Fautes très et trop courantes
Re: Fautes très et trop courantes
Je ne pense pas que ce soit des fautes très et trop courantes, mais elles méritent, néanmoins, d'être citées.
Je viens de lire, sur un forum consacré au bricolage (ce n'est qu'un extrait d'une longue série de fautes) :
"... J'ai une prise mural gérer par l'interrupteur de la chambre qui me permet etaidre ma lampe à d'aire. Aujourd'hui j'ai supprimer lampe à d'aire ...".
Je dois dire que j'ai mis une dizaine de secondes pour comprendre ce que signifiait lampe à d'aire.
Remarquez, il ne faut pas désespérer, l'auteur n'a pas écrit lampe a d'aire, il a bien mis un à.
Je viens de lire, sur un forum consacré au bricolage (ce n'est qu'un extrait d'une longue série de fautes) :
"... J'ai une prise mural gérer par l'interrupteur de la chambre qui me permet etaidre ma lampe à d'aire. Aujourd'hui j'ai supprimer lampe à d'aire ...".
Je dois dire que j'ai mis une dizaine de secondes pour comprendre ce que signifiait lampe à d'aire.
Remarquez, il ne faut pas désespérer, l'auteur n'a pas écrit lampe a d'aire, il a bien mis un à.
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Re: Fautes très et trop courantes
L'adjectif possessif « ma » qui le précédait ne vous facilitait pas la tâche, à vrai dire ! C'est peut-être lui, d'ailleurs, qui me surprend le plus dans la phrase que vous citez. À se demander si son auteur n'est pas un allophone de notre langue. Et puis non : les infinitifs en lieu et place de participes ne vont pas dans ce sens.
- Perkele
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- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Re: Fautes très et trop courantes
C'est ébouriffant !
Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à une personne qui parlait de "gens foutitstes".
Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à une personne qui parlait de "gens foutitstes".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Re: Fautes très et trop courantes
« Expédition » et « équipée » ont des sens proches et constituent un quasi-pléonasme.André (G., R.) a écrit : ↑dim. 19 janv. 2020, 9:09 Sous le titre La double expédition violente de l'équipée, j'ai lu La comparution immédiate pour violences aggravées, en réunion et avec armes, a été renvoyée faute d'avocats toujours en grève.
Dans « faute d'avocats toujours en grève », je vois une contradiction : comment le manque de grévistes pourrait-il expliquer le renvoi ?!
Et je ne suis pas loin de voir une autre contradiction dans « la comparution immédiate » qui « a été renvoyée » : si la comparution est renvoyée, elle ne peut plus être qualifiée d'immédiate.
Re: Fautes très et trop courantes
Une virgule après 'avocats' aurait évité l'ambiguïté.
- Jacques-André-Albert
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Re: Fautes très et trop courantes
Entendu à l'instant aux informations sur la chaîne publique : « Ce sont aux gardes-côtes lybiens de coordonner etc. »
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Re: Fautes très et trop courantes
Ce sont également par ces régions que des hormones [...] vont atteindre le cerveau [...].
Depuis une quinzaine de jours, je me demandais si j'allais évoquer cette phrase sur FNBL. Je l'emprunte à un livre que j'ai enregistré, Notre cerveau, d'Hervé CHNEIWEISS. Vous mettez fin à mes hésitations !
Il s'agit, je crois, de lamartinismes. De lamartinismes peut-être particuliers, en ce sens qu'ils concernent des phrases comportant les gallicismes « c'est... que... » ou « c'est à... de... ». Après « ce » (c'), on utilise le pluriel du verbe être seulement s'il est lui-même suivi d'un nom pluriel attribut du sujet : Ce sont mes enfants (« C'est mes enfants », on l'a vu, ne passe d'ailleurs pas forcément pour incongru).
C'est aux gardes-côtes libyens de coordonner...
C'est par ces régions que des hormones vont atteindre...
Dans ces deux phrases, les prépositions « à » (aux) et « par » amènent des compléments au pluriel étrangers à tout attribut du sujet. Ce sont ces pluriels qui me font parler de lamartinismes.
Depuis une quinzaine de jours, je me demandais si j'allais évoquer cette phrase sur FNBL. Je l'emprunte à un livre que j'ai enregistré, Notre cerveau, d'Hervé CHNEIWEISS. Vous mettez fin à mes hésitations !
Il s'agit, je crois, de lamartinismes. De lamartinismes peut-être particuliers, en ce sens qu'ils concernent des phrases comportant les gallicismes « c'est... que... » ou « c'est à... de... ». Après « ce » (c'), on utilise le pluriel du verbe être seulement s'il est lui-même suivi d'un nom pluriel attribut du sujet : Ce sont mes enfants (« C'est mes enfants », on l'a vu, ne passe d'ailleurs pas forcément pour incongru).
C'est aux gardes-côtes libyens de coordonner...
C'est par ces régions que des hormones vont atteindre...
Dans ces deux phrases, les prépositions « à » (aux) et « par » amènent des compléments au pluriel étrangers à tout attribut du sujet. Ce sont ces pluriels qui me font parler de lamartinismes.
- Jacques-André-Albert
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- Localisation : Niort
Re: Fautes très et trop courantes
Vous expliquez très bien ce que je ressentais comme fautif sans l'analyser.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Re: Fautes très et trop courantes
Je crois avoir déjà évoqué le très actuel « à la fois...et à la fois... », mais je ne sais plus où. Il se trouve que j'ai entendu quelque chose qui procède de la même incompréhension des mots qu'on est en train de prononcer ( les substantifs sont imaginaires) : « C'est entre le bleu et entre le vert ». Comme quoi ça ne va pas en s'arrangeant.
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Re: Fautes très et trop courantes
C'était un peu plus haut sur ce même fil.
J'observe aussi cette dérive inutile, à moins que le locuteur ait peur qu'on ait oublié son premier « entre » ! Mais à si faible distance, on serait au-delà d'ALZHEIMER !
Je n'aime guère non plus « entre aujourd'hui et demain », « entre janvier et février », entre le XVIIe et le XVIIIe siècles..., qu'on rencontre pourtant si souvent.
Re: Fautes très et trop courantes
Maigre consolation, probablement, mais la faute n'est pas tout à fait nouvelle. En voici un exemple dans une publication catholique très sérieuse de 1841 :
https://books.google.fr/books?id=9R9UAA ... &q&f=falseIl y a bien de la différence entre le changement de vertu et entre la clé qu'en ont forgée les ministres pour trouver en un moment une solution claire, nette, facile et universelle à tous les passages des Pères, quelque formels qu'ils soient pour la présence réelle et pour la transsubstantiation.
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Re: Fautes très et trop courantes
Voici les autres passages qui me paraissent contestables dans la version écrite des vœux du président de la République aux Français pour 2019 :Sur un autre fil, LMMRM a écrit : ↑ven. 07 févr. 2020, 21:52 * https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2 ... ncais-2019.
• de grandes certitudes sont en train d'être mises à mal. Je trouve contradictoire l'utilisation d'un passif après « en train de ». Mais le Grand Robert cite un exemple de son emploi avec le pronominal à valeur de passif : « ... les grands travaux publics partout en voie d'aboutissement, les monuments en train de s'édifier,... »
MADELIN, Hist. Cons. et Emp., Vers Emp. Occid., VIII.*
(mot mis en gras par moi)
• et tout cela est évidemment lié avec le malaise que vit notre pays. Je préfère « lié au malaise ». La préposition « avec » amène plutôt le complément de moyen du verbe lier. On lie des pierres avec du mortier. Mais on lie un mot à un autre par un trait d'union.
• un déni parfois fragrant de réalité. Il faut très probablement comprendre « un déni flagrant de réalité ».
• des générations qui nous ont précédé. Cela mériterait l'accord du participe (précédés).
• je vous souhaite une belle année 2019. Pas davantage que qui que ce soit, le président n'est en mesure d'avoir une influence sur l'ensoleillement. Il peut se contenter de souhaiter une bonne année aux Français.
* Il s'agit de L'Histoire du Consulat et de l'Empire, par Louis MADELIN (1871-1956), historien et député.
- Claude
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Re: Fautes très et trop courantes
C'est très tendance (mais qui risque de s'enraciner).André (G., R.) a écrit : ↑jeu. 13 févr. 2020, 11:44 [...]
• je vous souhaite une belle année 2019. Pas davantage que qui que ce soit, le président n'est en mesure d'avoir une influence sur l'ensoleillement. Il peut se contenter de souhaiter une bonne année aux Français.
[...]
Imaginons ce magazine bientôt centenaire qui s'appellerait «Belles soirées » ; ce serait de l'éclairage public.
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Re: Fautes très et trop courantes
Vous avez sans doute remarqué qu'on nous souhaite parfois une belle nuit : quand faudra-t-il dire « Beaujour, les enfants », « Tous mes vœux de belheur »... ? Et le déjà contestable « Bonne continuation ! » va-t-il devenir « Belle continuation » ?!
Re: Fautes très et trop courantes
Passez une très très belle soirée !!!
(et pas de discussion !)
(et pas de discussion !)