Le diplôme d'études secondaires n'est plus

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Kara04
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Le diplôme d'études secondaires n'est plus

Message par Kara04 »

J'ai une bien mauvaise nouvelle à annoncer.
La lutte pour la préservation du français va en prendre un coup.
J'ai bien peur que d'ici quelques années vos cousins québécois ne soient plus que des boulets pour cette cause.

http://www.lapresse.ca/debats/votre-opi ... t-plus.php

Jusqu’à maintenant je défendais le Québec face à la France dont l'éducation n'était guère meilleure. Maintenant je suis simplement dégoutée par les décisions que prennent mon «pays».

Vous comprendrez en lisant l'article. Toutes les matières sont concernées. Les jeunes québecois n’apprennent le français qu'a l'école. L'anglais par contre, ils n'ont pas besoin de cours pour l'assimiler. Le français est clairement désavantagé.

Voici un tableau d'équivalence des niveaux scolaires :
www.pedagonet.com/other/equivalence.htm
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Mon étonnement le plus grand est causé par votre phrase "L'anglais par contre, ils n'ont pas besoin de cours pour l'assimiler". Si tel est le cas, votre inquiétude pour le français parlé au Québec est particulièrement justifiée. Les jeunes Québécois de douze, treize, quatorze ans baignent-ils à ce point dans un environnement linguistique anglais ? Je ne pensais pas qu'on en était là, je me disais que dans les familles on parlait français.
Le diplôme d'études secondaires québécois correspond au DNB (Diplôme National du Brevet) français. On a ici pareillement des débats parfois houleux sur la dévalorisation des diplômes, où cependant la crainte pour la préservation du français en tant que tel est moins forte qu'au Québec.
Sur le fil de votre présentation, vous avez écrit que le Québec n'avait pas besoin de la France : c'est évident sur le plan économique, ça l'est moins sur le plan culturel et en particulier, justement, en ce qui concerne la préservation du français. Et la réciproque vaut, bien sûr : les francophones du monde sont dans un même bateau.
Courage à vous dans cet effort. Soyez remerciée de nous faire toucher du doigt les difficultés de notre langue dans votre pays. Et, sur un plan plus pratique, de nous avoir fourni le tableau des équivalences de diplômes.
Le français du Québec est parfois un peu déroutant pour les Européens : que veut dire « couler une classe » ? Fréquentant quelquefois des sites québécois, j’y suis frappé aussi par l’emploi du verbe « pelleter ».
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Jacques
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Message par Jacques »

Hormis les questions de diplômes qui me dépassent, il se dégage de votre message que les Québécois des nouvelles générations ne poursuivraient pas le combat mené par leurs aînés pour maintenir le statut de la langue française dans le pays, et que l'anglicisation à laquelle ont résisté vos parents et grands-parents est en train de gagner du terrain, à tel point, si j'ai bien suivi, que la génération montante pratiquerait plus volontiers l'anglais, l'apprentissage du français devenant en quelque sorte purement scolaire en qualité de « langue étrangère ». C'est un triste constat. Et quid de la loi 101 ?
Remarquons bien qu'en France, il existe actuellement des renégats qui seraient prêts à suivre le même chemin s'ils en avaient le moyen.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Kara04
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Message par Kara04 »

Il est vrai que je n'ai pas été assez claire dans mes affirmations.
Les cours de français sont une plaie pour les jeunes. C'est dur, illogique et tout à fait inutile (pour eux). Le souci vient du fait que l'on ne cherche pas seulement à préserver le français oral mais aussi écrit. Il était déjà sur une pente glissante... Maintenant je n'imagine pas.
Lorsque je dis que l'anglais, il n'y a pas besoin de cours pour l'assimiler, je ne considère pas le coté écrit (les jeunes n'ont pas la préoccupation de bien écrire ou pas ). Les familles québécoises parlent français chez elles. Seulement l'anglais est partout pour les jeunes. Il n'y a pas si longtemps tous les jeux vidéos de console étaient en anglais. Il y a eu une amélioration mais c'est sans compter les jeux d'ordinateurs ou pour avoir une communauté en français il faut aller sur un serveur européen (ce que j'ai fait), ce que bien des Québécois ne font pas. Je parle de jeux car cela occupe une place très importante dans la vie des jeunes.
Les immigrés. Il n'ont pas l'obligation de parler français. Tellement que certains sont là depuis des années et connaissent à peine quelques mots. Ce ne serait pas un problème si les Québécois ne se mettaient pas à parler anglais dès qu'ils constatent qu'une personne est étrangère et ce même si la personne essayait de parler français. Il ne faut pas oublier que les Québecois, contrairement aux Français ont pratiquement tous les phonèmes qui leur permettent de parler anglais, là ou un Français serait gêné.
Sur un certain réseau social j'ai une amie qui habite à Montréal et qui écrit pratiquement tous ses messages en anglais, simplement pour que tout le monde comprenne.
L'Anglais est si «facile» si «cool». Peu de gens ont l'amour du français. Ils se laissent ballotter au gré des vagues et sont pratiquement neutre d'opinion.
La loi 101... Bien sur les bâtiments ont toujours l'enseigne en français et une deuxième en anglais -quoiqu'à Montréal, je n'ai pas l'impression que la loi soit bien sévère- mais bien souvent les vendeurs considèrent l'anglais comme langue par défaut.
La musique. Il ne faut pas l'oublier. Les jeunes qui n'ont pas appris l'anglais via les jeux vidéos l'ont appris par la musique.
Une personne dont le langage courant ne contient que quelques mots va naturellement chercher à le combler ailleurs. C'était déjà le cas. Si on réduit l'éducation je me demande bien ce qu'il se passera.
Il est dur de bien exprimer le tout. Il y a tant de choses à dire et j'ai l'impression de me disperser, aussi je vais m’arrêter là.
Le français n'en est pas encore au stade de langue étrangère, mais si la mode des grande ville se propage vers le reste du Québec, d'ici quelques années ça pourrait le devenir.
J'aimerais savoir ce que veut dire «quid».
Il serait intéressant d'avoir l'avis d'autres Québecois sur ce sujet, dommage que nous soyons peu nombreux.
Je précise que si j'utilise parfois des expériences personnelles, ce n'est que pour vous faire comprendre certains points que j'ai pu observer plus d'une fois. Je reste aussi objective que possible.
André,
Lorsque je disais que le Québec n'a pas besoin de la France, je parlais surtout de sa fierté.
Couler un examen ou une classe. Redoubler, revenir à l'année précédente, rater.
Pelleter. C'est le mot que nous employons pour désigner le fait d'enlever la neige. Et comme on le fait avec une pelle... On ne peut pas dire creuser et enlever la neige serait trop long. Avez-vous un autre terme par chez vous?
J’espère avoir bien répondu à vos questions,
Merci pour votre soutien.
Ajout : Sans vous donner la peine de les citer, vous avez remarqué beaucoup de fautes? Je constate que la fenêtre de message est si grande que ce que j'ai transformé en paragraphe, ne devient qu'une ligne une fois envoyé. Ce qui ne donne pas un résultat très joli et on se perd un peu. Regrouperiez-vous le tout?

Correction de quelques fautes.
Dernière modification par Kara04 le ven. 31 janv. 2014, 20:10, modifié 2 fois.
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Jacques
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Message par Jacques »

Quid est un mot latin. On peut le traduire ainsi : et qu'en est-il de...
Je vais m'y mettre aussi : en anglais on dirait what about...
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Claude
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Message par Claude »

Kara04 a écrit :[...]Je constate que la fenêtre de message est si grande que ce que j'ai transformé en paragraphe, ne devient qu'une ligne une fois envoyé. Ce qui ne donne pas un résultat très joli et on se perd un peu. Regrouperiez-vous le tout?
J'ai fait le nécessaire mais sachez que vous pouvez le faire vous-même en validant le cartouche "Éditer" en haut à droite de votre message.
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Kara04
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Message par Kara04 »

Oh, j'ai mal formulé ma question, mon idée n'était pas de vous déranger!
Je voulais simplement savoir ce que vous feriez à ma place. Merci de l'avoir fait.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Vos explications ont fait forte impression sur moi, Kara, elles ont répondu à des questions que nous nous posions et il ne m'a pas semblé que vous vous dispersiez. Merci.
« Pelleter » est d'un emploi banal en français de France. Mais personne, je crois, ne dirait ici que l'on va pelleter sous le tapis une partie du problème de décrochage, on utiliserait peut-être des expressions comme mettre ou cacher sous le tapis. Par contre, même si la neige nous est un peu moins familière qu'à vous, comme vous nous la pelletons si nécessaire !
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Ernest de la Coquecigrue
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Message par Ernest de la Coquecigrue »

Kara04 a écrit :Ajout : Sans vous donner la peine de les citer, vous avez remarqué beaucoup de fautes?
Bonsoir Kara,

Je ne ferais pas ce genre d'observations si vous ne l'aviez pas demandé explicitement, la courtoisie nous l'interdisant ; mais vous posez la question, et c'est tout à votre honneur.
Outre quelques fautes d'accord ou d'accentuation que vous pouvez certainement surmonter facilement, j'aperçois trois cas qui peuvent vous intéresser :
– un souci, au singulier, ne prend pas de s, contrairement à ce qu'on lit très souvent ;
Québécois prend la majuscule s'il désigne une ou plusieurs personnes (et la minuscule s'il désigne la langue) ;
ballotter prend deux t selon l'orthographe traditionnelle ; balloter est correct selon les rectifications orthographiques de 1990 (mais il peut être intéressant de noter qu'en vertu de celles-ci, l'adjectif vidéo prend un s au pluriel dans jeux vidéo). ;)
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Claude
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Message par Claude »

Ernest de la Coquecigrue a écrit :[...]– Québécois prend la majuscule s'il désigne une ou plusieurs personnes (et la minuscule s'il désigne la langue) ; [...]
Ne prend-il pas également une minuscule lorsqu'il est adjectif ? :wink:
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Perkele
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Message par Perkele »

André (G., R.) a écrit :Vos explications ont fait forte impression sur moi, Kara, elles ont répondu à des questions que nous nous posions et il ne m'a pas semblé que vous vous dispersiez. Merci.
« Pelleter » est d'un emploi banal en français de France. Mais personne, je crois, ne dirait ici que l'on va pelleter sous le tapis une partie du problème de décrochage, on utiliserait peut-être des expressions comme mettre ou cacher sous le tapis. Par contre, même si la neige nous est un peu moins familière qu'à vous, comme vous nous la pelletons si nécessaire !
Je crois qu'on "balayerait" sous le tapis.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Mais oui, Perkele, bien sûr ! Je cherchais une autre manière de dire cela.
C'est ici que je l'ai appris : quand on dit « Je suis québécoise », on utilise l'adjectif. De même un Français écrira plutôt « Je suis français ».
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Jacques
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Message par Jacques »

André (G., R.) a écrit :Mais oui, Perkele, bien sûr ! Je cherchais une autre manière de dire cela.
C'est ici que je l'ai appris : quand on dit « Je suis québécoise », on utilise l'adjectif. De même un Français écrira plutôt « Je suis français ».
Quelqu'un a pourtant défendu ici (il n'était peut-être pas le seul, je ne sais plus) un point de vue selon lequel on doit pouvoir écrire je suis Français ou je suis Belge, parce que l'on aurait alors affaire à un nom. Nous n'étions pas d'accord sur ce sujet. Il est de fait qu'on rencontre souvent cette forme, mais la fréquence d'un emploi ne le rend pas forcément licite.
Je reste sceptique.
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Ernest de la Coquecigrue
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Message par Ernest de la Coquecigrue »

Claude a écrit :
Ernest de la Coquecigrue a écrit :[...]– Québécois prend la majuscule s'il désigne une ou plusieurs personnes (et la minuscule s'il désigne la langue) ; [...]
Ne prend-il pas également une minuscule lorsqu'il est adjectif ? :wink:
Absolument ! J'aurais effectivement dû préciser que cette règle s'applique exclusivement au nom. En l'occurrence, je faisais référence à ce passage : [...] il faut aller sur un serveur européen (ce que j'ai fait), ce que bien des québécois ne font pas.
Jacques a écrit :Quelqu'un a pourtant défendu ici (il n'était peut-être pas le seul, je ne sais plus) un point de vue selon lequel on doit pouvoir écrire je suis Français ou je suis Belge, parce que l'on aurait alors affaire à un nom. Nous n'étions pas d'accord sur ce sujet. Il est de fait qu'on rencontre souvent cette forme, mais la fréquence d'un emploi ne le rend pas forcément licite.
Je reste sceptique.
C'est également ce que j'ai appris (je préfère malgré tout, comme vous, la minuscule). Voici ce qu'en dit Grevisse :
  • Si le mot est un attribut sans article, on a le choix [entre la majuscule ou la minuscule], selon qu’on le prend pour un adjectif ou pour un nom : Son mari était anglais ou Anglais. La majuscule semble avoir la préférence, ce que l’on peut encourager : Pour faire la grammaire française que nous concevons, il fallait donc être Français (Damourette et Pichon, § 9).
    La majuscule dans les gentilés est importante parce qu’elle permet de les distinguer des noms de langues, lesquels s’écrivent par la minuscule :
    L’orthographe de l’anglais est encore plus difficile que celle du français. La musicalité de l’italien. Le wallon est encore bien vivant.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je prends note. En somme, on dis « Je suis Belge » ou belge comme on dit je suis jardinier, où jardinier est un nom et ne peut en aucun cas être pris pour un adjectif. À l'école la minuscule était obligatoire, et une majuscule nous aurait valu une faute.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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