Présent ou futur avec des « si »

[Claude]

Légende d'une photo de l'Est républicain dans le cadre de l'affaire Jonathann Daval :

Si la chambre de l'instruction étudiera la demande de mise en liberté émise par la défense, les avocats de chaque partie seront amenés à aborder le fond du dossier, conférant à cette audience un air de mini-procès avant l'heure.

Avec « Si » cet emploi du futur simple ne me semble pas très heureux ; j'aurais préféré le présent, même s'il n'y a pas de faute. Qu'en pensez-vous ?

[Leclerc92]

Cet emploi me semble fautif. Je préfère aussi le présent.
Le futur serait acceptable avec un "si" de concession, mais ce n'est pas le cas ici.

[jarnicoton]

Tout à fait fautif, mais très répandu dans les media. Ne sera plus fautif au bout d'assez d'années à être répété !

Le "si" relatif à un fait évidemment futur fait sans ambiguïté d'un présent un futur implicite.

[Claude]

Ce futur simple m'a sauté aux yeux avec le même effet que « Si j'aurais su... » de La guerre des boutons.

[André (G., R.)]

Voilà une règle claire !
J'imagine facilement le « si » de concession dont vous parlez, Leclerc92, dans un passage comme : Le 20 mai 2002, Jean est hospitalisé. S'il quittera l'hôpital le 30 juin, il n'en restera pas moins faible jusqu'en août.

[Leclerc92]

Exactement. On peut relire à ce sujet le fil :
http://www.achyra.org/francais/viewtopi ... 219#p64219

[Claude]

Si j'ai bien compris les messages de ce fil ainsi que le lien fourni par Leclerc92, le futur est possible mais pas obligatoire ; j'emploierai donc plus volontiers le présent qui sera ma chacalerie parce qu'il sonne mieux à mes oreilles.

[André (G., R.)]

J'essaie de ne jamais oublier le lecteur lambda.
Demain j'irai peut-être au cinéma. Cela dépendra du temps. Le soleil brillera peut-être. Il pleuvra peut-être. J'irai au cinéma s'il pleut. N'acceptons pas « s'il pleuvra » en pareil cas, laissons à chaque fois que nous le pouvons des indications nettes à ceux qui nous lisent.

[Claude]

Dans mon précédent message j'ai oublié de préciser que j'emploierai le présent lorsque la proposition est introduite par « si ».

[André (G., R.)]

L'abus du futur devient phénoménal. Nous avons vu plus d'une fois qu'il est utilisé sans justification pour évoquer dans le passé un événement plus tardif que celui d'origine : En mai 1968, il était de toutes les manifestations, vingt ans plus tard il deviendra ministre. Non. après l'imparfait « était » conviennent, me semble-t-il, « il allait devenir », « il devait devenir » ou « il deviendrait » :
• En mai 1968, il était de toutes les manifestations, vingt ans plus tard il deviendrait ministre.
Le futur ne me paraît irréprochable, pour cette même phrase, que si le premier verbe est au présent de narration (historique) :
• En mai 1968, il est de toutes les manifestations, vingt ans plus tard il deviendra ministre.

[André (G., R.)]

Dans mon précédent message j'ai oublié de préciser que j'emploierai le présent lorsque la proposition est introduite par « si ».

Quant à moi, je dois éviter d'être trop catégorique !

[Claude]

[...]
• En mai 1968, il était de toutes les manifestations, vingt ans plus tard il deviendrait ministre.
[...]
• En mai 1968, il est de toutes les manifestations, vingt ans plus tard il deviendra ministre.

Instinctivement, dans chacun de ces deux cas je conjuguerais le second verbe au même temps que le premier.

[André (G., R.)]

C'est tout à fait possible, me semble-t-il. La présence de « vingt ans plus tard » rend possible le maintien du premier temps.
J'ai inséré ce complément de temps pour appuyer ma démonstration. Si l'on substitue « or » à « vingt ans plus tard », on se rend compte, je crois, de la pertinence du conditionnel ou du futur :
• En mai 1968, il était de toutes les manifestations, or il deviendrait ministre.
• En mai 1968, il est de toutes les manifestations, or il deviendra ministre.