Votre opinion s.v.p.

[jofra]

Bonjour,

J'aimerais bien connaître votre opinion s.v.p.

--------------------

Quelle phrase préférez-vous ?

Nous vous sommes reconnaissants de nous avoir offert cette chance...

Nous vous sommes reconnaissants de nous avoir donné cette chance...

TLF : Loc. Donner sa chance à qqn. Lui donner la possibilité de tenter quelque chose et d'y réussir.
--------------------

Il s'agit d'un auteur qui remercie une maison d'édition.

(Au fait, écrivez-vous une auteur ou une auteure? Selon l'Office québécois de la langue française, ces néologismes, développés au Québec, sont maintenant connus et diffusés dans les autres communautés de la francophonie)

Merci beaucoup !

[Jacques]

Offert est peut-être un peu plus élégant. La nuance est quand même faible.
Ici nous disons un auteur en parlant d'une femme. Des partisans de la féminisation à outrance prétendent faire admettre en Europe francophone ces féminins en -eure ; nous ne sommes pas au Québec, et il est faux de prétendre que les décisions de l'Office québécois de la langue française devraient avoir une quelconque influence sur le français d'Europe, ni d'ailleurs sur celui d'Afrique et d'Océanie. Les Américains font ce qu'ils veulent chez eux, mais l’Office québécois, qui a tendance à concurrencer l’Académie française et à prendre le contrepied de certaines de ses décisions, ne fait pas la pluie et le beau temps sur l’usage mondial de notre langue. Ce qui compte pour nous ce sont les positions adoptées par les linguistes de notre continent, ainsi que par le Conseil supérieur de la langue française et l'Académie française. Et l'Académie ne reconnaît que cinq mots en -eur qui font leur féminin en -eure : majeur, mineur, inférieur, supérieur, prieur. Écrire une auteure, une procureure, une professeure etc. c'est commettre des barbarismes.
N.B. : écrire une auteur est une faute contre la première règle de grammaire que nous avons apprise : l'article défini ou indéfini s'accorde en genre et en nombre avec le nom qu'il précède.

[jofra]

Merci beaucoup Jacques !

[amourdeliceetorgue]

Jac encore une fois est exemplaire.
J'ajouterais encore:

On dira: merci de m'avoir donné ma chance.

Aussi devrait-on dire en toute logique:
Nous vous sommes reconnaissants de nous avoir donné notre chance...

[Jacques]

Merci pour votre approbation. D'où je déduis que vous partagez mon indignation devant la sécession que fait le Québec envers la langue française. C'est dommage pour la francophonie.

[amourdeliceetorgue]

Bien sûr Jac et même je vous applaudis des deux mains.
Je dis auteur et écrivain sans les féminiser en aucun cas, quitte à user si besoin est de ce que d'aucuns ici appellent des syllepses de genre.
Il est bon parfois que des règles s'imposent afin que l'esprit s'exerce à trouver des solutions linguistiques qui ne heurtent ni l'usage ni la grammaire. J'ai une parente médecin de profession qui verrait d'un mauvais oeil qu'on lui donne du doctoresse.
Quant aux professeurs qui sont femmes, certaines éprouvent un réel malaise, se réfugient le plus souvent derrière l'appellation prof' sans terminaison. Elles fuient le problème et, de guerre lasse, on les voit finalement lâcher le "e" finale d'une "professeure", avec une conscience fautive et une honte lasse et mal dissimulée.

[Jacques]

Pour ce qui est de mes observations personnelles, je constate que les femmes (à commencer par la mienne) sont les premières à s'opposer à ces féminisations anarchiques et mal comprises. Je n'en connais pas une seule qui y soit favorable.
Jadis une ministresse :D , apprenant que l'Académie rejetait les féminisations d'un Premier ministre, s'est indignée devant les journalistes, traitant la noble institution de machiste, et ajoutant : « Cela montre que nous devons continuer à nous battre pour les droits des femmes ». Il faut dire que la dame n'est pas une virtuose de la langue française, et qu'elle n'est pas apte à établir la différence entre le genre de la fonction et celui de la personne. Quant à la syllepse de genre, ce doit être pour elle du chinois.
Dans le prochain numéro de la revue de DLF, coïncidence, vous lirez un petit article écrit par une adhérente, qui fait la mise au point (dans le même sens que moi), sur le sujet dont nous venons ici de débattre, à propos du Québec.

[JR]

Pour ce qui est de mes observations personnelles, je constate que les femmes (à commencer par la mienne) sont les premières à s'opposer à ces féminisations anarchiques et mal comprises.

Ma douce et tendre épouse est également opposée à ces réformes, ainsi qu'aux quotas :
elle estime qu'il est question de compétences, et non de sexe.
Mais émettre une critique est particulièrement difficile pour un homme,
qui risque d'être immédiatement accusé de s'accrocher à ses privilèges.

[Jacques]

Je pense JR, que les femmes intelligentes ne réagissent pas dans cette optique, car elles savent fort bien faire la différence entre le bon sens et le machisme borné et stupide, si tant est que le machisme puisse être autrement que stupide.
L'histoire des quotas c'est aussi une absurdité ; nous ne manquons pas de femmes capables et compétentes, mais ce qui fait la disparité, c'est que peu d'entre elles sont décidées à postuler pour des fonctions à haute responsabilité.
J'en sais quelque chose, ayant été délégué du personnel et membre du comité d'entreprise ; mon collègue et moi avons pendant des années sollicité les femmes de l'entreprise pour qu'elles se présentent, aucune ne l'a jamais voulu. C'est là qu'il faut travailler en vue d'un meilleur équilibre. Et si les femmes valables osent, elles élimineront les sots et les incapables de l'autre sexe.

[JR]

Je partage entièrement votre opinion, jac, et j'ai fait le même constat dans des circonstances similaires.
Mais j'ai aussi participé à des réunions où toute velléité de limiter les excès de l'ultra-féminisme provoquait huées, quolibets, etc . . . au point qu'il devenait impossible de se faire entendre, et à fortiori comprendre.