L'expression courante commettre un meurtre peut être toutefois également mentionnée.Jacques a écrit :on n'a pas de verbe correspondant à meurtre (meurtri signifie blessé, physiquement ou moralement) ; alors pour parler d'un meurtre on est obligé d'employer le verbe assassiner, qui se révèle pratiquement être une impropriété.
Perles d'inculture 2
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est le procédé classique de la périphrase qui pallie une lacune lexicale, mais je pensais surtout à la forme passive : X a été...
Ce type de vide dans le vocabulaire a conduit à une impropriété, quand des gens (de plus en plus nombreux, hélas !) disent que quelqu'un a été abusé, dans le sens de a subi une violence sexuelle, alors qu'abuser, comme nous le savons, sans la préposition de, veut dire tromper.
La méconnaissance des règles de base de la grammaire les amène à ne pas faire de différence entre transitif direct et indirect.
Ce type de vide dans le vocabulaire a conduit à une impropriété, quand des gens (de plus en plus nombreux, hélas !) disent que quelqu'un a été abusé, dans le sens de a subi une violence sexuelle, alors qu'abuser, comme nous le savons, sans la préposition de, veut dire tromper.
La méconnaissance des règles de base de la grammaire les amène à ne pas faire de différence entre transitif direct et indirect.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 9738
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Exactement !Koutan a écrit :Nous avons déjà échangé sur le sujet et je pense toujours qu'on ne met pas en examen quelqu'un parce qu'on le présume innocent mais bien parce qu'on présume qu'il se peut qu'il soit coupable. La présomption d'innocence est une bonne chose mais elle ne doit pas être une attitude hypocrite qui nie la nature de la procédure, surtout dans les cas cités par Jacques. La description, faite par un journaliste, de la scène, rapportée par de nombreux témoins, des crimes de Mohamed Merah, à la fin de laquelle il disait " le présumé coupable s'est ensuite enfui sur son scooter" est absurde. Non, ce n'est pas le présumé coupable que les témoins ont vu tirer sur les malheureux enfants, c'est bien le vrai meurtrier. Si jugement il y avait eu, l'identité de celui-ci étant à établir, il aurait été normal de présumer Merah innocent jusqu'à preuve du contraire, mais pas l'homme qui s'est enfui sur son scooter.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Perkele
- Messages : 9738
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Je m'insurge régulièrement à l'encontre de personnes qui sont persuadées qu'un criminel est systématiquement un meurtrier puisque pour eux un crime est un meurtre...Claude a écrit :Quelques précisions sur trois termes désignant le fait de donner la mort à quelqu'un :
- Homicide : il s'emploie essentiellement dans l'expression homicide involontaire ;
- Meurtre : homicide volontaire ;
- Assassinat : meurtre avec préméditation.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est une des nombreuses impropriétés qui m'agacent autant que vous. Le mot crime couvre une large série d'actions hautement condamnables, et présente un degré très élévé de gravité :
Infraction très grave à la morale ou à la loi. (Académie française)
Infraction très grave à la morale ou à la loi. (Académie française)
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Et les livres de Jean-François Parot, dont la série est issue, sont encore plus délicieux à savourer, une belle langue, une atmosphère, et des recettes de cuisine d'époque... un régal.Claude a écrit :Rappelons également qu'homicide a eu son verbe homicider qu'on se délecte à entendre dans la série policière télévisée « Nicolas Le Floch ».
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Au risque de me répéter, je dirai que l'amabilité, la courtoisie et le respect des autres ainsi que de leurs opinions, sont les règles de base de nos relations, auxquelles nous ajouterons la tolérance.Koutan a écrit :Merci beaucoup, Jacques et Claude, pour votre amabilité.
Assez bizarrement, il y a eu, très rarement il est vrai, des gens que cela dérangeait. Pourtant il n'y a pas d'hypocrisie ou d'idée de flatterie dans ces principes. On voit ce que donne comme résultat, sur d'autres forums, l'absence desdits principes.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Depuis deux jours nous avons un nouveau ministre de l'Économie.
Et depuis deux jours on nous rabâche que c'est un ancien banquier. Exemple chez Wikipedia :
Affecté en 2004, après des études à l'ENA, à l'Inspection générale des Finances, il poursuit sa carrière en tant que banquier d'affaires chez Rothschild de 2008 à 2012.
Cette pratique qui sévit depuis quelque temps est tout droit sortie de l'enflure verbale. Le plus petit employé de banque se voit royalement attribuer par les médias le titre non justifié de banquier.
BANQUIER, -IÈRE n. XIVe siècle. Emprunté de l'italien banchiero, dérivé de banca.
Personne qui fait le commerce de l'argent, qui est propriétaire d'une banque ou chargée de sa direction. (Académie française)
Si haut placé qu'ait été le nouveau ministre, quelles que soient ses compétences, quelles qu'aient été ses responsabilités, il est toujours resté employé de banque, cadre supérieur soit, mais employé de banque. Le banquier, c'est Rothschild.
Et depuis deux jours on nous rabâche que c'est un ancien banquier. Exemple chez Wikipedia :
Affecté en 2004, après des études à l'ENA, à l'Inspection générale des Finances, il poursuit sa carrière en tant que banquier d'affaires chez Rothschild de 2008 à 2012.
Cette pratique qui sévit depuis quelque temps est tout droit sortie de l'enflure verbale. Le plus petit employé de banque se voit royalement attribuer par les médias le titre non justifié de banquier.
BANQUIER, -IÈRE n. XIVe siècle. Emprunté de l'italien banchiero, dérivé de banca.
Personne qui fait le commerce de l'argent, qui est propriétaire d'une banque ou chargée de sa direction. (Académie française)
Si haut placé qu'ait été le nouveau ministre, quelles que soient ses compétences, quelles qu'aient été ses responsabilités, il est toujours resté employé de banque, cadre supérieur soit, mais employé de banque. Le banquier, c'est Rothschild.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ai expliqué sur un autre sujet que ma profession était commis d'agent de change. Comme c'est long à écrire, au cours de ma carrière je me suis retrouvé qualifié d'agent de change par des paresseux, notamment des organismes officiels, ce qui n'est pas vraiment la même chose.
Mais dans le cas de « banquier » c'est plutôt le goût du spectaculaire.
Mais dans le cas de « banquier » c'est plutôt le goût du spectaculaire.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Les profs font leur rentrée à la veille des élèves.
Cette phrase me paraît critiquable au moins sur deux points :
– à la veille de, ce n'est pas la même chose que la veille de ; le premier signifie « peu de temps avant, dans la période qui précède », et le second « le jour précédent » très précisément. On trouve la même confusion avec la chanson Au bois de Chaville : Au lendemain de cette aventure, nous avons acheté un traité de puériculture et de quoi tricoter... On lit et entend parfois le lendemain (le jour d'après) alors qu'au lendemain indique « dans la période qui a suivi ». Scientifiquement, on comprend l'absurdité du constat des conséquences à 24 h de délai.
– la veille des élèves m'a l'air d'une syntaxe très familière, assez courante mais fort peu soignée, à éliminer d'une langue surveillée. Je verrais plutôt la veille de celle de leurs élèves. La veille s'applique à un fait, un évènement, mais pas à des personnes. Bien sûr on peut invoquer l'ellipse, mais celle-ci est sacrément tirée par les cheveux.
C'est ainsi que je ressens les choses, mais il y a peut-être des avis différents.
Cette phrase me paraît critiquable au moins sur deux points :
– à la veille de, ce n'est pas la même chose que la veille de ; le premier signifie « peu de temps avant, dans la période qui précède », et le second « le jour précédent » très précisément. On trouve la même confusion avec la chanson Au bois de Chaville : Au lendemain de cette aventure, nous avons acheté un traité de puériculture et de quoi tricoter... On lit et entend parfois le lendemain (le jour d'après) alors qu'au lendemain indique « dans la période qui a suivi ». Scientifiquement, on comprend l'absurdité du constat des conséquences à 24 h de délai.
– la veille des élèves m'a l'air d'une syntaxe très familière, assez courante mais fort peu soignée, à éliminer d'une langue surveillée. Je verrais plutôt la veille de celle de leurs élèves. La veille s'applique à un fait, un évènement, mais pas à des personnes. Bien sûr on peut invoquer l'ellipse, mais celle-ci est sacrément tirée par les cheveux.
C'est ainsi que je ressens les choses, mais il y a peut-être des avis différents.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).