École

[Claude]

Depuis hier soir j'entends parler de la reprise des crèches, des écoles et des collèges.
École est le terme englobant entre autres tous les établissements d'enseignement scolaire. Les termes d'un discours préparé au haut sommet de l'État devraient être précis, ce qui n'est pas le cas ; le président aurait dû dire « des écoles maternelles et primaires ».
Il y a une exception que j'ai relevée dans le TLFi :

− Faire l'école (vieilli). Enseigner (dans une école maternelle ou primaire). Qu'ils fassent donc l'école [les instituteurs], il n'y a rien de plus beau au monde (Péguy, Argent,1913, p. 1135).

[Perkele]

C'est vrai, le mot "école" (comme bien d'autres qui disaient bien ce qu'ils voulaient dire) s'est dévalorisé. Pourtant, autrefois, les "écoliers" étaient des étudiants et "étudiant" qualifiait ceux qui fréquentaient l'université. Il n'est pas extraordinaire aujourd'hui d'entendre des lycéens ou des collégiens se qualifier d'étudiants. L'école semble n'être que l'endroit où l'on enseigne le B + A = BA.

Où sont passées la "petite école" et la "grande école" ?

[Claude]

Sur certains frontons on trouve encore, sur la même façade qui comporte deux accès, « ÉCOLE DE FILLES » et « ÉCOLE DE GARÇONS ».

[Perkele]

Le père d'un ami de jeunesse était directeur d'école dans une petite ville où école privée et laïque se voisinaient. Pour que sa lettre ne se perde pas, un parent d'élève en avait ainsi rédigé l'adresse.

Monsieur le Directeur
École de filles publique

[abgech]

École de filles publique

Il me semble que la présence d'un s à filles et l'absence de s à publique lève toute ambiguïté, même si la formulation est, pour le moins, maladroite.
J'aurais plutôt vu : École publique pour filles.

[Perkele]

Bien évidemment.

[Jacques-André-Albert]

La manie de tout vouloir rebaptiser à courte vue (dans le passé et dans l'avenir) est horripilante. Si on restreint le mot école à l'enseignement primaire, comment expliquer ensuite l'École polytechnique, l'École des mines, etc. ? Dans la foulée, on a substitué « professeur des écoles » à « instituteur », qui faisait très bien l'affaire.
Dans le même esprit, l'arrivée de « quatorzaine » en lieu et place de quarantaine, me semble irréfléchie. Si demain on constate que douze jours d'isolement suffisent à éviter la propagation d'un virus particulier, va-t-on appeler douzaine cette mise en confinement ?

[Claude]

[...] Si demain on constate que douze jours d'isolement suffisent à éviter la propagation d'un virus particulier, va-t-on appeler douzaine cette mise en confinement ?

Ah non ! La douzaine est exclusivement réservée aux œufs.

[Perkele]

Et aux escargots !

[Claude]

Avec une persillade s'il vous plaît !

[Stéphane]

Merci de remettre à l'honneur ce beau mot d'écolier.

Sans transition avec les gastéropodes : on parlait aussi d'école philosophique. Le grec skholê désigne initialement, de façon large, le temps libre propice à l'étude. Les latins l'ont traduit par otium, temps libre qui s'oppose au négoce (negotium).