Français notre belle langue

Notre ministre du logement s'est fait remarquer par la phrase : "Je réaffirme ma volonté de mettre en place un hébergement digne pour les migrants en situations de sans-abrisme.

Non seulement inventer le "sans-abrisme" était fort, mais être en situation de sans-abrisme, n'est-ce pas être sans abri ?

Ah ! ces doux euphémismes politiques !

Perkele a écrit :Non seulement inventer le "sans-abrisme" était fort, mais être en situation de sans-abrisme, n'est-ce pas être sans abri ?

Si, indéniablement : les migrants considérés sont bien sans abri, sans toit, à la rue... Mais on voit sous votre lien que le mot se dirait en Belgique et en Suisse : la ministre française ne l'a peut-être pas inventé. Ce qui ne change rien à sa probable inutilité. Et cette tournure en situation de !
Il s'agit d'un langage technocratique, dont la devise pourrait être : pourquoi faire simple quand, pour en imposer, on peut faire compliqué ?

Il est possible que ce terme existait déjà.

Sous le titre, il est marqué : « NOVLANGUE Sauf que le terme existe bien, et qu’il est souvent utilisé dans des textes officiels… ».

Dans le Wikitionnaire : « De sans-abris, avec le suffixe -isme. Attesté en 1995, comme traduction de l’anglais homelessness. ».

Sur Qu’est-ce que le sans-abrisme ?, Observatoire européen sur le sans-abrisme semble correspondre à European observatory on homelessness.

On aurait pu choisir le esdéhèfisme, le sdfisme, le sans-logisme, le sinistrisme (qui serait bien allé avec la sinistrose), le dépourvisme, le démunisme, la pauvreté, l'errance, le vagabondage, la cloche...

Mais pourquoi "situation de sans-abrisme" ?

Plus aucun jeune Français illettré !
Dans mon journal : Un jeune sur vingt en situation d'illettrisme, selon une étude du ministère de l'Éducation.
Mis moi-même en situation d'ébahissement par cette nouvelle, j'espère que les autres lecteurs ne se sont pas retrouvés en situation de trop grande tristesse à la lire.

Mis en situation moi aussi de cherchisme, je propose "situation de sans-abritude".

Mais que font les personnes en charge des situations des sans abrisme et d'illettritude !

Il me semble, Perkele, que vous vous relâchez, à moins que vous ne maîtrisiez pas à la perfection le jargon moderne.
En ce qui me concerne, j'aurais écrit :

Mais que font les personnes en charge des situations des personnes en situation de sans abrisme et d'illettritude !

Parce que tant qu'à faire dans le grotesque, autant le faire le mieux possible.

J'espère, Perkele, avoir bien marqué le second degré de mon intervention et qu'en aucun cas je ne veux vous chagriner mais, au contraire, vous amuser.

C'est qu'est-ce que j'aurais dit aussi abgech.

Pardon, je ferais plus