Féminisations, encore !

[Perkele]

[...] Nous disions cafteur et cafteuse, conformément à ce qu'écrit ce dictionnaire de l'argot.

Oui mais l'argot franc-comtois est comme un état dans l'État.

[Yeva Agetuya]

La non féminisation serait effectivement la meilleure manière de s'en sortir. Est-elle encore envisageable ?
On sait aussi que « mairesse » se dit, tandis que son sens « femme du maire » est quasiment tombé en désuétude. Adjoint à la mairesse ?

Et comme il existe le terme "maire-adjoint", comme va-t-on dire si l'on a une mairesse et un adjoint ?

Car une mairesse-adjointe, d'accord. Une maire-adjointe, c'est plus tangent. Mais un mairesse-adjoint ?

[André (G., R.)]

Mais un mairesse-adjoint ?

Si l'on donne à « maire-adjoint » le sens de « deuxième maire », comme j'ai tendance à le faire, la question du « mairesse-adjoint » ne se pose pas. Je verrais d'ailleurs dans ce mot, où le déterminant « mairesse » précéderait le déterminé « adjoint », une structure germanique : aux vocables allemand et anglais Wasserfall et waterfall correspond « chute d'eau » dans notre langue, donc « mairesse-adjoint » me ferait penser à « eau-chute » ! Certes, de telles structures se rencontrent en français contemporain, voire plus ancien : est-ce une raison pour en créer d'autres ?

Même si « mairesse » s'imposait, « maire-adjoint » désignant un homme collaborant avec une femme elle-même premier édile, ne me gênerait donc pas, parce que j'ai à l'esprit, peut-être à tort, « maire adjoint », sans trait d'union : un maire-adjoint me paraît être un maire (mot de base, déterminé) adjoint (déterminant) à l'autre maire.
« La mairesse » me déplaît davantage que « la maire ». Et, si « la maire » s'impose, je vois mal comment « adjoint à la maire », je lai dit, ne suivrait pas.

[Perkele]

Et pourquoi pas l'adjoint à la mairesse ?

[André (G., R.)]

Oui. De même que, si « la maire » s'impose, « l'adjoint à la maire » suivra probablement, dans l'hypothèse du succès de « la mairesse », on risque fort de voir « adjoint à la mairesse ».

[André (G., R.)]

Oui. De même que, si « la maire » s'impose, « l'adjoint à la maire » suivra probablement, dans l'hypothèse du succès de « la mairesse », on risque fort de voir « adjoint à la mairesse ».

Dans mon journal : L'hippopotame emblème du zoo de La Flèche est morte (mot mis en gras par moi).

« Maire » et « hippopotame » sont traditionnellement épicènes masculins. Toutefois, et en particulier à cause de leur e final, je vois mal comment ils pourraient ne pas devenir féminins lorsqu'ils désignent des femmes ou des femelles d'animaux.
Mais alors, quid de l'épicénie féminine de noms comme sentinelle, girafe... ? Un sentinelle ? Un girafe ?

[Leclerc92]

Dans mon journal : L'hippopotame emblème du zoo de La Flèche est morte (mot mis en gras par moi).

« Maire » et « hippopotame » sont traditionnellement épicènes masculins.

Hippopotame a été parfois, quand la bête était peu connue et qualifiée de "vache de mer", fait féminin : (1), (2). Mais le contexte ne permet pas toujours de savoir si c'est intentionnel ou par coquille, ou s'il s'agissait de marquer le sexe de l'animal en question. Ainsi, dans (3), on trouve à quelques lignes de distance "une" et "un" hippopotame.
Quand on parle d'hippopotame femelle, certains ont utilisé "une" : (4).
Rares sont ceux qui ont risqué l'hippopotamesse : (5).

[Claude]

Lu sur un bandeau télévisé à propos d'une musicienne : « Auteure, compositeure, interprète ».
Ont-ils oublié qu'il existait « compositrice » ou ont-ils voulu faire de ces trois noms une expression figée pour en conserver la prononciation ?

[André (G., R.)]

Chacun de ces deux éléments pourrait bien avoir joué un rôle. Et l'on peut se demander s'il ne faut pas leur ajouter un certain jusqu'au-boutisme de l'Office québécois de la langue française : je ne me rappelle pas pour quel nom en -teur, féminisé traditionnellement en -trice, il propose la féminisation en -teure, mais je ne crois pas l'avoir inventé.
À moyen terme, pourrait s'imposer « autrice compositrice », qui réjouirait le regretté Jacques.

[Claude]

La création d'un féminin n'est pas toujours aisée, alors de plus pourquoi vouloir en modifier d'autres, c'est à mon sens déraisonnable ; de surcroît les -trices n'ont jamais fait de mal à personne.

[André (G., R.)]

Vous l'avez sans doute vu, j'ai ajouté tardivement une phrase, qui va dans votre sens, à mon précédent message.

[Claude]

Non, je n'avais pas vu votre ajout ; autrice serait logique et il ne resterait plus qu'à s'y habituer.

[Perkele]

Lu sur un bandeau télévisé à propos d'une musicienne : « Auteure, compositeure, interprète ».
Ont-ils oublié qu'il existait « compositrice » ou ont-ils voulu faire de ces trois noms une expression figée pour en conserver la prononciation ?

Et pourquoi pas "interpréteure" ? À y être, hein ?

[Perkele]

La non féminisation serait effectivement la meilleure manière de s'en sortir. Est-elle encore envisageable ?
On sait aussi que « mairesse » se dit, tandis que son sens « femme du maire » est quasiment tombé en désuétude. Adjoint à la mairesse ?

Et comme il existe le terme "maire-adjoint", comme va-t-on dire si l'on a une mairesse et un adjoint ?

Car une mairesse-adjointe, d'accord. Une maire-adjointe, c'est plus tangent. Mais un mairesse-adjoint ?

Et imaginons que notre constitution prévoit un vice-président, aurions-nous une vicieuse présidente, le cas échéant ?

[André (G., R.)]

Et pourquoi pas "interpréteure" ? À y être, hein ?

Et imaginons que notre constitution prévoit un vice-président, aurions-nous une vicieuse présidente, le cas échéant ?

Vous êtes en verve ce matin !