Fautes très et trop courantes

[André (G., R.)]

Dans mon journal, ce titre : Les dépôts sauvages ne cessent de pulluler
Il s'agit de dépôts d'ordures. Le langage journalistique a sans cesse besoin de marquer les esprits par de nouvelles tournures, associations de mots ou formules frappantes... Mais pulluler, comme proliférer, signifie se reproduire en grand nombre. Pourquoi lui adjoindre ce verbe cesser au présent et cette négation certes alors nécessaire ? Lorsque toutes les ordures seront déposées aux endroits prévus à cet effet, on pourra écrire, peut-être « Les dépôts sauvages ont cessé de pulluler », encore que je ne voie pas ce qu'on pourrait objecter à « les dépôts sauvages ont cessé ». En tout état de cause, on n'en est pas là, les dépôts sauvages prolifèrent en France ! À moins qu'il soit plus conforme à la vérité d'affirmer que leur nombre augmente doucement ? Mais cela serait sans doute moins « accrocheur » !

[André (G., R.)]

À qui l'idée viendrait-elle de dire ou d'écrire « Les Champs-Élysées est illuminé à Noël » ?
Dans mon journal, un article, de bonne qualité syntaxique par ailleurs, comporte cette phrase : Les Bouches-du-Rhône est, avec la Corse, le département le plus exposé *.
Nonobstant le titre de ce fil, je n'ai pas l'impression que cela se rencontre souvent. Me gêne toutefois le fait que le journaliste assume apparemment cet accord.

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* aux incendies

[Perkele]

"Les Bouches-du-Rhône" est bien un département.

Cependant, ayant cette information à transmettre, j'aurais chacalé allègrement en ces termes " La Corse et les Bouches-du-Rhône sont les plus exposés".

[Claude]

Voire « Le département des Bouches-du-Rhône est, avec la Corse, le plus exposé ».
Que cela soit écrit et accompli comme disait un pharaon de mes connaissances à son scribe.

[Perkele]

Petit Gaulois agité, ne seriez-vous pas plutôt contemporain de la reine Cléopatre VII ?

[André (G., R.)]

Je n'écrirais pas « Les Bouches-du-Rhône est un département », même avec des guillemets encadrant le nom dudit département.
« "Les Champs-Élysées" est une avenue » ne me convient pas plus. D'ailleurs, pourquoi ce département et cette avenue devraient-ils, avec ces guillemets, être traités différemment de leurs semblables ?
Les Côtes-d'Armor, département breton, portent ce nom depuis 1990.
1995 : les États-Unis s'emploient à faire signer l'accord de paix sur la Bosnie-Herzégovine (Larousse).

[Claude]

Petit Gaulois agité, ne seriez-vous pas plutôt contemporain de la reine Cléopatre VII ?

Quand je l'ai connue elle était très vieille.

[André (G., R.)]

Bien entendu, les traits d'union de « Bouches-du-Rhône » transforment le groupe nominal « les bouches du Rhône » en unité sémantique. Or l'article du pluriel est maintenu. Si bien que, en ce qui concerne l'accord du verbe, je ne me vois pas faire la différence entre « Les Bouches-du-Rhône sont un département exposé aux incendies » et « Les floralies sont un point fort de l'année », où le verbe être a pour sujet un nom attesté uniquement au pluriel tandis que l'attribut de ce nom en est un autre au singulier.
Les Landes sont un département français !
Il n'en irait pas de même avec « le coteaux-du-layon » — mis pour « le vin des coteaux du Layon » —, où la métonymie entraîne « le » et justifie le singulier.

[André (G., R.)]

Je viens d'entendre à la radio que des migrants qui essayaient de traverser la Manche « ont été rapatriés à Boulogne-sur-Mer » ! J'ignorais que des Français tentaient aussi de se rendre clandestinement en Grande-Bretagne !

[Claude]

Eh oui ! Certains oublient le sens des mots ; la patrie c'est la patrie.

[André (G., R.)]

... et celles des migrants n'est certainement pas la France, où ils ont été ramenés et non rapatriés. Je ne sais toutefois pas s'ils étaient partis de Boulogne-sur-Mer, auquel cas on pourrait dire aussi qu'ils y ont été ramenés. Sinon, partis d'ailleurs en France, ils auront été conduits dans la ville portuaire.

[Koutan]

Je viens d'entendre à la radio que des migrants qui essayaient de traverser la Manche « ont été rapatriés à Boulogne-sur-Mer » ! J'ignorais que des Français tentaient aussi de se rendre clandestinement en Grande-Bretagne !

Oui, c'est quand même navrant que des gens dont le métier est de parler publiquement (je le suppose dans ce cas) ne fassent pas la différence.

[André (G., R.)]

Exactement.
Le patron du Medef (Mouvement des entreprises de France, organisation patronale) est appelé aussi à parler en public. Voici ce qu'il a dit récemment : Il faut faire en sorte que l'entreprise offre sa chance à tous.

[Claude]

Je ne suis pas sûr de moi : Il faut faire en sorte que l'entreprise offre une chance à tous ?

[André (G., R.)]

Votre phrase me paraît irréprochable. Et je peine à trouver la bonne formulation, peut-être : vous avez parcouru plus de la moitié du chemin qui conduit à la mise en évidence de la faute.