En Avignon ou à Avignon ?
Publié : sam. 15 mars 2014, 8:16
Difficultés et pièges du français de Larousse écrit : « On emploie toujours en français la préposition à devant un nom de ville, même lorsqu’il s’agit d’Avignon ou d’Arles. La préposition en, calque du provençal, ne se justifie pas en français. Si les Provençaux se rendent donc en Avignon dans leur langue, tout comme les Espagnols vont en Madrid, il est plus correct d’aller à Arles ou à Avignon, de la même façon qu’on va à Paris, à Lille ou à Marseille. »
Hanse : « En Avignon, en Arles sont des provincialismes provençaux imités à tort et sans discernement en français, et appliqués abusivement à d’autres villes. On dit en dépit de l’hiatus, à Arles, à Avignon, à Athènes, à Alger. »
L’Académie l’entend d’une autre oreille : « On ne saurait condamner les tournures en Arles, en Avignon, bien attestées chez les meilleurs auteurs, et qui s’expliquent à la fois comme archaïsme (l’usage de en au lieu de à devant les noms de villes, surtout commençant par une voyelle, était beaucoup plus répandu à l’époque classique) et comme régionalisme provençal. »
Il faut bien faire son choix ; je me range sous les bannières de Larousse et Hanse. Je considère qu’on ne peut pas introduire en français standard, pour les imposer à tous les francophones, deux exceptions locales fondées sur des traditions dialectales. Les coutumes indigènes ne se critiquent pas, mais elles ne doivent pas s’étendre au-delà des frontières régionales. On dit bien à Argenteuil, à Argelès, à Albi, à Arras, la mesure doit être uniforme.
Quant au prétexte de l’archaïsme, jadis l’appartenance était marquée par la préposition à ; on disait le chapeau à ma sœur est plus grand que le jardin à mon oncle. De nos jours, la même construction est considérée comme un popularisme fautif et condamnée. Pour moi c’est le même principe.
Hanse : « En Avignon, en Arles sont des provincialismes provençaux imités à tort et sans discernement en français, et appliqués abusivement à d’autres villes. On dit en dépit de l’hiatus, à Arles, à Avignon, à Athènes, à Alger. »
L’Académie l’entend d’une autre oreille : « On ne saurait condamner les tournures en Arles, en Avignon, bien attestées chez les meilleurs auteurs, et qui s’expliquent à la fois comme archaïsme (l’usage de en au lieu de à devant les noms de villes, surtout commençant par une voyelle, était beaucoup plus répandu à l’époque classique) et comme régionalisme provençal. »
Il faut bien faire son choix ; je me range sous les bannières de Larousse et Hanse. Je considère qu’on ne peut pas introduire en français standard, pour les imposer à tous les francophones, deux exceptions locales fondées sur des traditions dialectales. Les coutumes indigènes ne se critiquent pas, mais elles ne doivent pas s’étendre au-delà des frontières régionales. On dit bien à Argenteuil, à Argelès, à Albi, à Arras, la mesure doit être uniforme.
Quant au prétexte de l’archaïsme, jadis l’appartenance était marquée par la préposition à ; on disait le chapeau à ma sœur est plus grand que le jardin à mon oncle. De nos jours, la même construction est considérée comme un popularisme fautif et condamnée. Pour moi c’est le même principe.