Page 3 sur 4

Publié : sam. 15 août 2009, 17:47
par Anne
Mon intuition s'est trompée, alors. Je pensais à un mot se terminant par -gène. Accrogène ? Dépendantogène (pouah !).
Merci, Jacques, de m'avoir proposé cet "assuétif", qui me convient très bien.

Publié : sam. 15 août 2009, 17:50
par Jacques
Ma foi, si j'ai pu vous donner satisfaction, j'en suis content.

Publié : dim. 19 déc. 2010, 20:29
par schtroumpf grognon
Ne pourrait-on pas voir addiction comme un latinisme plutôt que comme un anglicisme ? :D

Le verbe addicere veut dire entre autres "vouer, condamner". Quand on a une addiction à une substance, on voue sa vie, son destin à cette substance.

Publié : dim. 19 déc. 2010, 22:02
par Jacques-André-Albert
On pourrait, en effet.
Mais dans d'autres cas, le français et l'anglais ont repris un mot latin en divergeant un peu sur le sens, donnant naissance à de faux amis : on entend de plus en plus employer « définitivement » dans un contexte pas du tout définitif, en s'inspirant du mot anglais « definitely », qui veut dire de façon définie. Le latin avait un adjectif definitivus, relatif à la définition. C'est une évolution tardive qui lui a surajouté les sens de « fixé, décisif » (voir TLFI)

Publié : mer. 22 déc. 2010, 10:36
par Jacques
Il en va de même pour la fameuse opportunité, qui s'est incrustée à la place d'occasion. Il existe bien des faux amis, dont des traducteurs incompétents ou paresseux ont donné de mauvais équivalents. Prenez cet adjectif, anxious : I am anxious to... je suis curieux de.. ou je suis impatient de... qui est systématiquement traduit par « Je suis anxieux ».
Nous pouvons nous amuser à en chercher d'autres.

Publié : mer. 22 déc. 2010, 18:10
par Perkele
Sans oublier l'alternative ! :wink:

Publié : mer. 22 déc. 2010, 18:47
par Jacques
Ah oui, on ne peut pas passer à côté : c'est une des pires.

Publié : mer. 29 déc. 2010, 18:23
par Manni-Gédéon
Il y en a un qui est tellement ancien et tellement souvent utilisé qu'on ne réalise même plus que c'est un anglicisme...

Publié : mer. 29 déc. 2010, 19:38
par Jacques
C'est vrai, maintenant que vous le dites.

Publié : dim. 28 mai 2017, 9:03
par Islwyn
Tenez !
« Arrivée d'une ex-lobbyiste du vin à l'Elysée : cette nomination "pose question", réagit un addictologue » (Franceinfo)
http://www.francetvinfo.fr/economie/emp ... -20170528-[lestitres-coldroite/titre1]

Publié : dim. 28 mai 2017, 19:09
par André (G., R.)
Depuis des années le monde médical et hospitalier ne connaît guère que l'addictologie et les addictologues, c'est malheureusement ainsi. Dans le Larousse, « addictif », « addiction », « addictologie » et « addictologue » sont expliqués l'un par l'autre, sans que soient utilisés des mots comme dépendance, assuétude, toxicologie, toxicologue...

Publié : dim. 28 mai 2017, 20:03
par Islwyn
André (G., R.) a écrit :Depuis des années le monde médical et hospitalier ne connaît guère que l'addictologie et les addictologues, c'est malheureusement ainsi. .
Vous le dites, mais comment le diriez-vous, vous-même ?

Publié : dim. 28 mai 2017, 21:11
par André (G., R.)
Difficile. D'autant qu'il s'agit d'abord d'un jargon professionnel. Il y avait pourtant bien d'autres mots jadis. D'ailleurs, aujourd'hui encore un alcoologue est un médecin versé en alcoologie et le toxicologue s'occupe de toxicologie. Il me semble que l'un de ces noms de spécialistes aurait pu remplacer avantageusement « addictologue » dans le message de Franceinfo.
Dans quelle mesure pourrait-on substituer « toxicologie » à « addictologie » ?

Publié : lun. 29 mai 2017, 9:40
par André (G., R.)
« Assuétologie » et « assuétologue », que je forme sur « assuétude », ne me déplairaient pas. Tout cela en rapport avec le latin adsuetus, habitué, habituel.

Publié : jeu. 01 juin 2017, 11:46
par Perkele
Le toxicologue s'intéresse plutôt aux poisons comme l’arsenic, le curare, le cyanure... et non à la mithridatisation à laquelle se soumettent les toxicomanes sans désir conscient de se tuer.