Ça s'écrit comme ça se prononce

[GB-91]

Il a vingt-six ans, c’est le fils d’un voisin. Il me tend quelques notes afin que je l’aide à rédiger son CV. Il postule pour un emploi de chauffeur-livreur.

Il est en possession du permis poids lourds internationale.
Il connait bien la banlieue sudest.
Il a conduit divers types de camion.
Il est disposé à faire des heures suplémentaires.
Toutefois il souhaite préserver sa vite famille.
Il sait tenir une comptabilité ainsi que des fichiés-clients.
Il possède un diplome de secourriste.
Il est sobre, ne fume pas et se tient à l’éccart de la drogue.
Ses prétentions sont au minimum de 1.600 euros nettes sans les heures suplémentaires.
J’en passe sur cet édifiant florilège.

[Jacques]

Évidemment, pour conduire un camion on n'a pas besoin de connaître l'orthographe !

[GB-91]

Évidemment, pour conduire un camion on n'a pas besoin de connaître l'orthographe !

D'accord avec vous, Jacques, mais j'ai tout de même expliqué à ce jeune homme que s'il doit un jour rédiger un rapport d'activité, la relation d'un incident ou une déclaration de perte ou de vol de marchandises, il sera jugé sur son français (et l'usage qu'il en fait). Mais je ne suis pas certain de l'avoir convaincu.

[Jacques]

Je plaisantais bien sûr, mais je pense que l'intéressé en était persuadé.
Une bonne orthographe est toujours une introduction favorable, quelles que soient les circonstances.
Je me rappelle encore les propos (séparés) de deux ministresses qui, en leur temps, avaient toutes deux déclaré que « ce n'est pas l'orthographe qui compte, mais les idées qu'on exprime ». Alors, quand on en est là, c'est comme au pancrace, tous les coups sont permis.

[André (G., R.)]

Oserai-je dire qu'on trouve des cas plus graves ? Ce postulant n'a peut-être pas rédigé son brouillon de CV à l'ordinateur : le correcteur d'orthographe du mien relève sept fautes.
Il est parfois difficile d'adopter une bonne attitude en face de gens écrivant de cette manière, il est bon de savoir pour commencer s'ils se vexent facilement ou non, s'ils souhaitent progresser, si sont en cause plutôt la négligence ou l'ignorance...

[Perkele]

Il a vingt-six ans, c’est le fils d’un voisin. Il me tend quelques notes afin que je l’aide à rédiger son CV. Il postule pour un emploi de chauffeur-livreur.

Il est en possession du permis poids lourds internationale.
Il connait bien la banlieue sudest.
Il a conduit divers types de camion.
Il est disposé à faire des heures suplémentaires.
Toutefois il souhaite préserver sa vite famille.
Il sait tenir une comptabilité ainsi que des fichiés-clients.
Il possède un diplome de secourriste.
Il est sobre, ne fume pas et se tient à l’éccart de la drogue.
Ses prétentions sont au minimum de 1.600 euros nettes sans les heures suplémentaires.
J’en passe sur cet édifiant florilège.

Mais, GB, vous savez bien que l'orthographe a été inventée par quelques maniaques juste pour tourmenter les élèves.

[André (G., R.)]

[ vous savez bien que l'orthographe a été inventée par quelques maniaques juste pour tourmenter les élèves.

La preuve :

certain membre on se petit dispositif

C'est ce qu'a écrit une personne avec laquelle je corresponds régulièrement, sur un réseau social. Je m'en suis voulu de lui signaler, sincèrement, que je ne comprenais pas sa phrase : je me suis rendu compte ensuite qu'on était proche de la phonétique.

[Perkele]

Je n'ai pu comprendre que les yeux fermés.

[Jacques]

J'ai mis « un certain temps » avant de comprendre.

[Klausinski]

Pour ma part, je ne comprends pas la phrase citée par André.
Certains membres ont ce petit dispositif ? Mais de quel dispositif s'agit-il ?

Récemment, j'ai jeté un coup œil à l'exposé dactylographié d'un élève de première. Pas une seule phrase n'était écrite correctement. Comparant le pointillisme à l'impressionnisme, il expliquait, par exemple, que le premier avait « un asper plus joile ». Quand je lui ai fait remarquer ses fautes et que je lui ai dit qu'il aurait pu en éviter beaucoup simplement en se relisant, il m'a tout bonnement répondu : « ce n'est pas grave » et « j'ai la flemme ».

[Jacques]

Voilà bien une des clefs : « Ce n'est pas grave ». Bien des gens considèrent que l'orthographe ne sert à rien, que vouloir l'apprendre est du temps perdu et qu'ils ont mieux à faire. Pour certains « intellectuels » à orientation scientifique c'est la science des ânes, c'est-à-dire qu'on s'intéresse à l'orthographe quand on n'est pas capable d'accéder à un savoir qu'ils considèrent comme supérieur.

[André (G., R.)]

Pour ma part, je ne comprends pas la phrase citée par André.
Certains membres ont ce petit dispositif ? Mais de quel dispositif s'agit-il ?

C'est très exactement ce que voulait dire la personne concernée. Je ne visais que l'orthographe en la citant. Du "dispositif" il avait été question dans une phrase précédente : il s'agissait en réalité de la fonction particulière d'un téléphone portable permettant de mesurer des objets photographiés.

[Klausinski]

Je comprends mieux. Je me demandais si la personne en question parlait bien d'un dispositif, car il n'est pas rare qu'on allie une orthographe déplorable à un emploi flottant du vocabulaire. Dans ce cas-là, bien heureux celui qui peut comprendre le sens de la phrase.
La syntaxe et le vocabulaire ne sont pas mieux traités que l'orthographe. Je crois que le dédain de l'orthographe entraîne un dédain général pour la forme de l'expression ; et là, il ne s'agit plus seulement d'une méconnaissance de règles apparemment arbitraires, ce sont les fondements de la pensée, ou du moins de ce qui permet d'en rendre compte le plus précisément possible, qui sont menacés.

[André (G., R.)]

le dédain de l'orthographe entraîne un dédain général pour la forme de l'expression ; et là, il ne s'agit plus seulement d'une méconnaissance de règles apparemment arbitraires, ce sont les fondements de la pensée, ou du moins de ce qui permet d'en rendre compte le plus précisément possible, qui sont menacés.

Je ne peux qu'acquiescer.

[Perkele]

... il m'a tout bonnement répondu : « ce n'est pas grave » et « j'ai la flemme ».

Vous a-t-on déjà répondu : "On se comprend..."
(sous entendu : entre nous, gens normaux et pas avec vous espèce de maniaque)