Devinette
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Dans une revue consacrée essentiellement, mais pas uniquement, aux mots croisés, Bruno DEWAELE propose, sous le titre Dictée, le texte suivant, dans lequel il faut trouver quinze fautes volontairement commises par l'auteur :
In vino veritas ?
Si l'on n'en croit les résultats d'une étude américaine, que la plupart de nos médias a propagé à l'envie, il faudrait mieux, pour que l'on aie des chances de vivre longtemps, boire un peu — voire beaucoup — que pas du tout ! Et nous ne parlons pas en l'occurence d'eau minérale, il va s'en dire, mais belle et bien d'alcool... Quoiqu'il en soit, voilà une nouvelle qui emplira d'aise les assoifés de tout accabit ! S'il s'avère, des plus scientifiquement, que quelques demis supplémentaires retardent la mise en bière, pourquoi voudriez-vous que l'on tergiversa ? Il reste à s'assurer, sussureront de nombreux sceptiques, que la dite étude n'a pas été parrainée par un producteur de vins et spiritueux !
J'ai noté en gras treize mots ou locutions fautifs. Vous trouverez facilement les deux que je n'ai pas mis en valeur et la raison pour laquelle je les traite différemment.
In vino veritas ?
Si l'on n'en croit les résultats d'une étude américaine, que la plupart de nos médias a propagé à l'envie, il faudrait mieux, pour que l'on aie des chances de vivre longtemps, boire un peu — voire beaucoup — que pas du tout ! Et nous ne parlons pas en l'occurence d'eau minérale, il va s'en dire, mais belle et bien d'alcool... Quoiqu'il en soit, voilà une nouvelle qui emplira d'aise les assoifés de tout accabit ! S'il s'avère, des plus scientifiquement, que quelques demis supplémentaires retardent la mise en bière, pourquoi voudriez-vous que l'on tergiversa ? Il reste à s'assurer, sussureront de nombreux sceptiques, que la dite étude n'a pas été parrainée par un producteur de vins et spiritueux !
J'ai noté en gras treize mots ou locutions fautifs. Vous trouverez facilement les deux que je n'ai pas mis en valeur et la raison pour laquelle je les traite différemment.
- Jacques
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Je m'étonnais de constater que vous en ayez laissé passer, maintenant je comprends mieux. Je ne dis rien, laissant à tout le monde le plaisir de la découverte. Certains, hélas ! sont devenus des classiques par la fréquence de leur utilisation.
Pour occurrence, je dois m'inscrire sur la liste des fautifs ; heureusement, les correcteurs d'orthographe du traitement de texte et du navigateur montent la garde.
Pour occurrence, je dois m'inscrire sur la liste des fautifs ; heureusement, les correcteurs d'orthographe du traitement de texte et du navigateur montent la garde.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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Effectivement, « a » aurait dû être mis en gras, et nous arrivons à trois omissions, ce qui nous fait seize fautes.Claude a écrit :Avant de me faire devancer, j'en ai déjà une :
- la plupart de nos médias a : avec la plupart, collectif singulier, c'est le pluriel qui s'impose.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Des plus ne précède-t-il pas habituellement un adjectif et non un adverbe comme ici ?
Il reste l'emploi du verbe avérer, littéralement confirmer comme vrai, auquel il vaudrait mieux préférer s'il se confirme. On dit habituellement qu'une affirmation, une assertion, une supposition est avérée, mais pas un évènement, et la forme pronominale me semble mal indiquée.
Il reste l'emploi du verbe avérer, littéralement confirmer comme vrai, auquel il vaudrait mieux préférer s'il se confirme. On dit habituellement qu'une affirmation, une assertion, une supposition est avérée, mais pas un évènement, et la forme pronominale me semble mal indiquée.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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Il est obligatoire, mais la mode actuelle le fait mettre systématiquement et fautivement au singulier, et j'ai l'impression que c'est une pratique très récente. Seule exception donc à l'accord avec un collectif singulier, qui ne laisse pas le choix.André (G., R.) a écrit :Non, il me semble en particulier qu'après la plupart (de) le pluriel s'impose.
Alors se pose la question : pourquoi peut-on dire indifféremment que la majorité des participants a approuvé ou ont approuvé, mais que la plupart des participants ont approuvé et pas a approuvé ?
Dans les deux cas le sens est le même, la majorité et la plupart = le plus grand nombre.
On comprendrait, pour un motif d'ordre psychologique, que le pluriel soit recommandé, mais pourquoi obligatoire ? Nous rencontrons des situations où, quand deux formes sont possibles, l'une s'impose à nous sans aucune logique, par un instinct irrationnel, une préférence subjective, ce qui pourrait se faire avec la plupart, mais que l'un des deux soit carrément déclaré fautif a quelque chose de troublant. J'aimerais bien que quelqu'un nous en donne une justification.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Je tente une explication.
Le groupe la majorité des participants est constitué d'un premier nom (la majorité), qui en constitue la base, et d'un second, qui en est complément. Aucune raison de principe à ne pas faire de la majorité le sujet d'un verbe au singulier.
Dans la plupart des participants, la plupart est certes aussi considéré comme un nom, mais j'observe par exemple qu'il n'est jamais précédé d'un article indéfini et n'existe pas au pluriel, tandis que l'on parle le cas échéant d'une majorité ou de plusieurs majorités. Les lexicographes et les grammairiens peinent probablement, en réalité, à voir un nom à part (!) entière dans la plupart, en présence de la plupart de ils ont peut-être plus ou moins à l'esprit une locution comme beaucoup de.
Retour à la dictée de Bruno DEWAELE : c'est précisément le mot dictée qui me gêne. Si un candidat à un examen entend le lecteur du texte dire la plupart de nos médias a propagé et il faudrait mieux, ne se met-il pas en tort en écrivant autre chose que ce qu'il entend ? Si M. DEWAELE veut que l'on relève toutes les fautes de français que comporte son texte, il ne doit pas l'appeler dictée.
Le groupe la majorité des participants est constitué d'un premier nom (la majorité), qui en constitue la base, et d'un second, qui en est complément. Aucune raison de principe à ne pas faire de la majorité le sujet d'un verbe au singulier.
Dans la plupart des participants, la plupart est certes aussi considéré comme un nom, mais j'observe par exemple qu'il n'est jamais précédé d'un article indéfini et n'existe pas au pluriel, tandis que l'on parle le cas échéant d'une majorité ou de plusieurs majorités. Les lexicographes et les grammairiens peinent probablement, en réalité, à voir un nom à part (!) entière dans la plupart, en présence de la plupart de ils ont peut-être plus ou moins à l'esprit une locution comme beaucoup de.
Retour à la dictée de Bruno DEWAELE : c'est précisément le mot dictée qui me gêne. Si un candidat à un examen entend le lecteur du texte dire la plupart de nos médias a propagé et il faudrait mieux, ne se met-il pas en tort en écrivant autre chose que ce qu'il entend ? Si M. DEWAELE veut que l'on relève toutes les fautes de français que comporte son texte, il ne doit pas l'appeler dictée.
- Jacques
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Vous ouvrez une piste avec cette tentative d'explication. Je remarque que plupart n'est pas traité isolément comme un substantif, mais qu'il est toujours précédé de l'article dont il est indissociable et en outre, comme vous le faites observer, que cet article ne peut être que défini. Partant de là, on peut déjà le considérer comme une exception.
Il faudrait pouvoir creuser du côté des cas avec article défini et avec article indéfini. Je verrai peut-être cela un jour où je me sentirai en forme.
Il faudrait pouvoir creuser du côté des cas avec article défini et avec article indéfini. Je verrai peut-être cela un jour où je me sentirai en forme.
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- Islwyn
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Il ne peut s'agir nullement d'une dictée proprement dite, vu que la plupart (!) des fautes ne sont pas perçues comme telles à l'oreille. Un test d'orthographe, bien sûr.André (G., R.) a écrit :Retour à la dictée de Bruno DEWAELE : c'est précisément le mot dictée qui me gêne. Si un candidat à un examen entend le lecteur du texte dire la plupart de nos médias a propagé et il faudrait mieux, ne se met-il pas en tort en écrivant autre chose que ce qu'il entend ? Si M. DEWAELE veut que l'on relève toutes les fautes de français que comporte son texte, il ne doit pas l'appeler dictée.
Quantum mutatus ab illo