Perles d'inculture 3
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Lu sur Internet
L'instance disciplinaire de l'UEFA a décidé d'accorder à la Serbie la victoire 3 à 0 suite à l'arrêt définitif du match de qualification pour l'Euro 2016 contre l'Albanie
– la victoire 3 à 0 ; style journalistique expéditif qui supprime les petits mots : la victoire par 3 à 0
– suite à l'arrêt définitif du match ; expression fautive de la correspondance commerciale, d’un niveau très relâché : comme suite à
– l'instance disciplinaire. Définitions au singulier :
1. Sollicitation pressante ; vive insistance. Il m'en a prié avec instance.
2. DROIT. Procédure engagée devant une juridiction ; déroulement de cette procédure. Former, engager, suivre une instance. Introduire une instance en divorce.
3. Loc. adj. ou adv. En instance, en attente. Une lettre recommandée en instance.
4. PSYCHAN. Se dit, chez Freud, de chacun des trois éléments qui composent le psychisme.
Au pluriel. Se dit d'un ensemble de personnes ou d'un organisme à qui a été remis un pouvoir de décision. Réunir, consulter les instances du parti. Les instances fédérales, confédérales. Les instances internationales. En appeler aux plus hautes instances.
Ce qui correspond vraisemblablement aux intentions du rédacteur de l’article. Mais on ne peut pas l’employer au singulier. C’est donc un barbarisme, ou un solécisme.
L'instance disciplinaire de l'UEFA a décidé d'accorder à la Serbie la victoire 3 à 0 suite à l'arrêt définitif du match de qualification pour l'Euro 2016 contre l'Albanie
– la victoire 3 à 0 ; style journalistique expéditif qui supprime les petits mots : la victoire par 3 à 0
– suite à l'arrêt définitif du match ; expression fautive de la correspondance commerciale, d’un niveau très relâché : comme suite à
– l'instance disciplinaire. Définitions au singulier :
1. Sollicitation pressante ; vive insistance. Il m'en a prié avec instance.
2. DROIT. Procédure engagée devant une juridiction ; déroulement de cette procédure. Former, engager, suivre une instance. Introduire une instance en divorce.
3. Loc. adj. ou adv. En instance, en attente. Une lettre recommandée en instance.
4. PSYCHAN. Se dit, chez Freud, de chacun des trois éléments qui composent le psychisme.
Au pluriel. Se dit d'un ensemble de personnes ou d'un organisme à qui a été remis un pouvoir de décision. Réunir, consulter les instances du parti. Les instances fédérales, confédérales. Les instances internationales. En appeler aux plus hautes instances.
Ce qui correspond vraisemblablement aux intentions du rédacteur de l’article. Mais on ne peut pas l’employer au singulier. C’est donc un barbarisme, ou un solécisme.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Islwyn
- Messages : 1492
- Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
Et maintenant un point de vue philosophique :
http://bescherelletamere.fr/philosophie-du-samedi-soir/
:D
http://bescherelletamere.fr/philosophie-du-samedi-soir/
:D
Quantum mutatus ab illo
- Islwyn
- Messages : 1492
- Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
Vous cherchez une coquille ? En voilà une d'assez mauvais aloi :
http://bescherelletamere.fr/vous-repren ... t-jacques/
http://bescherelletamere.fr/vous-repren ... t-jacques/
Quantum mutatus ab illo
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je signalais récemment qu'une enseignante s'était présentée comme professeur agrégée. Vous avez trouvé, Jacques, un exemple à la fois inverse (nom féminin et participe passé accordé au masculin) et équivalent !
Je ne suis cependant pas certain qu'il faille mettre en cause la tendance contemporaine à certaines féminisations : les partisans de ces dernières se ridiculiseraient à préconiser un accord au masculin du participe ou de l'adjectif se rapportant à un (nouveau) nom féminin ! On ne peut pas être tout à fait certain que l'auteur de la phrase n'aurait pas commis la même erreur s'il avait écrit femme au lieu de ministre.
Je ne suis cependant pas certain qu'il faille mettre en cause la tendance contemporaine à certaines féminisations : les partisans de ces dernières se ridiculiseraient à préconiser un accord au masculin du participe ou de l'adjectif se rapportant à un (nouveau) nom féminin ! On ne peut pas être tout à fait certain que l'auteur de la phrase n'aurait pas commis la même erreur s'il avait écrit femme au lieu de ministre.
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
André, je ne voulais pas pointer un accord bâtard, c'était une boutade. En réalité, je crois qu'il s'agit d'un accord brouillon, par manque d'attention, ou peut-être même d'une simple faute de frappe. C'était pour souligner, encore une fois, l'embrouillamini qu'engendrent ces féminisations à outrance.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Lu sur Internet : L'art de l'anagramme est connu depuis l'Antiquité qui a acquis ses lettres de noblesse au fil du temps jusqu'au jeu de chiffres et des lettres.
Un janotisme qui conduit à penser que c'est l'Antiquité qui acquiert ses lettres de noblesse. Comment l'auteur de la phrase ne s'en rend-il pas compte ?
Un janotisme qui conduit à penser que c'est l'Antiquité qui acquiert ses lettres de noblesse. Comment l'auteur de la phrase ne s'en rend-il pas compte ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
On se demande en effet si l'auteur de la phrase s'est relu !
Un début d'explication. Depuis quelques dizaines d'années on observe que des subordonnées jadis incises ne scindent plus la principale (un peu d'analyse logique, Jacques ? :D ). On écrivait jadis la plupart du temps Un homme bizarre, qui portait un chapeau pointu, a frappé soudain. Aujourd'hui on lit de plus en plus souvent Un homme bizarre a frappé soudain, qui portait un chapeau pointu. La phrase, me semble-t-il, reste correcte. Elle ne l'est plus si la principale comporte un nom créant une ambigüité. Mais certaines personnes suivent la mode sans réfléchir et écriront Un homme bizarre a frappé soudain à ma porte, qui portait un chapeau pointu, au lieu de Un homme bizarre, qui portait un chapeau pointu, a frappé soudain à ma porte.
Un début d'explication. Depuis quelques dizaines d'années on observe que des subordonnées jadis incises ne scindent plus la principale (un peu d'analyse logique, Jacques ? :D ). On écrivait jadis la plupart du temps Un homme bizarre, qui portait un chapeau pointu, a frappé soudain. Aujourd'hui on lit de plus en plus souvent Un homme bizarre a frappé soudain, qui portait un chapeau pointu. La phrase, me semble-t-il, reste correcte. Elle ne l'est plus si la principale comporte un nom créant une ambigüité. Mais certaines personnes suivent la mode sans réfléchir et écriront Un homme bizarre a frappé soudain à ma porte, qui portait un chapeau pointu, au lieu de Un homme bizarre, qui portait un chapeau pointu, a frappé soudain à ma porte.