Jacques a écrit :Il est vrai que les occasions ne manquent pas de noter ces dérives lexicales.
En effet : sur la chaine parlementaire, je viens d'entendre un ministre parler de pressuriser les classes moyennes.
Et on est censé prendre ces gens au sérieux ; c'est insensé !
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
Jacques a écrit :Il est vrai que les occasions ne manquent pas de noter ces dérives lexicales.
En effet : sur la chaine parlementaire, je viens d'entendre un ministre parler de pressuriser les classes moyennes. Et on est censé prendre ces gens au sérieux ; c'est insensé !
Allons donc ! Ne nous dites pas qu'un homme sensé comme vous l'êtes a déjà envisagé de les prendre au sérieux !
Il reste dans les annales de ces perles émanant d'hommes politiques :
– L'année dernière nous étions au bord du gouffre ; cette année nous avons fait un pas en avant ;
– Sur treize personnes évadées nous en avons repris quatorze ;
– Le char de l'État navigue sur une mine ;
– La vie est un tissu de poignards qu'il faut boire goutte à goutte
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
J'arrive après la bataille.
En 2007, je n'imaginais même pas qu'un jour je pourrais écrire dans ce forum. Je recherchais "âge canonique", et maintenant, je sais tout ce que je voulais savoir, merci !!!
Âge canonique, je l'ai entendu il y a peu à la télévision, peut-être dans un feuilleton, employé bien entendu dans le sens qu'il n'a pas.
Je l'ai peut-être déjà dit ici, il y a une expression qui revient assez souvent chez les gens de médias, c'est tirer son épingle du jeu, pour dire, à tort, que quelqu'un a tiré un beau profit d'une affaire.
Et pas un seul ne l'utilisera dans sa véritable acception.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
À propos d'âge, j'ai entendu, l'autre jour sur mon lieu de travail, deux secrétaires parler entre elles de dossiers à jeter ou non à la poubelle, et il était question de "ceux qui datent de Jérusalem" !
Double erreur :
- elles voulaient sans doute dire "Mathusalem" au lieu de "Jérusalem", et
- l'expression exacte est "vieux comme Mathusalem", et non "dater de Mathusalem". L'époque où est censé avoir vécu ce personnage n'est certes pas récente, mais elle l'est toujours plus que celle d'Adam et Ève. Non, Mathusalem est célèbre pour avoir vécu jusqu'à un âge fort avancé (969 ans), c'est donc bien pour sa vieillesse qu'on le mentionne dans cette expression.
Telle que la discussion s'engage, il me semble qu'il serait amusant et instructif de faire état des mots et expressions, occasionnels ou qui se sont incrustés dans la langue de tous les jours, et qui ont un caractère incongru, comme ces expressions employées à contresens que j'évoque (tirer son épingle du jeu, etc.).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
J'ai déja commencé, en citant Tirer son épingle du jeu dont se gargarise la gent journalistique pour dire, à tort, que quelqu'un retire tout le profit d'une affaire. Il y a péril en la demeure, utilisé pour affirmer qu'une menace plane sur une situation. Je suppose que tout le monde ici est au courant, mais je me justifie quand même : la demeure c'est le fait de tergiverser et de tarder à prendre une décision, d'où il y a un grand risque à retarder l'action ou la décision.
C'est un peu en marge, mais si nous acceptons de citer le lapsus, rappelons celui d'un ancien garde des Sceaux, très récent, qui avait remplacé inflation par un terme moins glorieux : "Quand je vois certains qui demandent des taux de rentabilité à 20, 25 %, avec une ..... quasi-nulle". Le fait que l'ex-ministre soit une femme lui ajoutait du sel.
Je vous laisse le soin de combler.
Claude, à vous !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Qui dort dîne ! ne veut pas dire qu'il est nourrissant de dormir ou même que le sommeil fait oublier la faim.
Cette expression signifie que celui qui voulait dormir devait obligatoirement dîner, ce qui rapportait davantage d'argent à l'aubergiste.
Elle est connue mais je n'ai qu'elle sous la main pour l'instant.
Il me semble que j'entends de plus en plus souvent le mot habilité à la place d'habileté. Je suggère de l'ajouter à la liste.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde