Est-elle ou n'est-elle pas ?

André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Yeva Agetuya a écrit :
Leclerc92 a écrit :Bien que "pourquoi" differe de "quand" et "où" en ce qu'il est toujours considéré comme outil interrogatif et non comme outil relatif
Pardon ?

Je ne sais quand il vient.

Je ne sais pas où il est.

Il te dira pourquoi il le veut.
Quand il n'est pas précédé d'un article, « pourquoi » est seulement adverbe interrogatif. « Où » et « quand », eux, n'ont pas que cette nature grammaticale, ils sont aussi pronom relatif pour le premier et conjonction de subordination pour le second.
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Leclerc92 a écrit :Bien que "pourquoi" differe de "quand" et "où" en ce qu'il est toujours considéré comme outil interrogatif et non comme outil relatif, on observera...
Je préfère, par souci de clarté, réserver « relatif » à la nature de certains pronoms (qui, que, lequel...) introduisant des subordonnées : « où » l'est parfois ; « quand » ne l'est jamais, mais il peut être subordonnant (fonction).
Si les pronoms relatifs sont des subordonnants, tous les subordonnants ne sont pas des pronoms relatifs !
Au style indirect, « pourquoi » est à la fois adverbe interrogatif (nature) et subordonnant, on l'a vu, tandis que « quand » y est adverbe interrogatif... et subordonnant ! (Je me demande quand il va partir).
Mais « quand » peut être aussi conjonction de subordination (Je serai soulagé quand il partira) : il ne s'agit plus alors de style indirect.
Avatar de l’utilisateur
Yeva Agetuya
Messages : 1952
Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43

Message par Yeva Agetuya »

André (G., R.) a écrit :Quand il n'est pas précédé d'un article, « pourquoi » est seulement adverbe interrogatif.
Dans cette phrase, "pourquoi" se réfère à une cause.

Et c'est même un terme ambigu se référant aussi à un but :

Il te dira pourquoi et comment il va le faire.
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Yeva Agetuya a écrit :Et c'est même un terme ambigu se référant aussi à un but :

Il te dira pourquoi et comment il va le faire.
Je préférerais alors écrire « pour quoi ».
Avatar de l’utilisateur
Yeva Agetuya
Messages : 1952
Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43

Message par Yeva Agetuya »

Où j'apprends que même Victor Hugo s'est planté là-dessus :

http://parler-francais.eklablog.com/pou ... a114087866
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Disons dans un but de clarté et pour rendre service au lecteur que « pourquoi ? » signifie « pour quelle raison ? », « à cause de quoi ? », tandis que « pour quoi ? » vaut « dans quel but ? », « pour faire quoi ? », « à quelle fin ? ».
« Pour quoi faire ? », lorsqu'il se termine par « faire », ne peut, me semble-t-il, concerner que le but et doit s'écrire en trois mots. Mais avec « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? », on retrouve la cause.
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

En langage populaire, le questionnement revêt des formes variées.
Paul peut demander à Pierre :
• « Elle est malade ta sœur ? »
• « Ta sœur elle est malade ? »
• « Est-ce que ta sœur est malade ? »
• « Est-ce que ta sœur elle est malade ? »
• « Est-ce qu'elle est malade ta sœur ? »
À ces cinq phrases, correspond un style indirect (je le souligne) Paul demande à Pierre si sa sœur est malade. Le langage soutenu dirait au style direct Ta sœur est-elle malade ? Et l'on constate qu'en l'absence de mot interrogatif, les questions sont souvent plus longues au style direct qu'au style indirect.

Le même langage populaire tend, avec une certaine logique, lorsqu'il utilise un mot interrogatif (pourquoi, comment, quand...), à considérer que ce dernier suffit à exprimer l'idée de questionnement, si bien que les formulations, ainsi qu'on l'a vu, sont parfois identiques aux formes directe et indirecte. Mais en réalité, aucune règle concernant la longueur des phrases interrogatives directes ne semble alors prévaloir ; on entend indifféremment, me semble-t-il, au moins ces cinq formes :
• « Comment Pierre a fait ? »
• « Comment il a fait (,) Pierre ? »
• « Il a fait comment (,) Pierre ? »
• « Pierre (,) il a fait comment ? »
• « Comment Pierre il a fait ? »
En langage soutenu : « Comment Pierre a-t-il fait ? »
Pour quatre des cinq phrases, le langage populaire semble éprouver le besoin d'utiliser un sujet double (de reprendre le nom Pierre par le pronom il), comme le langage soutenu, mais jamais en employant a-t-il, pourtant traditionnellement représentatif de la forme interrogative directe.
Style indirect : Paul demande comment Pierre a fait.
Répondre