Janotisme et impropriété

[André (G., R.)]

Il est excellent !
Quand des éléments de la phrase s'enchaînent à votre esprit, on n'imagine pas forcément que leurs liens peuvent être vus différemment par le lecteur ou l'interlocuteur. L'homme est armé d'une épée et d'un bouclier et il est à cheval : c'est donc « logiquement » un homme armé d'une épée et d'un bouclier à cheval. Sauf que « à cheval » se retrouve à proximité immédiate de « bouclier ». À l'oral une très brève interruption suffit, qu'une virgule pourra représenter à l'écrit. Mais on préférera peut-être « un cavalier armé d'une épée et d'un bouclier ».
Je m'apprêtais à demander si l'on peut être « armé » d'un bouclier. Mais je vois que l'objet est défini comme une arme défensive.

[Leclerc92]

Ce titre, ici :
Coronavirus: Bruno Le Maire souhaite que les coiffeurs rouvrent après avoir testé "la coupe maison".
J'avais d'abord compris que les coiffeurs devaient tester "une coupe maison".

[Claude]

Moi itou.

[André (G., R.)]

Je viens de relire ce fil, sans y trouver ce que je cherchais : j'ai un jour cité sur FNBL un passage de je ne sais plus quel ouvrage spécialisé expliquant que le janotisme comportait du grotesque.
Y a-t-il du grotesque dans Bruno Le Maire souhaite que les coiffeurs rouvrent après avoir testé "la coupe maison" ? Je me garderai bien d'être catégorique sur ce point mais je tendrais à répondre non. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une amphibologie.
Je ne crois pas qu'on puisse aller jusqu'à l'anacoluthe. Le grammairien (que je ne suis pas !) comprend après examen qu'il doit analyser la subordonnée participiale après avoir testé "la coupe maison" comme complément de temps du verbe de la principale* Bruno Le Maire souhaite et non du verbe de la subordonnée complétive que les coiffeurs rouvrent : il retombe ainsi sur ses pieds, si je puis dire, ce qui n'est pas le cas avec la véritable anacoluthe.

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* J'ai rappelé tout à l'heure — auparavant, je ne pensais pas devoir le faire — sur un autre fil, que « la principale » signifie « la proposition principale ». Je crois qu'il faut comprendre « Bruno Le Maire souhaite, après avoir testé la "coupe maison", que les coiffeurs rouvrent ». Cette formulation montre que les deux subordonnées sont compléments du verbe souhaiter de ladite principale (Bruno Le Maire souhaite ).
Mais, si l'on comprend — et cela me semble possible, en effet — que les coiffeurs doivent tester une « coupe maison », l'analyse logique est différente :
Bruno Le Maire souhaite : proposition principale.
que les coiffeurs rouvrent : proposition subordonnée conjonctive C.O.D. du verbe souhaiter.
après avoir testé la « coupe maison » : proposition subordonnée participiale, complément circonstanciel de temps du verbe rouvrir de la subordonnée conjonctive C.O.D.
On oublie parfois qu'une subordonnée peut en compléter une autre.

[Leclerc92]

Relisons l'original :
http://clicnet.swarthmore.edu/litteratu ... bg/bg.html

[Jacques-André-Albert]

Connaissiez-vous la corruption par contumace ?
« Guillaume Soro condamné à vingt ans de prison pour corruption par contumace »
C'est là.

[Claude]

Ah, cette contumace mal placée !

[Perkele]

C'est simple, il était ailleurs pendant qu'il corrompait.

[Jacques-André-Albert]

C'est vrai, tout est possible dans cette époque où vous pouvez participer à ce forum tout en étant confiné aux Îles Marquises.

[Perkele]

Et si l'on se réfère au sens premier du mot, ce serait de l'obstination dans la corruption.

[Claude]

Je viens de me rappeler, et j'en ai trouvé la confirmation sur la Toile, que la contumace s'emploie lorsqu'il s'agit d'un crime alors que l'article précise que le jugement a été rendu par un tribunal correctionnel et non une cour d'assises ; il s'agit donc d'un délit et la bonne formule est « condamné par défaut ».
Que cela soit écrit et accompli !

[Jacques-André-Albert]

Lu dans Le Courrier de l'ouest de ce matin : « Près de Niort. A Aiffres, l’homme ayant aspergé son ex-compagne d’essence en prison »
On comprend malgré le janotisme, mais il aurait été facile de l'éviter :
- Aiffres : la prison pour l’homme ayant aspergé son ex-compagne d’essence (je préfère « l'homme qui avait aspergé »)
- Aiffres : l'homme qui avait aspergé son ex-compagne d'essence se retrouve en prison.

[Claude]

[...] « Près de Niort. A Aiffres, l’homme ayant aspergé son ex-compagne d’essence en prison » [...]

Au risque d'embraser tout l'établissement pénitentiaire.

[Perkele]

On aurait pu également se demander comment ils s'étaient retrouvés dans la même cellule.

[Yeva Agetuya]

Brigitte Macron à nouveau opérée : absente auprès d'Emmanuel Macron à Londres