Je dois avouer que je prononce ces mots comme les acteurs de ce film et c'est comme cela que je les entends le plus souvent. Serait-ce une prononciation régionale ?Jacques a écrit :Dans le feuilleton Le sang de la vigne, le personnage principal qui est œnologue se présente toujours comme étant eûnologue et tous les autres comédiens font de même. J'espère au moins que les vrais spécialistes du vin, dans la vie réelle, savent qu'il faut dire énologue, comme d'ailleurs pour tous les mots commençant par œ suivi d'une consonne : œdème (édèm'), œcuménique (ékuménik), œsophage (ézofaj), Œdipe et ainsi de suite.
Œil / Oeil
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
Hélas, c'est une erreur répandue dans toute la France, au point que je crois que c'est devenue la nouvelle norme. Pour l'instant, je maintiens le cap et continue à employer la prononciation qu'on nous conseillait jadis d'utiliser, mais parfois, pour ne pas paraître inutilement pédant ou snob devant un interlocuteur de bonne foi qui a employé la prononciation courante, je cède à mon tour, au moins pour les quelques mots où la cause est irrémédiablement perdue comme "œnologue". Mais cela m'écorcherait la bouche de devoir dire eusophage (œsophage) ou feutus (fœtus) comme on l'entend parfois.Manni-Gédéon a écrit :Je dois avouer que je prononce ces mots comme les acteurs de ce film et c'est comme cela que je les entends le plus souvent. Serait-ce une prononciation régionale ?Jacques a écrit :Dans le feuilleton Le sang de la vigne, le personnage principal qui est œnologue se présente toujours comme étant eûnologue et tous les autres comédiens font de même. J'espère au moins que les vrais spécialistes du vin, dans la vie réelle, savent qu'il faut dire énologue, comme d'ailleurs pour tous les mots commençant par œ suivi d'une consonne : œdème (édèm'), œcuménique (ékuménik), œsophage (ézofaj), Œdipe et ainsi de suite.
Nous payons, je dois dire, l'orthographe savante que nous avons conservée, ce "e dans l'o". Nous eussions été mieux inspirés de réformer l'orthographe de manière plus cohérente. Ainsi, nous prononçons correctement "économie", parce que nous écrivons "économie" et non plus "œconomie". On se rend compte du caractère bien relatif des prononciations quand on compare avec le mot allemand "Ökonomie", où l'on prononce impunément "eu" en début de mot !
Si nous avions choisi sagement d'écrire écuménisme, éologie, ésophage, Édipe et fétus, nous n'en serions pas là !
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Je validerais bien cette nouvelle orthographe, mais je suis bêtement attaché à Œdipe, dont la lettre initiale est pour moi aussi symbolique que son histoire.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
C'est surtout la lettre qui m'oblige à chaque fois à rechercher le code spécial qui permettra de l'écrire, un casse-tête !
Plus sérieusement, oui, bien sûr, nous sommes si habitués et attachés à l’orthographe actuelle, pour toutes sortes de raisons, qu'il est difficile d'en changer comme le montrent d'ailleurs la plupart des tentatives, pourtant raisonnables, faites dans le sens d'une simplification de l'orthographe.
Aussi est restée sans lendemain la graphie qu'on trouve dans ce livre de 1692 :
https://web.archive.org/web/20180309141 ... apture.png
Une petite note du CSA sur le sujet :
http://www.csa.fr/Etudes-et-publication ... -ou-Eudipe
Plus sérieusement, oui, bien sûr, nous sommes si habitués et attachés à l’orthographe actuelle, pour toutes sortes de raisons, qu'il est difficile d'en changer comme le montrent d'ailleurs la plupart des tentatives, pourtant raisonnables, faites dans le sens d'une simplification de l'orthographe.
Aussi est restée sans lendemain la graphie qu'on trouve dans ce livre de 1692 :
https://web.archive.org/web/20180309141 ... apture.png
Une petite note du CSA sur le sujet :
http://www.csa.fr/Etudes-et-publication ... -ou-Eudipe
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Ne risquerions nous pas de nouvelles confusions, avec des* fétus de paille, par exemple ?Leclerc92 a écrit :Si nous avions choisi sagement d'écrire écuménisme, éologie, ésophage, Édipe et fétus, nous n'en serions pas là !
* Pardon, mon article était singulier
![[embarrassé] :oops:](./images/smilies/icon_redface.gif)
Dernière modification par Perkele le mar. 25 août 2015, 6:59, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
C'est effectivement le seul mot, je crois, qui pourrait prêter à confusion, surtout au pluriel un fétu, des fétus / un fétus, des fétus. Le contexte devrait généralement permettre d'éviter les confusions, comme avec la majorité des nombreux homonymes que nous avons déjà en français, mais je reconnais qu'il pourrait être inconvenant de mélanger les définitions, surtout en plein débat d'éthique sur la vie avant la naissance :
https://web.archive.org/web/20180309141 ... apture.png
https://web.archive.org/web/20180309141 ... apture.png
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Re:
Jacques-André-Albert a écrit : ↑ven. 06 févr. 2015, 16:32Exemples de mots français contenant « œ »[modifier | modifier le code]
Classiquement prononcé [e] : Œdipe, cœlacanthe, cœlentéré, fœtus, œcuménique, œdème, œdicnème, Œniadæ, œnochoé, œnologie, Œnone, œsophage, îles Phœnix (mais Phoenix (Arizona)) ;
Classiquement prononcé [ɛ] : œstrogène, œstrus ;
Je ne crois pas que la faute soit courante, mais dans cette vidéo YouTube, le mot cœlacanthe est prononcé à plusieurs reprises queulacanthe, conséquence de l'ignorance de plus en plus générale de la prononciation du diagramme œ qui devrait se prononcer simplement é.
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Re: Œil / Oeil
Même ceux dont la profession est indissociable de ses mots prononcent, pour la plupart EU.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Re: Œil / Oeil
Oui, il faut bien admettre qu'il y a une évolution générale de la prononciation et que seuls quelques dinosaures attardés conservent l'antique prononciation de la voyelle.
Ce qui est nettement plus perturbant dans le cas du "cœlacanthe", c'est le changement de prononciation de la consonne, qui est prononcée comme dans cœur !
Ce qui est nettement plus perturbant dans le cas du "cœlacanthe", c'est le changement de prononciation de la consonne, qui est prononcée comme dans cœur !
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Re: Œil / Oeil
Effectivement. Avez-vous eu la curiosité de consulter de vieux dictionnaires pour voir ce qu'il en était dit ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Re: Œil / Oeil
Le coelacanthe n'était pas très courant dans les vieux dictionnaires, avant qu'on le redécouvre, vivant, au XXe siècle. Mais il n'y a aucun doute sur la prononciation ancienne "cé" des mots en "cœ", tels que cœliaque, cœlicole, cœlioxyde, cœlius, cœlema, cœlorachis, cœlostomie, cœlus, cœnologie, etc.
La ligature "œ", transcrivant le grec "oi" valait et se prononçait (et parfois finissait par s'écrire) é, par exemple dans économie (jadis œconomie) ou céliaque (jadis cœliaque).
La ligature "œ", transcrivant le grec "oi" valait et se prononçait (et parfois finissait par s'écrire) é, par exemple dans économie (jadis œconomie) ou céliaque (jadis cœliaque).