Anglicismes inutiles
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Merci pour ces traductions.
Je remarque qu'en France le vocabulaire de la mode n'a pas toujours été imprégné d'anglais et la comparaison que vous faites avec le domaine de la cuisine a de quoi inquiéter pour ce qui est de l'avenir du vocabulaire français de cette dernière : en vertu de quoi, si l'on n'y prend garde, ne se produirait-il pas la même chose en matière culinaire ? Ces deux domaines font très précisément partie, selon moi, de ceux, très représentatifs de notre pays, pour lesquels un recul du français est symptomatique d'une évolution plus vaste. Je ne vois évidemment pas d'inconvénient à ce que l'anglais soit utilisé aux États-Unis par les stylistes et cuisiniers locaux, j'en vois d'énormes à ce que cette même langue supplante le français dans la bouche ou sous la plume de leurs collègues francophones s'exprimant pour des francophones. Je ne fais aucunement partie de ceux pour qui le but est atteint à la lecture de « tops off duty », qui, malgré mon incompréhension, n'éveille aucunement ma curiosité, mais ne produit chez moi que de l'inquiétude.
Je remarque qu'en France le vocabulaire de la mode n'a pas toujours été imprégné d'anglais et la comparaison que vous faites avec le domaine de la cuisine a de quoi inquiéter pour ce qui est de l'avenir du vocabulaire français de cette dernière : en vertu de quoi, si l'on n'y prend garde, ne se produirait-il pas la même chose en matière culinaire ? Ces deux domaines font très précisément partie, selon moi, de ceux, très représentatifs de notre pays, pour lesquels un recul du français est symptomatique d'une évolution plus vaste. Je ne vois évidemment pas d'inconvénient à ce que l'anglais soit utilisé aux États-Unis par les stylistes et cuisiniers locaux, j'en vois d'énormes à ce que cette même langue supplante le français dans la bouche ou sous la plume de leurs collègues francophones s'exprimant pour des francophones. Je ne fais aucunement partie de ceux pour qui le but est atteint à la lecture de « tops off duty », qui, malgré mon incompréhension, n'éveille aucunement ma curiosité, mais ne produit chez moi que de l'inquiétude.
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- Islwyn
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Votre supposition est fausse, pour la bonne raison qu'en cuisine le mot français prime toujours, et ce au point [!] qu'il n'y a souvent pas d'équivalent anglais. Comment en effet dire autrement qu'en français « pommes dauphinoise », par exemple ? Sans doute peut-on essayer d'en expliquer le sens, répertorier les éléments dont ce mets est composé, mais là c'est une explication, non une traduction, et il reste bien plus facile de l'appeler par son nom (prononcé, il est vrai, dans le cas de mon fils, à la manière anglaise).André (G., R.) a écrit :Je suppose que votre fils connaît les mots anglais traduisant ceux du français qu'il utilise en cuisine !
Quantum mutatus ab illo
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Vous avez raison. À vrai dire, je pensais davantage aux ingrédients qu'aux noms des recettes et j'imaginais bien que les « traductions » pouvaient se transformer plus ou moins en explications. Toutefois, en ce qui concerne les noms des mets ou des recettes, j'observe une symétrie des comportements et non une prédominance d'une langue sur l'autre : les francophones ne traduisent pas non plus porridge, un mot à propos duquel j'apprends qu'il vient de pottage, du français potage !
- Manni-Gédéon
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Tant que ni la cuisine anglaise, ni la cuisine américaine ne pourront rivaliser avec la cuisine française, nous serons peut-être à l'abri d'une invasion d'anglicismes.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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Peut-être ! Je ne peux, à vrai dire, m'empêcher de penser aux « hot-dogs », « cheeseburgers », « food trucks » et autres « wine trucks » (dans mon journal d'hier) du « fastfood ». Heureusement le Nantais qui vend son vin dans un camion depuis peu semble plutôt vouloir appeler son affaire « la cave en voyage », mais il use de l'anglicisme dans son entretien avec la journaliste et se montre fier d'avoir importé l'idée de Californie. Je ne m'éloigne peut-être pas tellement du sujet si j'ajoute qu'un vin balloté est moins bon que son équivalent reposé.
- Yeva Agetuya
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La photo aurait-elle été prise dans une région bilingue du Canada ? Je ne me souviens, Claude, que de l'inscription Arrêt pour le Québec.
« Arrêt » paraît effectivement plus gentil, Yeva Agetuya ! Mais « Arrêt des prières de rue illégales » ne choquerait personne pour autant.
« Halte » a été emprunté à l'allemand en 1566, selon le Robert DHLF, qui précise à propos de « stop » :
interj. et n. m. est un emprunt (1792, interj.) à l'anglais stop, impératif de to stop «arrêter» (XIVe s.) et «s'arrêter» (XVIe s.). Ce verbe est issu, comme le néerlandais stoppen, d'un germanique stoppân «arrêter»..., auquel se rattache l'ancien haut allemand stopfôn «rembourrer» (allemand stopfen), qui est à l'origine du français étoffer*. On a longtemps considéré la famille germanique du mot anglais comme un emprunt au latin populaire stuppare «boucher», du latin classique stuppa, lui-même emprunté au grec stuppê «filasse» (> étoupe) ; même dans le cas contraire, le sémantisme de ces mots a influé sur celui du groupe germanique.
Comme l'étymologie peut être intéressante !
« Arrêt » paraît effectivement plus gentil, Yeva Agetuya ! Mais « Arrêt des prières de rue illégales » ne choquerait personne pour autant.
« Halte » a été emprunté à l'allemand en 1566, selon le Robert DHLF, qui précise à propos de « stop » :
interj. et n. m. est un emprunt (1792, interj.) à l'anglais stop, impératif de to stop «arrêter» (XIVe s.) et «s'arrêter» (XVIe s.). Ce verbe est issu, comme le néerlandais stoppen, d'un germanique stoppân «arrêter»..., auquel se rattache l'ancien haut allemand stopfôn «rembourrer» (allemand stopfen), qui est à l'origine du français étoffer*. On a longtemps considéré la famille germanique du mot anglais comme un emprunt au latin populaire stuppare «boucher», du latin classique stuppa, lui-même emprunté au grec stuppê «filasse» (> étoupe) ; même dans le cas contraire, le sémantisme de ces mots a influé sur celui du groupe germanique.
Comme l'étymologie peut être intéressante !
Dernière modification par André (G., R.) le mar. 14 nov. 2017, 14:05, modifié 1 fois.
- Claude
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Vous avez raison de citer le Canada ; c'est d'un lien québécois qu'il s'agit.André (G., R.) a écrit :La photo aurait-elle été prise dans une région bilingue du Canada ? Je ne me souviens, Claude, que de l'inscription Arrêt pour le Québec.[...]
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- Astragal
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Stop, halte, arrêt
Stop, dans ce contexte, est un anglicisme que je ne condamne pas. J'ai l'impression qu'arrêt ne produit pas le même effet que les mots stop ou halte. Pour moi, ces deux mots ne remplacent pas toujours arrêt. Dans la phrase citée, je trouve qu'ils comblent un manque de la langue française.Yeva Agetuya a écrit :Aux actualités, nous avons une manifestation avec le slogan : "Stop aux prières de rue illégales"
On trouve aussi halte sur certains panneaux de signalisation : halte douane/police/gendarmerie.
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
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Re: Stop, halte, arrêt
S'ajoute à cela le fait qu'« arrêt » n'est ressenti que comme un substantif, et non comme une interjection, à la différence de « stop » et « halte », qui peuvent être suivis de « à ». On dirait « Arrêt des prières de rue illégales ! », je crois. Toutefois, si quelques manifestants, par exemple, le criaient sur un ton hargneux, il prendrait bien cette connotation !Astragal a écrit :Stop, dans ce contexte, est un anglicisme que je ne condamne pas. J'ai l'impression qu'arrêt ne produit pas le même effet que les mots stop ou halte. Pour moi, ces deux mots ne remplacent pas toujours arrêt. Dans la phrase citée, je trouve qu'ils comblent un manque de la langue française.Yeva Agetuya a écrit :Aux actualités, nous avons une manifestation avec le slogan : "Stop aux prières de rue illégales"