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Générer
Publié : lun. 24 oct. 2016, 7:44
par Pautard
J'ai été surpris de constater que l'Académie française, dans la rubrique dire, ne pas dire que je consulte régulièrement, proscrit l'usage du verbe générer en dehors des domaines des mathématiques et de la linguistique, car considéré alors comme un anglicisme (de l'anglais to generate).
http://www.academie-francaise.fr/dire-n ... Rechercher
N'est-ce pas un peu abusif ?
Il y a d'autres mots de la langue française qui sont construits sur la même racine, comme génération et générationnel, qui s'emploient en dehors des domaines des mathématiques et de la linguistique.
L'Académie française est-elle infaillible en matière de langue ?
Publié : lun. 24 oct. 2016, 8:25
par Claude
Je suis favorable à la devise de la revue Défense de la langue française que certains télépapoteurs connaissent : ni laxisme, ni purisme.
Publié : lun. 24 oct. 2016, 8:30
par André (G., R.)
On ne s’acharnera pas contre ce malheureux mot dont la force vitale étonne et on ne condamnera donc pas son emploi dans ces deux domaines spécialisés, mais on rappellera que dans tous les autres cas, on doit préférer à cet anglicisme des formes comme engendrer, faire naître, provoquer, causer, produire, etc.
Je remarque que le jugement est tout en nuances (« On ne s’acharnera pas contre ce malheureux mot », « on doit préférer »). Mais je m'apprêtais à vous dire, en réponse à votre dernière intervention sur le fil « Suite à » dans le Wiktionnaire, que l'Académie française avait déjà été critiquée sur FNBL. Elle doit toutefois rester la référence par excellence.
Re: Générer
Publié : lun. 24 oct. 2016, 8:52
par Leclerc92
Pautard a écrit :Il y a d'autres mots de la langue française qui sont construits sur la même racine, comme génération et générationnel, qui s'emploient en dehors des domaines des mathématiques et de la linguistique.
Bien sûr, mais l'Académie considère que notre bon vieux verbe "engendrer", qui est aussi de la même famille, suffit sans que nous recourions à l'anglicisme "générer".
Il est certain qu'entre divers types d'anglicismes, celui-là n'est pas le plus gênant puisque, pour la forme et la phonologie, il s'intègre à la perfection dans notre vocabulaire.
Publié : lun. 24 oct. 2016, 14:51
par Pautard
Je crois en effet que ce n'est pas l'anglicisme le plus gênant. J'ajoute qu'il est toujours utile d'avoir sous la main un synonyme pour éviter les répétitions. En tout cas, ne comptez pas sur moi pour corriger toutes les occurrences de générer dans Wikipédia. Je me ferais voler dans les plumes. J'ai assez de soucis comme cela avec « suite à ». Il ne faut pas être plus royaliste que le roi.
Publié : lun. 24 oct. 2016, 15:12
par Perkele
Il me semble que les pires anglicismes sont ceux qui crée un faux sens comme "anticiper" au lieu de "prévenir" ou "définitivement" (definitely) au lieu d'"assurément".
Publié : lun. 24 oct. 2016, 15:24
par Leclerc92
Ceux-là sont effectivement les plus insidieux. Mais pour ma part, ceux que j'aime le moins sont ceux qui ne quittent même pas leur vêtement anglais et qui introduisent en français de terribles divergences phonologiques.
Publié : lun. 24 oct. 2016, 15:41
par Jacques-André-Albert
Comme « mail », par exemple ?
Publié : mar. 25 oct. 2016, 10:10
par André (G., R.)
Leclerc92 a écrit : ceux que j'aime le moins sont ceux qui ne quittent même pas leur vêtement anglais et qui introduisent en français de terribles divergences phonologiques.
« Zoo », « coopérative »... comportent (en principe deux fois) le son noté [o] en alphabet phonétique international. Or dans « coolie » la même séquence graphique
oo correspond à un autre son (
). Rien à objecter (bien que l'influence dommageable passe aussi par là) si le mot est d'origine anglaise (ce qui n'est pas le cas de « coolie »), je ne me vois pas écrire par exemple « cookie » d'une autre manière. Mais de graves divergences phonologiques sont introduites aussi dans notre langue par la tendance (qui ne se manifestait pas jadis) à transcrire à l'anglaise des mots en provenance de langues à alphabet non latin. Dans les années vingt du siècle dernier la graphie LÉNINE, qui s'est heureusement imposée, était conforme à celles de « cuisine », « tétine »... Aujourd'hui le nom du footballeur GOLOVINE apparaît aussi sous la forme contestable GOLOVIN : j'ai déjà eu l'occasion de dire combien il serait regrettable d'adopter en français la graphie anglaise PUTIN du nom du président russe. Et, lorsqu'un mot russe (ou d'une autre langue à alphabet non latin) comporte le son [ʃ], je trouve bon de le rendre par ch et non sh.
Publié : mar. 25 oct. 2016, 16:20
par Perkele
La lettre IOU était déjà translittérée en U ce qui fait que nous avons quelques patronymes en UK qui auraient dû être de IOUK.
Deuxième point, les voyelles baissent en intensité lorsqu'elles ne sont pas sous l'accent et réciproquement. Ainsi un O non accentué se prononce A et un E (ié) accentué se prononce IO. De la sorte aurions-nous dû avoir PATIOMKINE au lieu de POTEMKINE.
Je vois aussi de plus en plus le J translittéré en Z comme dans le prénom Nadièjda (Nadiezda).
Publié : mar. 25 oct. 2016, 16:35
par Claude
Perkele a écrit :[...] Je vois aussi de plus en plus le J translittéré en Z comme dans le prénom Nadièjda (Nadiezda).
Le seul prénom féminin que je connaisse est Nathalie ; c'était mon guide.
Publié : jeu. 27 oct. 2016, 20:22
par jarnicoton
"générer" fait partie de mots inutiles car ayant des correspondants français, et qui sont employés pour le simple plaisir de s'entendre parler.
Publié : jeu. 27 oct. 2016, 20:28
par Leclerc92
Claude a écrit :Le seul prénom féminin que je connaisse est Nathalie ; c'était mon guide.
Lui avez-vous fait un petit
bécaud ?
Publié : jeu. 27 oct. 2016, 23:28
par Claude
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Oui, chez Pouchkine !
Publié : ven. 28 oct. 2016, 6:42
par André (G., R.)
Quel bonheur que vous ne parliez pas d'un kiss chez Pushkin !