tandis que "poète", où la voyelle suivant l'O a la même prononciation, n'a apparemment jamais porté de tréma sur son E : la langue n'a pas toujours été régie par des lois précises et absolues !
Les difficultés qu'éprouvent les Français avec le tréma viennent aussi de langues étrangères, en particulier l'allemand, où existe un signe graphiquement proche du tréma — qu'il vaut mieux appeler "inflexion", pour rendre compte de sa valeur de modification du son de la voyelle de base. Le mot land (Land en allemand) et son pluriel länder (Länder) illustrent ce point. Les voyelles portant ce signe en allemand (A, O, U) sont exactement celles qui ne peuvent le porter en français ! On l'y voit de plus en plus sous la forme de deux points, comme en français, mais il se note aussi comme une sorte de double apostrophe au-dessus de la voyelle.
Anecdote : ÿ existe bien en français, par exemple dans le nom de famille Faÿsse (qu'on ne prononce pas comme "fesse" !)
Les difficultés qu'éprouvent les Français avec le tréma viennent aussi de langues étrangères, en particulier l'allemand, où existe un signe graphiquement proche du tréma — qu'il vaut mieux appeler "inflexion", pour rendre compte de sa valeur de modification du son de la voyelle de base. Le mot land (Land en allemand) et son pluriel länder (Länder) illustrent ce point. Les voyelles portant ce signe en allemand (A, O, U) sont exactement celles qui ne peuvent le porter en français ! On l'y voit de plus en plus sous la forme de deux points, comme en français, mais il se note aussi comme une sorte de double apostrophe au-dessus de la voyelle.
Anecdote : ÿ existe bien en français, par exemple dans le nom de famille Faÿsse (qu'on ne prononce pas comme "fesse" !)
- Karl d'Aulnay
- Messages : 11
- Inscription : mer. 06 nov. 2013, 14:44
Quant à moi, j'en suis toujours à me demander si ce n'est pas un clin d'œil à la langue néerlandaise, où "ij" (prononcé "èie") est très courant et dont l'écriture manuscrite ressemble étrangement à ÿ.
L'on remarquera également que "Louijs" se prononcerait "loup-è-is" en néerlandais, et que, par ailleurs, ce prénom existe.
Rappelons que Pierre Louÿs est originaire de Gand, en territoire flamand mais à une époque où la noblesse et la bourgeoisie y étaient encore francophones, quoique plus pour bien longtemps.
L'on remarquera également que "Louijs" se prononcerait "loup-è-is" en néerlandais, et que, par ailleurs, ce prénom existe.
Rappelons que Pierre Louÿs est originaire de Gand, en territoire flamand mais à une époque où la noblesse et la bourgeoisie y étaient encore francophones, quoique plus pour bien longtemps.
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Karl d'Aulnay
- Messages : 11
- Inscription : mer. 06 nov. 2013, 14:44
Si, au temps pour moi. J'ai l'habitude d'écrire ma phonétique avec le plus de mots français possible faciles à prononcer (les gens à qui je m'adresse généralement ne lisent pas couramment le phonétique), je me rends compte qu'ici, c'était mal avisé.André (Georges, Raymond) a écrit :Ne voulez-vous pas dire plutôt "lou-è-is" ?Karl d'Aulnay a écrit :L'on remarquera également que "Louijs" se prononcerait "loup-è-is" en néerlandais.
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
En hongrois, il existe deux sortes de tréma : deux points pour une voyelle brève et une double apostrophe* pour une voyelle longue. On les trouve sur le O et le U (pas sur le A) et ils modifient le son de la voyelle de la même manière qu'en allemand.André (Georges, Raymond) a écrit : langues étrangères, en particulier l'allemand, où existe un signe graphiquement proche du tréma — qu'il vaut mieux appeler "inflexion", pour rendre compte de sa valeur de modification du son de la voyelle de base. Le mot land (Land en allemand) et son pluriel länder (Länder) illustrent ce point. Les voyelles portant ce signe en allemand (A, O, U) sont exactement celles qui ne peuvent le porter en français ! On l'y voit de plus en plus sous la forme de deux points, comme en français, mais il se note aussi comme une sorte de double apostrophe au-dessus de la voyelle.
(qu'on ne prononce pas comme "fesse" !)
*Dans les textes imprimés, on trouve souvent un double accent aigu à la place de la double apostrophe.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
En allemand, d'après ce que j'ai appris, l'Umlaut, c'est le (signe qui ressemble au) tréma (français) et on ne fait pas la différence entre voyelle brève et voyelle longue.
En hongrois, ça peut changer le sens du mot. Par exemple : megörülni veut dire être dans la joie ou être transporté de joie, alors que megőrülni signifie devenir fou, avoir un accès de folie ou perdre la raison.
En hongrois, on trouve également l'accent simple, qui ressemble à une apostrophe (ou à un accent aigu dans les textes imprimés), qui prolonge la voyelle et modifie le son du A et du E, mais là, on s'éloigne du sujet.
(Le a, toujours bref, correspond à un son qui se situe entre notre a et notre o ouvert, le á est un a ouvert et long ; le e, toujours bref, se prononce è, alors que le é est un é long. Agy, c'est le cerveau, ágy, c'est le lit).
En hongrois, ça peut changer le sens du mot. Par exemple : megörülni veut dire être dans la joie ou être transporté de joie, alors que megőrülni signifie devenir fou, avoir un accès de folie ou perdre la raison.
En hongrois, on trouve également l'accent simple, qui ressemble à une apostrophe (ou à un accent aigu dans les textes imprimés), qui prolonge la voyelle et modifie le son du A et du E, mais là, on s'éloigne du sujet.
(Le a, toujours bref, correspond à un son qui se situe entre notre a et notre o ouvert, le á est un a ouvert et long ; le e, toujours bref, se prononce è, alors que le é est un é long. Agy, c'est le cerveau, ágy, c'est le lit).
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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