Bêtise mensongère

[Koutan]

Comment supportez-vous ces "Il est vingt heures" proclamés à 19h57, sur France 2 par exemple ?
On comprend bien la volonté des chaînes de faire démarrer la grand messe du vingt heures au plus tôt pour capter de l'audience si possible avant les autres chaînes, mais faut-il pour autant mentir aussi effrontément ? Faut-il commencer par une insulte au téléspectateur ? Personnellement je trouve ça d'une grande bêtise et d'un grand ridicule.

[André (G., R.)]

Cela m'agace aussi. Vous vous souvenez peut-être de l'horloge de l'ancienne ORTF, dont la trotteuse lançait le journal à vingt heures précises : sur une grande chaîne allemande que je regarde parfois, une horloge, certes plus moderne, mais tout à fait comparable dans sa fonction, amène le bulletin d'informations à la seconde exacte du passage à dix-huit heures, par exemple.

Je suis agacé aussi par le « tout de suite » prononcé à la fin du journal pour nous informer d'une émission qui a lieu en réalité dix minutes ou un quart d'heure plus tard : c'est à la fin de la phrase comportant cette locution adverbiale que devrait commencer ce qui est ainsi annoncé.

[André (G., R.)]

J'ai fait précéder ci-dessus « ORTF » de « l'ancienne » et j'ai bien l'impression de ne pas être seul à ressentir ce sigle comme féminin. Or son O est mis pour « office ». Le féminin qui me vient spontanément à l'esprit est peut-être dû au sigle plus ancien et authentiquement féminin RTF et à « télévision » qu'on peut pareillement avoir en tête.
On pense à « HLM », qu'évoquait Jacques au milieu de cette page.

[André (G., R.)]

Puisque nous en sommes à la critique de la télé, je voudrais parler de l'émission de France 2 Affaire conclue, où l'on entend sans cesse « j'ai fait une affaire conclue ». L'un des acheteurs potentiels a même dit récemment, à un vendeur trouvant que les enchères ne montaient pas suffisamment, « On va faire une affaire non conclue ».
Il me semble que « faire affaire (ou : une affaire) avec quelqu'un » vaut « conclure une affaire avec quelqu'un ». L'expression positive ci-dessus me paraît donc pléonastique. Quant à la tournure négative, j'y vois une antinomie caractérisée.
Je m'étonne que des professionnels puissent ignorer « ne pas faire affaire », « ne pas conclure l'affaire ».

[Koutan]

Ah oui, le "tout de suite" est lui aussi insupportable. Je n'aime pas non plus le "Passez une bonne soirée" qui remplace de plus en plus "Je vous souhaite une bonne soirée" et dont l'impériosité me paraît inappropriée. Ou encore les "vos" qui semblent tenir le commentateur à l'écart des choses communes du territoire (vos conditions météorologiques). Les "on marque une pause" déclenchent chez moi un geste de zappage automatique, et j'aimerais beaucoup que les téléviseurs soient équipés d'une telle fonction,...etc. sans doute.

[André (G., R.)]

Je n'aime pas non plus le "Passez une bonne soirée" qui remplace de plus en plus "Je vous souhaite une bonne soirée" et dont l'impériosité me paraît inappropriée.

(mot mis en gras par moi)

Comme on l'a vu sur un autre fil, à la télévision et à la radio on confond facilement aussi deux adjectifs pourtant on ne peut plus simples et courants, « bon » et « beau » : même quand la météo prévoit le matin une tempête épouvantable pour les vingt-quatre heures à venir, on ne craint pas, en contradiction totale avec cette annonce, de nous souhaiter une belle journée !

[Claude]

Je subis comme vous deux ces dérives. Le beau qui remplace le bon me semble être arrivé d'un seul coup (sans doute un coup du mouton de Panurge).
Cependant je n'ai pas encore entendu « Belle nuit » dans le sens de dormez bien. J'ajoute que « conséquent » supplante allègrement « important ». Et il y en a d'autres que je n'ai pas en tête.

[Perkele]

Je suppose que, tout comme le mien, votre poste a un bouton d'arrêt ?

[Claude]

Je n'y avais pas pensé.

[André (G., R.)]

Je suppose que, tout comme le mien, votre poste a un bouton d'arrêt ?

Je n'y avais pas pensé.

[Perkele]

Je n'y avais pas pensé.

[Claude]

Se moquerait-on de Claude le Gaulois ?

[Perkele]

Se moquerait-on de Claude le Gaulois ?

On n'oserait pas !

[Claude]

Je préfère qu'il en soit ainsi.

[Koutan]

Ainsi soit-il ?