La tendance est depuis quelques décennies au langage concis, inspiré du langage scientifique. Sont bannies la périphrase et l'articulation avec des prépositions au profit du couple nom et adjectif, comme dans l'exemple cité ci-dessus de sortie extravéhiculaire, ou celui de financement participatif.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
« Extravéhiculaire » figure dans le Larousse de 2016. On peut s'en réjouir ou s'en désoler. Indépendamment de cela il me semble que le préfixe extra- et « sortie » ont quelque chose de pléonastique. Que dire si l'on tient à « extravéhiculaire » ? Promenade ? Déplacement ? Virée ?
Je préfère votre sortie de la station, Claude.
Quand je sors de ma voiture je peux très bien dire que j'accomplis une action extravéhiculaire. Cet adjectif n'est donc pas spécifique aux activités spatiales.
Effectivement, "station" est parfaitement antinomique au mouvement, et un véhicule transporte. Cependant il peut être stationné... mais devient-il pour autant une station ?
Quel casse-tête !
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Je pense à Einstein et sa relativité. Par son mouvement autour de la Terre, l'ISS est mobile mais pour un spationaute qui en sort pour ensuite y rentrer elle est fixe (bien que le paysage change à chaque instant ).
Je ne crois pas qu'il faille faire appel à Einstein, mais effectivement à la notion de mouvement relatif et de repère du mouvement. Même les plus fixes de nos stations, les stations de métro, tournent autour du soleil à une vitesse moyenne de 100 000 km/h !
Les stations spatiales ne sont pas propulsées et c'est en cela qu'elles méritent le nom de stations.