André (G., R.) a écrit :Je ne peux vous suivre totalement. À première vue « Il s'est fait livrer une pizza » est certes à peu près synonyme de « Une pizza lui a été livrée », mais si l'on s'arrête à cela on ne tient pas compte du factitif faire, pourtant explicite si l'on imagine un autre destinataire de la galette : « Il a fait livrer une pizza à sa sœur ».
Mais c'est bien ce que je dis.
Et donc "se faire violer" n'est pas recevable vu le sens de "violer".
« Se faire violer » me met dans l'embarras. On dit d'ailleurs aussi « Je me suis fait voler mon vélo », « Il s'est fait remonter les bretelles »... Ma gêne vient de ce qu'il ne s'agit pas stricto sensu de factitifs, mais qu'il me semble avoir vu quelque part l'acceptation de telles tournures par les grammairiens : je ne peux malheureusement être plus précis.
« Il a été volé de son vélo » correspond, me semble-t-il, à un actif « On l'a volé de son vélo ». On peut alors considérer que l'on dirait plutôt « On lui a volé son vélo », mais ce faisant on quitte le domaine purement grammatical et voler n'a plus l'acception faire subir un vol à quelqu'un qu'il avait initialement.
Exact : dans les deux cas, c'est le complément d'objet direct qui devient sujet.
On l'a tué : le COD est l', pronom possessif complément à la troisième personne du singulier, qui devient il dans la fonction de sujet.
On a volé son vélo : le COD est son vélo, qui devient sujet.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Je ne vous apprends rien si je rappelle que pour délester l'objet du délit est introduit pas de et n'est pas concerné par le passage au passif, tandis que pour voler il est COD à l'actif et devient sujet avec le changement de voix :
Un larron l'a délesté de sa bourse.
Il a été délesté de sa bourse par un larron.
Qui a volé ton vélo ?
Par qui ton vélo a-t-il été volé ?
Les verbes actifs hongrois correspondent généralement aux verbes français à la voix active.
Il y a aussi des verbes passifs, mais ils sont rarement utilisés. La voix passive du français a pour correspondant hongrois la construction composée du gérondif et du verbe van « être » : Az ajtó nyitva van. « La porte est ouverte. »
Ouvert existe clairement comme adjectif. Je ne vois donc pas de passif dans la porte est ouverte seul. Il n'en va évidemment pas de même dans Tous les matins la porte est ouverte par le concierge, où l'on conjugue le verbe ouvrir au présent passif.
En français le gérondif est une forme verbale composée du participe présent précédé de la préposition en. Dans Az ajtó nyitva van, nyitva signifie-t-il en ouvrant ? Ce serait curieux.
Je n'en sais rien, je ne connais pas le hongrois.
Mais sous votre lien, la phrase Az ajtó nyitva van est présentée comme « formant une construction passive ». On peut donc supposer, sans en être certain, qu'elle signifie « Quelqu'un ouvre la porte » ou « La porte s'ouvre » et non « La porte est ouverte », avec l'adjectif.
Il faudrait qu'un magyarophone nous dise s'il existe dans sa langue, comme en allemand, un passif état et un passif action.