Pronom relatif

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Marco
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Pronom relatif

Message par Marco »

Dans un exercice sur les phrases relatives, j’ai demandé de relier ces deux phrases :

C’est cela. J’ai besoin de cela.

La réponse que j’attendais était C’est ce dont j’ai besoin, mais beaucoup ont écrit C’est cela dont j’ai besoin. Je suis un peu incertain : est-ce totalement faux ?

J’ai accepté aussi C’est de cela que j’ai besoin, mais évidemment pas C’est de cela dont j’ai besoin.

Qu’en pensez-vous ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Il est vrai qu'on peut hésiter, mais selon moi il y a une construction vicieuse. Je crois que vos élèves sont influencés par la redondance à la mode « c'est de cela dont j'ai besoin » et qu'ils ont construit une dérive sur cette faute. Je ne vois que deux possibiltés :
- c'est ce dont j'ai besoin
- c'est de cela que j'ai besoin
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Marco
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Message par Marco »

Merci Jacques. Donc vous considérez comme inacceptable l’énoncé C’est cela dont j’ai besoin ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Je pense que c'est une tournure relâchée, et qui à tout le moins ne s'emploie pas dans la langue surveillée. On ne trouve pas de critère grammatical strict mais elle est pour le moins douteuse, donc déconseillée.
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Marco
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Message par Marco »

Merci encore. Comme la structure grammaticale n’est pas complètement fausse, je pense que je vais retrancher un demi-point. Mais je dois dire que j’ai lu des horreurs... :(

La méthode est excellente. Tu as participé à sa réalisation.

*La méthode est excellente à laquelle tu as participé.


Ou encore:

La rivière chantait d’une voix argentine. Sur ses rives se dressaient des saules.

*La rivière, sur laquelle ses rives se dressaient des saules, chantait d’une voix argentine.

La maison est historique. À sa façade grimpe un rosier.

*La maison à laquelle sa façade grimpe un rosier est historique...


Oh là là! que d’amours splendides j’ai rêvées ! :D
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Jacques
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Message par Jacques »

Mon Dieu ! Mais comment se fait-il que le niveau des jeunes soit si faible ? Le pire est que celui de certains adultes ne vaut guère mieux, et même d'adultes ayant poussé loin leurs études. En France, le ministre de l'Enseignement vient de prendre des mesures pour qu'on leur inculque la grammaire de manière traditionnelle. Ce ne sera pas un mal.
Je me rappelle avoir suivi un jour une émission à laquelle participaient trois hommes de science qui parlaient le français comme des cochons. Puis on donna la parole à un berger, qui avait quitté l'école vers 11 ans. Quel régal ! Cet homme avait une pureté de langue qui me comblait de ravissement. Je me demande si j'ai eu de nouveau, depuis, l'occasion d'entendre quelqu'un s'exprimer dans une langue aussi élégante. Pas un seul défaut !
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Marco
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Message par Marco »

Je pense avant tout que les méthodes actuelles, à l’école obligatoire (je ne sais pas en France, mais en tout cas en Suisse) sont lamentables. Au post-obligatoire, je constate que nos apprentis ne savent pas ce qu’est un pronom ou un adverbe et sont incapables de faire l’analyse logique d’une phrase simple. Pour couronner le tout, la confusion de la terminologie n’aide guère: le COD est nommé par certains suite du verbe non-prépositionnelle, complément du verbe ou encore groupe bleu ! :D La grammaire traditionnelle avait l’avantage d’être claire et formatrice. Mais, on le sait bien, en matière de pédagogie, tout ce qui est nouveau est plus moderne et donc forcément mieux... :roll: Et bien, on voit les résultats ! ...
cyrano
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Message par cyrano »

Je vais vous faire un aveu: en lisant l'exercice proposé par Marco, j'ai spontanément répondu moi aussi "C'est cela dont j'ai besoin"! :oops:

Mais à le réflexion, est-ce bien faux? Ne dit-on pas: "C'est l'information dont j'avais besoin"? Il y a peut-être une différence, mais laquelle? En tout cas, elle me paraît subtile.
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
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Marco
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Message par Marco »

Je propose de vous livrer à l’exercice (pour note, mais on avait travaillé le sujet !) de mes élèves. Voici la donnée. J’attends un zéro faute ! ;)

Reliez les deux phrases avec un pronom relatif. Commencez par la première phrase (ou du moins son début) et utilisez les prépositions données.

1. C’est cela. J’ai besoin de cela.
2. Ces jours-là furent épiques. Je me les rappelle comme s’ils dataient d’hier.
3. Cet homme m’était inconnu. J’éprouvais envers lui un sentiment de pitié.
4. Sylvain a écrit des articles. J’ai émis quelques critiques sur leur bien-fondé.
5. La maison est historique. À sa façade grimpe un rosier.
6. La méthode est excellente. Tu as participé à sa réalisation.
7. La rivière chantait d’une voix argentine. Sur ses rives se dressaient des saules.
8. La ville a des riches musées. Je viens de cette ville.
9. Mille soldats participèrent au combat. Cent d’entre eux périrent.
10. Voici les manuscrits. Nous savons d’eux qu’ils remontent au XIVème siècle.

Si cela vous amuse, j’en ai un autre sur la pronominalisation. :D
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Jacques
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Message par Jacques »

Je sens qu'il y en a une de différence, mais je ne sais pas comment l'expliquer. Ces tournures sont déroutantes, et ce qui est curieux c'est qu'aucun grammairien ne s'aventure à les analyser, preuve qu'il doit y avoir là quelque chose de pas clair.
Je trouve quand même dans Grevisse des exemples troublants : C'est à lui à qui vous devez... – C'est de M. de Féronce dont je parle – Ce n'est pas d'épées dont ils ont besoin (Mauriac).
Et Grevisse explique qu'autrefois la préposition se plaçait à la fois devant le relatif et l'antécédent. Ce qui veut dire que la langue est une question de mode, et que ce qui est condamné comme fautif de nos jours ne le fut pas toujours. Car aujourd'hui il est clairement dit que cette répétition est une redondance fautive, et sanctionnée.
Pour ce qui est de l'enseignement de la langue, il est aussi fantaisiste en France que chez vous, mais pour cette terminologie que vous citez je n'en sais rien. Il doit bien y avoir ici aussi des appellations de ce type.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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