Fautes très et trop courantes
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Re: Fautes très et trop courantes
Dans le dernier éditorial de mon journal, cette phrase, que je cite in extenso : L'émiettement syndical rend hasardeux toute sortie de crise. Peut-être l'attribut du C.O.D. serait-il accordé correctement s'il ne lui était pas antéposé ?!
- Claude
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Re: Fautes très et trop courantes
Je vois cela comme une rémanence d' « émiettement ».
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Re: Fautes très et trop courantes
Je n'y avais pas pensé ! Et c'est fort probable ! Une sorte de lamartinisme.
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Re: Fautes très et trop courantes
Un hommage sera rendu à la star* lundi, à 16 h, en l'Église de La Trinité-sur-Mer, « dans sa ville, sa rue, celle qu'il l'a vue grandir », annonce sa fille Guénaëlle.
Une phrase étonnante dans un assez long article de mon journal, dont le reste me paraît irréprochable. Il me semble que l'Église, avec une majuscule, ne concerne que l'institution. Mais « qu'il » en lieu et place de « qui » se répand indéniablement. Quant à « vue », il mérite peut-être qu'on y regarde à deux fois...
* Alain Barrière.
Une phrase étonnante dans un assez long article de mon journal, dont le reste me paraît irréprochable. Il me semble que l'Église, avec une majuscule, ne concerne que l'institution. Mais « qu'il » en lieu et place de « qui » se répand indéniablement. Quant à « vue », il mérite peut-être qu'on y regarde à deux fois...
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Re: Fautes très et trop courantes
Est-ce un accord d'intention pour le participe passé ? En effet, « l' », COD placé avant, peut se rapporter syntaxiquement à star, donc « vue », mais aussi à Alain Barrière, donc « vu » qui me semble plus logique parce que sa rue a vu grandir ce garçon qui n'était peut-être pas encore une star quand il a quitté le domicile familial.André (G., R.) a écrit : ↑ven. 20 déc. 2019, 19:05 [...] Quant à « vue », il mérite peut-être qu'on y regarde à deux fois... [...]
Ai-je été clair ?
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Re: Fautes très et trop courantes
Oh oui !
Remarque : le nom « Alain Barrière » ne figure pas dans la phrase et ne peut donc pas, stricto sensu, faire figure d'antécédent de « l' ». Mais « celle qu'il l'a vue grandir » est placé dans la bouche de sa fille, qui pense sans doute à « mon père » et aurait écrit normalement « vu ».
Le lecteur de l'article peut par contre imaginer que le journaliste aurait eu « star » à l'esprit, vous l'avez dit. Mais je n'y crois guère. Et je ne parlerais peut-être pas d'accord d'intention. Je me demande s'il ne s'agit pas une fois de plus d'un lamartinisme, dû à la présence de « celle », « ville », « rue », pronom et noms féminins antéposés au participe.
Comme vous, donc, et en d'autres termes, je pense que l'accord du participe au féminin est une faute sous la plume du journaliste mais qu'un enseignant tolérant se garderait bien de la sanctionner !
Remarque : le nom « Alain Barrière » ne figure pas dans la phrase et ne peut donc pas, stricto sensu, faire figure d'antécédent de « l' ». Mais « celle qu'il l'a vue grandir » est placé dans la bouche de sa fille, qui pense sans doute à « mon père » et aurait écrit normalement « vu ».
Le lecteur de l'article peut par contre imaginer que le journaliste aurait eu « star » à l'esprit, vous l'avez dit. Mais je n'y crois guère. Et je ne parlerais peut-être pas d'accord d'intention. Je me demande s'il ne s'agit pas une fois de plus d'un lamartinisme, dû à la présence de « celle », « ville », « rue », pronom et noms féminins antéposés au participe.
Comme vous, donc, et en d'autres termes, je pense que l'accord du participe au féminin est une faute sous la plume du journaliste mais qu'un enseignant tolérant se garderait bien de la sanctionner !
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Re: Fautes très et trop courantes
Eh oui, je n'avais pas pensé à tout cela.
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- Jacques-André-Albert
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Re: Fautes très et trop courantes
C'est une hypercorrection : on a tellement attiré l'attention des gens sur des phrases du type « je ne sais pas ce qui se passe » au lieu de « ce qu'il se passe », que beaucoup, mal à l'aise, rétablissent le pronom personnel là où il n'a pas lieu d'être.André (G., R.) a écrit : ↑ven. 20 déc. 2019, 19:05Mais « qu'il » en lieu et place de « qui » se répand indéniablement.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Re: Fautes très et trop courantes
N'est-ce pas l'inverse qui vaut ?Jacques-André-Albert a écrit : ↑sam. 21 déc. 2019, 8:37 on a tellement attiré l'attention des gens sur des phrases du type « je ne sais pas ce qui se passe » au lieu de « ce qu'il se passe » [...]
- Jacques-André-Albert
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Re: Fautes très et trop courantes
Pas de "fi d'garce" chez nous, mais l'interjection "Fan !" qui, comme peu le savent résulte de "Enfant de putan !" que vous n'aurez aucune peine à traduire;... vous devez connaître cette expression populaire que j'ai découverte en Anjou : « fi d'garce ».
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Étant donnée la date, je vous souhaite un joyeux Noël

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Re: Fautes très et trop courantes
Un équivalent franc-comtois de « mûrie », signifiant sale bête en parlant d'une femme ?
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Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
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Re: Fautes très et trop courantes
Ne m'en veuillez pas, Jacques-André-Albert, s'il-vous-plaît : je reste très perplexe.
Voici ce que je crois comprendre : la formulation correcte « Il se passe des choses » accréditerait, pour vous, « Je ne sais pas ce qu'il se passe », forme pourtant incorrecte pour moi.
• Le pronom impersonnel « il » n'a de justification que lorsque le sujet réel ne précède pas le verbe, comme dans « Je dis qu'il [sujet apparent] se passe de drôles de choses » (qui vaut : Je dis que de drôles de choses [sujet réel] se passent).
• Dans la forme correcte « Je ne sais pas ce qui se passe », le sujet réel « qui » de « se passe », placé tout banalement avant lui, interdit l'autre sujet, apparent ou non, « il ».
En aucun cas, selon moi, la forme orale « J'sais pas ç'qui s'passe » ne peut représenter la forme écrite fautive « Je ne sais pas ce qu'il se passe ». « Ç'qui s'passe » existe d'ailleurs, me semble-t-il, depuis plus longtemps que « ç'qu'il se passe » ou « ce qu'il se passe ».
Soit la question « Paul vient-il ? ». La reprise par « il » du sujet « Paul » ne peut y être comparée, je crois, à une formulation comme « Il se passe de drôles de choses ». Pour moi, « Ça va-t-i' ? » est plus proche de « Vient-i' ? » mis pour « Vient-il ? » Reprise du sujet dans l'interrogation.
« Fi' d'garce ! » Je l'ai entendu des milliers de fois enfant. Il vaut, me semble-t-il, « Fils de garce ! » ou « Fille de garce ! » C'était d'ailleurs souvent « Sapré fi' d'garce ! » (Sacré). Le juron ne s'adressait fréquemment à personne, il s'agissait d'exprimer un mécontentement soudain et fort, à propos de presque n'importe quoi. Il en allait différemment de « Ce sapré fi' d'garce » ou de « Espèce de fi' d'garce ! », qui concernait un individu précis. « Garce », féminin de « garçon », évoquait une femme méprisée, considérée comme méchante, la plupart du temps sans qu'il s'agît d'une prostituée.
Voici ce que je crois comprendre : la formulation correcte « Il se passe des choses » accréditerait, pour vous, « Je ne sais pas ce qu'il se passe », forme pourtant incorrecte pour moi.
• Le pronom impersonnel « il » n'a de justification que lorsque le sujet réel ne précède pas le verbe, comme dans « Je dis qu'il [sujet apparent] se passe de drôles de choses » (qui vaut : Je dis que de drôles de choses [sujet réel] se passent).
• Dans la forme correcte « Je ne sais pas ce qui se passe », le sujet réel « qui » de « se passe », placé tout banalement avant lui, interdit l'autre sujet, apparent ou non, « il ».
En aucun cas, selon moi, la forme orale « J'sais pas ç'qui s'passe » ne peut représenter la forme écrite fautive « Je ne sais pas ce qu'il se passe ». « Ç'qui s'passe » existe d'ailleurs, me semble-t-il, depuis plus longtemps que « ç'qu'il se passe » ou « ce qu'il se passe ».
Soit la question « Paul vient-il ? ». La reprise par « il » du sujet « Paul » ne peut y être comparée, je crois, à une formulation comme « Il se passe de drôles de choses ». Pour moi, « Ça va-t-i' ? » est plus proche de « Vient-i' ? » mis pour « Vient-il ? » Reprise du sujet dans l'interrogation.
« Fi' d'garce ! » Je l'ai entendu des milliers de fois enfant. Il vaut, me semble-t-il, « Fils de garce ! » ou « Fille de garce ! » C'était d'ailleurs souvent « Sapré fi' d'garce ! » (Sacré). Le juron ne s'adressait fréquemment à personne, il s'agissait d'exprimer un mécontentement soudain et fort, à propos de presque n'importe quoi. Il en allait différemment de « Ce sapré fi' d'garce » ou de « Espèce de fi' d'garce ! », qui concernait un individu précis. « Garce », féminin de « garçon », évoquait une femme méprisée, considérée comme méchante, la plupart du temps sans qu'il s'agît d'une prostituée.
Dernière modification par André (G., R.) le lun. 23 déc. 2019, 23:40, modifié 1 fois.
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Re: Fautes très et trop courantes
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Re: Fautes très et trop courantes
Je pense bien sûr à « Paul vient-il ? »
- Jacques-André-Albert
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Re: Fautes très et trop courantes
Je me suis penché sur la question et ai consulté de nombreuses pages sur Internet.
Voyez ici, là, ou encore là.
Il en ressort, sauf erreur de ma part, que pour un verbe comme « se passer », qui peut être employé à la forme personnelle ou impersonnelle, la solution dépendra de la forme choisie :
- dans le premier cas : des choses étranges se passent -> je ne sais pas ce qui se passe.
- dans le second cas : il se passe des choses étranges -> je ne sais pas ce qu'il se passe.
On trouvera de nombreux exemples des deux tournures dans le corpus recensé par Google.
On notera que la forme personnelle est plus fréquente et plus ancienne, et que la forme impersonnelle n'apparaît qu'à la toute fin du dix-huitième siècle.
Voyez ici, là, ou encore là.
Il en ressort, sauf erreur de ma part, que pour un verbe comme « se passer », qui peut être employé à la forme personnelle ou impersonnelle, la solution dépendra de la forme choisie :
- dans le premier cas : des choses étranges se passent -> je ne sais pas ce qui se passe.
- dans le second cas : il se passe des choses étranges -> je ne sais pas ce qu'il se passe.
On trouvera de nombreux exemples des deux tournures dans le corpus recensé par Google.
On notera que la forme personnelle est plus fréquente et plus ancienne, et que la forme impersonnelle n'apparaît qu'à la toute fin du dix-huitième siècle.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
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