Prononciation des liaisons
En jetant un œil sur le lien mis par Leclerc92, je me suis vite arrêté sur une expression, et donc je n'ai pas été plus loin : « un savant anglais » Quelque chose de bizarre m'est apparu : il me semble que deux prononciations existent, qui n'ont pas le même sens. Si on ne fait pas la liaison entre savant et anglais, cela signifie pour moi "un savant de nationalité anglaise". Si on fait cette liaison, je comprends alors savant comme un adjectif qui qualifie le substantif Anglais. Est-ce une bizarrerie ou rencontre-t-on ailleurs cette propriété ?
Vous comprenez parfaitement bien et le phénomène s'explique par les usages habituels en matière de liaison :
groupe nom singulier + adjectif commençant par une voyelle : pas de liaison en général (il y a bien sûr des exceptions). Exemples : un lieutenant amical, une souris aveugle.
groupe adjectif antéposé + nom commençant par une voyelle : liaison en général. Exemples : un vibrant T hommage, un merveilleux Z ami.
Ainsi, la liaison permet de distinguer dans "savant anglais" où est le nom, où est l'adjectif.
En pratique, on n'a évidemment pas souvent l'occasion de faire cette distinction, puisqu'il faut trouver des adjectifs qui peuvent être aussi des noms et qui peuvent engendrer des liaisons.
Autre exemple : un grand aveugle / un Grand* aveugle. Je vous laisse placer les liaisons.
Une autre jolie distinction, permise par le jeu des liaisons, est :
Un marchand de draps_anglais c. Un marchand de draps / anglais
*d'Espagne, par exemple.
groupe nom singulier + adjectif commençant par une voyelle : pas de liaison en général (il y a bien sûr des exceptions). Exemples : un lieutenant amical, une souris aveugle.
groupe adjectif antéposé + nom commençant par une voyelle : liaison en général. Exemples : un vibrant T hommage, un merveilleux Z ami.
Ainsi, la liaison permet de distinguer dans "savant anglais" où est le nom, où est l'adjectif.
En pratique, on n'a évidemment pas souvent l'occasion de faire cette distinction, puisqu'il faut trouver des adjectifs qui peuvent être aussi des noms et qui peuvent engendrer des liaisons.
Autre exemple : un grand aveugle / un Grand* aveugle. Je vous laisse placer les liaisons.
Une autre jolie distinction, permise par le jeu des liaisons, est :
Un marchand de draps_anglais c. Un marchand de draps / anglais
*d'Espagne, par exemple.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Chers administrateur, modérateurs, cotélépapoteurs,
Quatre hypothèses pourraient se présenter dorénavant :
• Vous constatez comme moi ci-dessus que Leclerc92 se moque de moi et fait preuve de mauvaise foi en écrivant le 12 décembre «… malgré l'existence du paronyme heurt », puis, le 14, « Je crois que personne n’[…]a jamais douté » de l’homonymie de « heurt » et « heure », alors que c’est moi qui la lui ai signalée. Vous lui rappelez alors sa malhonnêteté intellectuelle et le priez d’en tirer la conséquence minimale qu’il me doit des excuses.
Si le personnage fait comme si de rien n’était,
• le statu quo est possible, je continue alors d’ignorer totalement les messages du personnage dans mes interventions et, par souci de VÉRITÉ, je maintiens dans ma signature les FAITS le concernant. Mais, bien entendu, personne ne peut imaginer qu’une telle situation dure des mois.
Elle pourrait malheureusement conduire à moyen terme
• au départ du personnage, que je ne souhaite pourtant aucunement. Dans des messages privés adressés à certains d’entre vous, j’ai toujours insisté, au contraire, sur ma conviction que chaque télépapoteur est précieux. Je suis persuadé que nous avons besoin de la qualité des textes de Leclerc92, de son intérêt pour la langue française et de certains des liens qu’il nous fournit. Une mauvaise foi accrue finirait toutefois sans doute par me faire changer d’avis.
• à mon départ. Faut-il dire combien j’en serais malheureux ?
Vous aurez noté que le personnage semble revendiquer des compétences psychiatriques ! En aviez-vous entendu parler auparavant ? Quoi qu’il en soit, ma « détresse psychique » n’a attiré l’attention de personne dans mes six mille et quelques messages (qu'il évoque !), si j’en juge aux réactions qu’ils ont provoquées.
S’il-vous-plaît, faites-moi savoir si vous avez lu ce que je viens d’écrire.
Quatre hypothèses pourraient se présenter dorénavant :
• Vous constatez comme moi ci-dessus que Leclerc92 se moque de moi et fait preuve de mauvaise foi en écrivant le 12 décembre «… malgré l'existence du paronyme heurt », puis, le 14, « Je crois que personne n’[…]a jamais douté » de l’homonymie de « heurt » et « heure », alors que c’est moi qui la lui ai signalée. Vous lui rappelez alors sa malhonnêteté intellectuelle et le priez d’en tirer la conséquence minimale qu’il me doit des excuses.
Si le personnage fait comme si de rien n’était,
• le statu quo est possible, je continue alors d’ignorer totalement les messages du personnage dans mes interventions et, par souci de VÉRITÉ, je maintiens dans ma signature les FAITS le concernant. Mais, bien entendu, personne ne peut imaginer qu’une telle situation dure des mois.
Elle pourrait malheureusement conduire à moyen terme
• au départ du personnage, que je ne souhaite pourtant aucunement. Dans des messages privés adressés à certains d’entre vous, j’ai toujours insisté, au contraire, sur ma conviction que chaque télépapoteur est précieux. Je suis persuadé que nous avons besoin de la qualité des textes de Leclerc92, de son intérêt pour la langue française et de certains des liens qu’il nous fournit. Une mauvaise foi accrue finirait toutefois sans doute par me faire changer d’avis.
• à mon départ. Faut-il dire combien j’en serais malheureux ?
Vous aurez noté que le personnage semble revendiquer des compétences psychiatriques ! En aviez-vous entendu parler auparavant ? Quoi qu’il en soit, ma « détresse psychique » n’a attiré l’attention de personne dans mes six mille et quelques messages (qu'il évoque !), si j’en juge aux réactions qu’ils ont provoquées.
S’il-vous-plaît, faites-moi savoir si vous avez lu ce que je viens d’écrire.
Cher André (G., R.), je dois vous avouer que je n'ai pas lu attentivement les messages ayant amené le contentieux, sans doute parce que celui-ci ne m'apparaissait pas tragique. Mais je vais le faire pour pouvoir vous apporter ma lecture de la chose, que je tâcherai de garder la plus objective possible.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Signature d'André :
Eh bien, non, vous n'avez encore rien compris, c'est tragique, désolé de vous le dire sans prendre plus de gants, mais votre grossière incivilité ne me donne pas envie d'y mettre plus de formes.On l'a compris, que « heurt » et « heure » aient été paronymes jadis et soient homonymes aujourd'hui, est sans importance : à cet égard, je suis seulement profondément choqué par la mauvaise foi de Leclerc92.
Oh là là, quelle prise de tête, en langage contemporain pour rire un peu, que cette fastidieuse lecture que je viens de faire ! Je dois dire tout de suite que je n'ai rien compris à l'effet boule de neige de cette évocation de la paronymie/homonymie entre heure et heurt. Bien qu'ayant à peu près saisi les considérations grammaticales que vous y échangiez, je n'ai pas su, André, prendre le train du cheminement intellectuel qui vous a fait progressivement fulminer. Je ne doute absolument pas qu'il puisse se justifier, mais je n'ai pas été capable, en essayant de le pénétrer, d'en ressentir de la perfidie chez Leclerc92. Un bel entêtement certainement, pas forcément, en effet, très clair au sujet de la prononciation de cent euros, pour laquelle il dit, je crois, préférer la liaison mais considérer l'usage qui se propage comme admissible, et même entériné, au nom d'une "erraticité" peu convaincante à mes yeux. Je crois aussi que, tant chez Leclerc92 que chez oliglesias, bien des réprobations des sentiments que nous éprouvions devant certaines non-liaisons s'appliquaient plus à moi qu'à vous-même. En effet, si vous avez plusieurs fois récusé le verbe choquer, je ne le fais pas vraiment et, même, je pourrais le remplacer par horrifié. Je crois, en effet, pouvoir me dire aussi horrifié de voir arriver le temps du vin-ans qu'on pourrait l'être à envisager le temps où chaque phrase commencerait par ouaiche ou par eh, vas-y ! J'ose croire que quand Leclerc92 évoque les vieux, ce n'est pas péjoratif et que, simplement, il s'y inclut peut-être car il n'est plus un enfant. Pour faire court, comme on dit aussi beaucoup aujourd'hui, et pour essayer d'apporter ma contribution au dégonflement de l'abcès, je dirai que je juge cet abcès finalement assez bénin dans sa réalité, peut-être par manque d'acuité dans ma compréhension. Oui mais bon ! Et que vous avez, André, par votre bouillante opiniâtreté, mais probablement sans le chercher, merveilleusement endossé l'habit de Jacques. Et j'espère que d'autres cotélépapoteurs vont venir à mon secours.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Mon Dieu, mon Dieu ! Les liaisons, les vieux et les moins vieux, dont il faudrait certes aussi parler, n'ont rien à voir avec le point qui me choque le plus !Koutan a écrit :Oh là là, quelle prise de tête, en langage contemporain pour rire un peu, que cette fastidieuse lecture que je viens de faire ! Je dois dire tout de suite que je n'ai rien compris à l'effet boule de neige de cette évocation de la paronymie/homonymie entre heure et heurt. Bien qu'ayant à peu près saisi les considérations grammaticales que vous y échangiez, je n'ai pas su, André, prendre le train du cheminement intellectuel qui vous a fait progressivement fulminer. Je ne doute absolument pas qu'il puisse se justifier, mais je n'ai pas été capable, en essayant de le pénétrer, d'en ressentir de la perfidie chez Leclerc92. Un bel entêtement certainement, pas forcément, en effet, très clair au sujet de la prononciation de cent euros, pour laquelle il dit, je crois, préférer la liaison mais considérer l'usage qui se propage comme admissible, et même entériné, au nom d'une "erraticité" peu convaincante à mes yeux. Je crois aussi que, tant chez Leclerc92 que chez oliglesias, bien des réprobations des sentiments que nous éprouvions devant certaines non-liaisons s'appliquaient plus à moi qu'à vous-même. En effet, si vous avez plusieurs fois récusé le verbe choquer, je ne le fais pas vraiment et, même, je pourrais le remplacer par horrifié. Je crois, en effet, pouvoir me dire aussi horrifié de voir arriver le temps du vin-ans qu'on pourrait l'être à envisager le temps où chaque phrase commencerait par ouaiche ou par eh, vas-y ! J'ose croire que quand Leclerc92 évoque les vieux, ce n'est pas péjoratif et que, simplement, il s'y inclut peut-être car il n'est plus un enfant. Pour faire court, comme on dit aussi beaucoup aujourd'hui, et pour essayer d'apporter ma contribution au dégonflement de l'abcès, je dirai que je juge cet abcès finalement assez bénin dans sa réalité, peut-être par manque d'acuité dans ma compréhension. Oui mais bon ! Et que vous avez, André, par votre bouillante opiniâtreté, mais probablement sans le chercher, merveilleusement endossé l'habit de Jacques. Et j'espère que d'autres cotélépapoteurs vont venir à mon secours.
Mais bis repetita placent ! Vous l'avez sans doute vu : le 12 décembre, à 11 heures 02, Leclerc92 a écrit « Je crois que tout le monde dit encore deux heures en faisant la liaison malgré l'existence du paronyme heurt » (mot mis en gras par moi).
Vous n'avez sans doute pas manqué de lire ma réaction à l'emploi du mot « paronyme » par Leclerc92 et ce qui s'est dit ensuite sur ce point précis, ainsi que mon commentaire du 13 décembre à 19 heures 04 (Merci de votre réponse. Elle me permet de confirmer, pour nos lecteurs, qu'en français contemporain, « heurt » et « heure » sont homonymes dans la bouche de la majorité des locuteurs.)
À cette dernière intervention bien innocente, Leclerc92 réplique le 14 décembre à 11 heures 35 : « Personne n'en a jamais douté ».
Si son commentaire du 12 ne signifie pas précisément qu'il en a douté, si l'on ne voit pas là un mensonge éhonté, je veux bien me faire moine ! Puis-je vous demander d'y réfléchir à nouveau ?
Si vous saviez à quel point je ne me sens pas à la hauteur de Jacques !
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- Inscription : jeu. 27 oct. 2011, 17:45
Je ne voulais pas me mêler de cette histoire mais tant pis... j'y vais.
André, je pense que votre réaction est excessive.
Oui, Leclerc92 au début a dit que les mots "heure" et "heurt" étaient des paronymes.
Oui, il était d'accord avec vous ensuite sur le fait qu'aujourd'hui en français contemporain, "heure" et "heurt" étaient des homonymes.
Mais dans tout cela, il ne dit rien de faux. Peut-être qu'il y a eu une certaine maladresse à ne pas dire tout de suite qu'aujourd'hui "heure" et "heurt" peuvent être considérés comme des paronymes dans certaines variétés du français (les méridionales... et pas seulement jadis comme vous l'écrivez dans votre signature) et peut-être aussi lorsqu'il est d'accord avec vous sur l'homonymie en français contemporain où il pensait à n'en pas douter au français contemporain standard (ou aux variétés septentrionales). Je pense qu'il s'agit là, simplement d'un raccourci de sa part.
Bref, pour moi, il n'y a pas de mauvaise foi de sa part (ce dont vous m'avez également accusé ici d'ailleurs un peu promptement je trouve, mais que je peux comprendre étant donné la maladresse de certains de mes propos), ni de malhonnêteté intellectuelle.
Pour résumer, je suis d'accord avec Leclerc92 sur le fait que "heure" et "heurt" peuvent AUJOURD'HUI, dans certaines variétés du français parlé (variétés méridionales) être considérés comme "paronymes".
Et je suis d'accord avec vous deux sur le fait que "heure" et "heurt" sont AUJOURD'HUI, pour tous les locuteurs d'un français standard ou d'une variété septentrionale, comme des homonymes.
Il ne faut juste pas oublier qu'il existe deux grandes variétés en ce qui concerne la prononciation des "e" finaux (ou finals d'ailleurs).
Une dernière chose concernant l'un des derniers messages de Koutan. Je veux bien que vous ayez du mal à accepter le changement phonétique. C'est commun à beaucoup de locuteurs. On est extrêmement égocentré en ce qui concerne la langue et on estime souvent que notre variété est la meilleure.
Mais quand je lis cela...
André, je pense que votre réaction est excessive.
Oui, Leclerc92 au début a dit que les mots "heure" et "heurt" étaient des paronymes.
Oui, il était d'accord avec vous ensuite sur le fait qu'aujourd'hui en français contemporain, "heure" et "heurt" étaient des homonymes.
Mais dans tout cela, il ne dit rien de faux. Peut-être qu'il y a eu une certaine maladresse à ne pas dire tout de suite qu'aujourd'hui "heure" et "heurt" peuvent être considérés comme des paronymes dans certaines variétés du français (les méridionales... et pas seulement jadis comme vous l'écrivez dans votre signature) et peut-être aussi lorsqu'il est d'accord avec vous sur l'homonymie en français contemporain où il pensait à n'en pas douter au français contemporain standard (ou aux variétés septentrionales). Je pense qu'il s'agit là, simplement d'un raccourci de sa part.
Bref, pour moi, il n'y a pas de mauvaise foi de sa part (ce dont vous m'avez également accusé ici d'ailleurs un peu promptement je trouve, mais que je peux comprendre étant donné la maladresse de certains de mes propos), ni de malhonnêteté intellectuelle.
Pour résumer, je suis d'accord avec Leclerc92 sur le fait que "heure" et "heurt" peuvent AUJOURD'HUI, dans certaines variétés du français parlé (variétés méridionales) être considérés comme "paronymes".
Et je suis d'accord avec vous deux sur le fait que "heure" et "heurt" sont AUJOURD'HUI, pour tous les locuteurs d'un français standard ou d'une variété septentrionale, comme des homonymes.
Il ne faut juste pas oublier qu'il existe deux grandes variétés en ce qui concerne la prononciation des "e" finaux (ou finals d'ailleurs).
Une dernière chose concernant l'un des derniers messages de Koutan. Je veux bien que vous ayez du mal à accepter le changement phonétique. C'est commun à beaucoup de locuteurs. On est extrêmement égocentré en ce qui concerne la langue et on estime souvent que notre variété est la meilleure.
Mais quand je lis cela...
... je n'aime pas ce que je lis. Il y a un mépris certain envers une variété que vous ne partagez pas, que vous n'appréciez pas (c'est votre droit), mais ce mépris envers la manière de parler d'une certaine population ne me plait pas. Vous trouverez peut-être que j'exagère (m'en fous en fait), mais c'est de la discrimination linguistique (ou glottophobie pour reprendre le terme de Philippe Blanchet, sociolinguiste de Rennes 2) et comme toutes les discriminations, je n'aime pas du tout ça. Je vous invite donc à lire certains de ses travaux que vous pourrez trouver aisément en ligne en espérant que ça vous permette d'être un tout petit peu plus mesuré dans vos réactions quand vous entendrez des gens ne pas prononcer de liaisons, ou dire "ouaich" avec tout ce que ça entraine comme considérations négatives derrière.En effet, si vous avez plusieurs fois récusé le verbe choquer, je ne le fais pas vraiment et, même, je pourrais le remplacer par horrifié. Je crois, en effet, pouvoir me dire aussi horrifié de voir arriver le temps du vin-ans qu'on pourrait l'être à envisager le temps où chaque phrase commencerait par ouaiche ou par eh, vas-y !
Comme André, je pense que notre langue est belle, riche, puissante, et je suis navré de la voir dégradée gratuitement par de simples phénomènes de mode. Ainsi, la tendance à parler aujourd'hui de gilets jones (parfois presque jeunes) s'inscrit dans une tendance plus générale à adopter la prononciation méridionale qui traite tous les o comme celui de robe. Pourtant, un technopôle n'est pas une technopole, la nuance est d'importance, Pôle emploi n'est pas Paul emploi, une côte n'est pas une cote, un rôle n'est pas un rolle, et ainsi de suite. Un déjeuner n'est pas un déj'ner, de même que les poires publiques n'existent pas. Dans mes premiers exemples, l'usage qui se répand malheureusement fait perdre un important élément sonore de compréhension et ne fait pas que heurter mon confort acoustique comme vous le suggérez. Il s'agit là d'un réel appauvrissement de notre langue qui s'opère sous nos yeux et nos oreilles. Libre à vous, bien entendu, de l'apprécier, mais libre aussi à moi, merci de le reconnaître, de détester ça. Je reste effectivement persuadé que ma "variété" est bien la meilleure en l'occurrence. Et il ne s'agit pas, comme vous semblez également le penser, d'une quelconque forme de mépris de "classe" puisque l'effet euro, pour revenir sur lui, sévit absolument dans toutes les "couches" de la société. Il va de soi que si les travaux que vous m'invitez à lire plaident pour de tels appauvrissements de notre langage, je m'appliquerai plutôt à les éviter soigneusement.
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- Inscription : jeu. 27 oct. 2011, 17:45
Pas de mépris de "classe", vous êtes sûr ?
Vous mettez en relation la perte de certaines liaisons qui ne sont effectivement pas caractéristiques d'une "couche" particulière avec des marqueurs discursifs qui, eux, sont très marqués socialement ("ouaich", "vas-y", etc). Si ce n'est pas du mépris de classe c'est juste une association absurde.
Soit dit en passant, TOUT LE MONDE utilise des marqueurs discursifs, même vous, j'en suis sûr. Vous en utilisez simplement d'autres. Et vous n'aimez que les vôtres, que vous trouvez justifiables, bons, riches, et utiles et rejetez ceux des autres, qui sont différents.
Donc, "ouaich", "vas-y", etc. ne contribuent en rien à l'appauvrissement de notre langue (pas de "notre langage" comme vous dites, c'est différent), au contraire, ils l'enrichissent puisqu'ils sont autant de nouvelles possibilités dans le répertoire de marqueurs discursifs. Mais rassurez-vous, ces marqueurs discursifs restent marginaux et utilisés chez certains locuteurs seulement. Ce qu'on peut regretter, déplorer, etc. et que je déplore moi aussi, c'est que beaucoup de ces locuteurs qui utilisent "ouaich" à tout bout de champ, voient leurs possibilités expressives s'appauvrir, mais pas parce qu'ils utilisent "ouaich", pour tout un tas d'autres raisons : notamment, le fait de ne maitriser qu'une variété, la leur, et pas la variété plus standardisée. C'est un problème, mais c'est avant tout et surtout un problème pour eux, pas pour vous, ni pour la langue en général.
En fait, vous mélangez beaucoup de choses dans vos messages. Je l'ai dit, vous mélangez l'absence de liaison (tendance très généralisée) avec l'utilisation de certains marqueurs discursifs très particuliers (tendance très généralisée mais uniquement chez une partie de la population... très réduite). Vous mélangez langue et langage. Vous mélangez évolution et appauvrissement. Depuis des siècles, des gens qui pensent comme vous, déplorent l'appauvrissement de leur langue parce qu'ils mélangeaient déjà à leur époque évolution et appauvrissement. Mais du coup, la langue qu'on parle aujourd'hui doit être infiniment plus pauvre que la langue parlée au Moyen Age, non ? Et puis, vous regrettez l'évolution phonétique de l'usage de certaines voyelles, ce que je comprends. Moi-même je distingue toujours le /o/ (fermé, de "hôte") et le /ɔ/ (ouvert, de "hotte"). Je distingue aussi toujours le /e/ (fermé, de "chanté") et le /ɛ/ (ouvert, de "chantais"). Mais je ne distingue pas le /œ̃/ de "brun" et le /ɛ̃/ de "brin". Vous les distinguez vous ?
Si oui, c'est bien, je ne vais pas vous le reprochez, mais il n'y a plus grand monde qui les distingue. Est-ce vraiment "grave" ? Est-ce que la langue s'en retrouve affaiblie ? Non. Il y a des langues (l'espagnol notamment) qui n'a que cinq voyelles. Est-ce que le simple fait d'avoir simplifié le système vocalique fait qu'une langue est supérieure à une autre ? Si oui, cela veut dire que le français est plus riche que le latin lui-même qui n'avait "que" 10 voyelles (5 qui s'opposaient par leur durée). Si oui, cela veut dire que vous placez le wolof comme langue aussi riche que le français, avec environ 16 phonèmes vocaliques (le wolof en a 8 mais les distingue par la longueur, donc 16). Si oui, cela veut dire que vous considérez que le français est plus pauvre que le suédois qui en a presque 20.
C'est absurde non ?
C'est pourtant ce que vous faites, vous assimilez la perte de phonèmes vocaliques à un appauvrissement comme si, dans la réalité de la communication, cela posait un réel problème de compréhension.
Si je dis :
"hier j'ai monté une côte" et prononçant le dernier mot [kɔt], est-ce que vous allez penser que je parle d'une "cotte" ???
Inutile de me répondre d'ailleurs, je sais pertinemment que vous n'allez pas changer d'avis. Je ne cherche même pas à vous faire changer d'avis. Peut-être ai-je l'espoir de vous faire un tout petit peu réfléchir à tout cela ce qui pourrait vous permettre de nuancer certains de vos propos. Ou peut-être pas.
Vous mettez en relation la perte de certaines liaisons qui ne sont effectivement pas caractéristiques d'une "couche" particulière avec des marqueurs discursifs qui, eux, sont très marqués socialement ("ouaich", "vas-y", etc). Si ce n'est pas du mépris de classe c'est juste une association absurde.
Soit dit en passant, TOUT LE MONDE utilise des marqueurs discursifs, même vous, j'en suis sûr. Vous en utilisez simplement d'autres. Et vous n'aimez que les vôtres, que vous trouvez justifiables, bons, riches, et utiles et rejetez ceux des autres, qui sont différents.
Donc, "ouaich", "vas-y", etc. ne contribuent en rien à l'appauvrissement de notre langue (pas de "notre langage" comme vous dites, c'est différent), au contraire, ils l'enrichissent puisqu'ils sont autant de nouvelles possibilités dans le répertoire de marqueurs discursifs. Mais rassurez-vous, ces marqueurs discursifs restent marginaux et utilisés chez certains locuteurs seulement. Ce qu'on peut regretter, déplorer, etc. et que je déplore moi aussi, c'est que beaucoup de ces locuteurs qui utilisent "ouaich" à tout bout de champ, voient leurs possibilités expressives s'appauvrir, mais pas parce qu'ils utilisent "ouaich", pour tout un tas d'autres raisons : notamment, le fait de ne maitriser qu'une variété, la leur, et pas la variété plus standardisée. C'est un problème, mais c'est avant tout et surtout un problème pour eux, pas pour vous, ni pour la langue en général.
En fait, vous mélangez beaucoup de choses dans vos messages. Je l'ai dit, vous mélangez l'absence de liaison (tendance très généralisée) avec l'utilisation de certains marqueurs discursifs très particuliers (tendance très généralisée mais uniquement chez une partie de la population... très réduite). Vous mélangez langue et langage. Vous mélangez évolution et appauvrissement. Depuis des siècles, des gens qui pensent comme vous, déplorent l'appauvrissement de leur langue parce qu'ils mélangeaient déjà à leur époque évolution et appauvrissement. Mais du coup, la langue qu'on parle aujourd'hui doit être infiniment plus pauvre que la langue parlée au Moyen Age, non ? Et puis, vous regrettez l'évolution phonétique de l'usage de certaines voyelles, ce que je comprends. Moi-même je distingue toujours le /o/ (fermé, de "hôte") et le /ɔ/ (ouvert, de "hotte"). Je distingue aussi toujours le /e/ (fermé, de "chanté") et le /ɛ/ (ouvert, de "chantais"). Mais je ne distingue pas le /œ̃/ de "brun" et le /ɛ̃/ de "brin". Vous les distinguez vous ?
Si oui, c'est bien, je ne vais pas vous le reprochez, mais il n'y a plus grand monde qui les distingue. Est-ce vraiment "grave" ? Est-ce que la langue s'en retrouve affaiblie ? Non. Il y a des langues (l'espagnol notamment) qui n'a que cinq voyelles. Est-ce que le simple fait d'avoir simplifié le système vocalique fait qu'une langue est supérieure à une autre ? Si oui, cela veut dire que le français est plus riche que le latin lui-même qui n'avait "que" 10 voyelles (5 qui s'opposaient par leur durée). Si oui, cela veut dire que vous placez le wolof comme langue aussi riche que le français, avec environ 16 phonèmes vocaliques (le wolof en a 8 mais les distingue par la longueur, donc 16). Si oui, cela veut dire que vous considérez que le français est plus pauvre que le suédois qui en a presque 20.
C'est absurde non ?
C'est pourtant ce que vous faites, vous assimilez la perte de phonèmes vocaliques à un appauvrissement comme si, dans la réalité de la communication, cela posait un réel problème de compréhension.
Si je dis :
"hier j'ai monté une côte" et prononçant le dernier mot [kɔt], est-ce que vous allez penser que je parle d'une "cotte" ???
Inutile de me répondre d'ailleurs, je sais pertinemment que vous n'allez pas changer d'avis. Je ne cherche même pas à vous faire changer d'avis. Peut-être ai-je l'espoir de vous faire un tout petit peu réfléchir à tout cela ce qui pourrait vous permettre de nuancer certains de vos propos. Ou peut-être pas.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Vous semblez vouloir parler d'autre chose que de ce qui me choque profondément. Comment vous persuader qu'il ne s'agit plus, à cet égard, de la question de l'homonymie ou de la non homonymie de « heurt » et « heure » ? Si vous ne voyez « rien de faux » dans « Personne n'en a jamais douté », aucune discussion n'est possible. Je croyais avoir démontré la réalité du mensonge éhonté dans ma précédente intervention.oliglesias a écrit :Mais dans tout cela, il ne dit rien de faux. .
Lecture faite de « Je crois que tout le monde dit encore deux heures en faisant la liaison malgré l'existence du paronyme heurt », qui acceptera de répondre à la question simple qui suit ? Leclerc92 ment-il ou non lorsqu'il écrit « Personne n'en a jamais douté » ? Si « oui » ou « non » ne sont pas écrits noir sur blanc, la réponse ne pourra pas me paraître sérieuse.
Une idée fixe est une préoccupation mentale tellement forte qu'il est impossible de la modifier. Bien que le terme ne soit pas utilisé pour dénoter un trouble spécifique en psychologie, l'idée fixe est souvent utilisée pour décrire un trouble.André (G., R.) a écrit :Lecture faite de « Je crois que tout le monde dit encore deux heures en faisant la liaison malgré l'existence du paronyme heurt », qui acceptera de répondre à la question simple qui suit ? Leclerc92 ment-il ou non lorsqu'il écrit « Personne n'en a jamais douté » ? Si « oui » ou « non » ne sont pas écrits noir sur blanc, la réponse ne pourra pas me paraître sérieuse.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Id%C3%A9e_fixe
Au fait, encore un gros mensonge (à mettre sur le compte de votre refus de comprendre) dans votre nouvelle signature :
Un inscrit sur ce site : « Heurt » et « heure » sont paronymes.
Le même, le surlendemain : Je n'ai jamais dit cela. Ils sont homonymes.
Je vous paye une caisse de champagne si vous me trouvez dans cette discussion une phrase où j'ai pu dire : je n'ai jamais cela. Je le répète une dernière fois, « Heurt » et « heure » sont aussi bien synonymes que paronymes selon le grossissement avec lequel vous les regardez. Donc je n'ai jamais renié l'un pour l'autre. Les deux descriptions conviennent, selon les aspects qu'on veut mettre en lumière.
Dernière modification par Leclerc92 le lun. 17 déc. 2018, 9:10, modifié 1 fois.