Islwyn a écrit :Et je vois que le PL de 1965 limite le terme à l'« adolescent admirateur des vedettes de la chanson ou de l'écran ».
Oui, c'était encore le cas dans le PLI de 1970, mais celui de 1983 donnait déjà pour définition : « Admirateur enthousiaste de quelqu'un ou de quelque chose », toujours en le rattachant à l'anglais "fanatic".
Dans mon vieux PLI des années 40, ni "fan", ni "fana" d'ailleurs.
Que le mot en français soit un anglicisme ne fait pas de doute. Son histoire est bien documentée dans les dictionnaires d'anglicismes. D'abord, en anglais même, il semble que l'abréviation
fan ou
phan (l'écriture
phanatic, étymologique, a existé) soit attestée au XVIIe siècle, puis soit sortie de l'usage, pour réapparaître à la fin du XIXe siècle d'abord aux États-Unis puis en Angleterre. On trouve le mot timidement importé en français dès 1909 :
Les Edgreen et autres « fans » américains disent que celui qui sortira vainqueur du contest
vaudra cent bons mille dollars de plus.
(
L'Auto, 9/11/1909, 3e éd)
On le repère en 1923 :
... Pearl White, l'idole des Fans
(fanatiques du cinéma) aux États-Unis.
(Mon Ciné, 22/3/1923)
... son visage franc, éveillé et sympathique a immédiatement été remarqué par tous les « fans » des États-Unis.
(Cinémagazine, 13/7/1923)
Mais le mot ne s'est vraiment répandu que vers 1951 dans le contexte de la chanson (d'où le sens limité des premières définitions du PLI).
La proximité de "fana" et de "fanatique" fait que cet anglicisme s'intègre assez naturellement en français, malgré les protestations initiales de quelques-uns comme Etiemble.