Faire
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Faire
Le verbe faire nous pose (me pose en tout cas) des énigmes.
Quand on écrit faites on prononce fè, c’est normal. Mais alors, pourquoi faisable s’énonce-t-il fe, de même que faisiez (fe-zié), faisons (fe-zon) ? Il y a peut-être des régions où l’on dit fè-zié, fèzabl’, fè-zion, je n’en sais rien mais ne serais pas étonné. Évidemment, on dit et on écrit ferai, feras, etc.
Et si on dit faisons, pourquoi faites et pas faisez ?
Il est quand même bien étrange, ce verbe. Il est vrai qu’en français nous ne manquons pas d’anomalies et de contradictions.
Je consulte Littré, et j’y trouve ceci :
Au XVIe Siècle, d'après Bèze, les Parisiens prononçaient à tort fesant au lieu de faisant ; c'est cette prononciation des Parisiens, condamnée alors, qui a prévalu ; on prononce aujourd'hui fe-zan, fe-zon, fe-zê, fe-zié), je fais, tu fais, il fait, nous faisons, vous faites, ils font ; je faisais ; je fis ; je ferai ; je ferais ; fais, qu'il fasse, faisons, faites, qu'ils fassent.
Voilà donc la réponse, ces bizarreries phonétiques sont en quelque sorte une faute de prononciation. Nous n’avions pas assez des exceptions aux règles, il faut qu’on officialise les fautes.
Remarquons encore : la prononciation des Parisiens, bien qu’erronée, a prévalu et s’impose (à l’école on nous reprenait). Ce centralisme parisien a parfois de quoi agacer : selon les historiens de la langue, c’est le dialecte francien, parlé en Île-de-France, qui serait devenu le français officiel, standard. J’utilise le conditionnel, car je sais que JAA n’est pas d’accord avec cette théorie, mais enfin on en parle : Paris, toujours Paris.
Paris qui appelle déjeuner le repas de midi, et dîner celui du soir. Paris pour qui les séances de spectacles de l'après-midi sont des matinées.
Quand on écrit faites on prononce fè, c’est normal. Mais alors, pourquoi faisable s’énonce-t-il fe, de même que faisiez (fe-zié), faisons (fe-zon) ? Il y a peut-être des régions où l’on dit fè-zié, fèzabl’, fè-zion, je n’en sais rien mais ne serais pas étonné. Évidemment, on dit et on écrit ferai, feras, etc.
Et si on dit faisons, pourquoi faites et pas faisez ?
Il est quand même bien étrange, ce verbe. Il est vrai qu’en français nous ne manquons pas d’anomalies et de contradictions.
Je consulte Littré, et j’y trouve ceci :
Au XVIe Siècle, d'après Bèze, les Parisiens prononçaient à tort fesant au lieu de faisant ; c'est cette prononciation des Parisiens, condamnée alors, qui a prévalu ; on prononce aujourd'hui fe-zan, fe-zon, fe-zê, fe-zié), je fais, tu fais, il fait, nous faisons, vous faites, ils font ; je faisais ; je fis ; je ferai ; je ferais ; fais, qu'il fasse, faisons, faites, qu'ils fassent.
Voilà donc la réponse, ces bizarreries phonétiques sont en quelque sorte une faute de prononciation. Nous n’avions pas assez des exceptions aux règles, il faut qu’on officialise les fautes.
Remarquons encore : la prononciation des Parisiens, bien qu’erronée, a prévalu et s’impose (à l’école on nous reprenait). Ce centralisme parisien a parfois de quoi agacer : selon les historiens de la langue, c’est le dialecte francien, parlé en Île-de-France, qui serait devenu le français officiel, standard. J’utilise le conditionnel, car je sais que JAA n’est pas d’accord avec cette théorie, mais enfin on en parle : Paris, toujours Paris.
Paris qui appelle déjeuner le repas de midi, et dîner celui du soir. Paris pour qui les séances de spectacles de l'après-midi sont des matinées.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il est en contradiction avec l'Académie française, qui dit : « FAISAN, -ANE (fai se prononce fe) ». Une ancienne édition du Petit Robert, du temps où il indiquait la prononciation, donne bien fe. Le Hachette fait de même. Littré, en effet, est bien seul de son avis.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Re: Faire
Bonjour,
Dans le cas du verbe faire, lorsque la conjugaison a plus d'une syllabe, on prononcera "feu".
En effet, le son n'est alors plus en dernière place du mot, et de "ai" il devient "eu" car ce son serait plus facile à prononcer lorsqu'une syllabe accentuée arrive derrière.
Je fais, tu fais, il fait, nous faisons, vous faites, ils font -> seul "faisons" a deux syllabes.
Faisant, faisait, ferez.. : 2 syllabes
C'est la même chose que pour le verbe appeler.
J'appelle = 2 syllabes, se prononce "ai"
Nous appelons = 3 syllabes, et se prononce "eu"
La seule bizarrerie, c'est que l'orthographe n'ait pas été adaptée à la prononciation, comme c'est le cas pour appeler ou ferez !
Dans le cas du verbe faire, lorsque la conjugaison a plus d'une syllabe, on prononcera "feu".
En effet, le son n'est alors plus en dernière place du mot, et de "ai" il devient "eu" car ce son serait plus facile à prononcer lorsqu'une syllabe accentuée arrive derrière.
Je fais, tu fais, il fait, nous faisons, vous faites, ils font -> seul "faisons" a deux syllabes.
Faisant, faisait, ferez.. : 2 syllabes
C'est la même chose que pour le verbe appeler.
J'appelle = 2 syllabes, se prononce "ai"
Nous appelons = 3 syllabes, et se prononce "eu"
La seule bizarrerie, c'est que l'orthographe n'ait pas été adaptée à la prononciation, comme c'est le cas pour appeler ou ferez !
- Jacques-André-Albert
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- Localisation : Niort
Re: Faire
Le mot cresson suit parfois la même règle phonétique. Personnellement je l'ai toujours prononcé [kʀəsɔ ̃]. Je connaissais quelqu'un qui disait rèssemble pour ressemble.
Mais le cas de faisons et faisan est bien à part, puisque proche de faisons, nous avons maison, par exemple, qui à ma connaissance se dit toujours mèzon.
Mais le cas de faisons et faisan est bien à part, puisque proche de faisons, nous avons maison, par exemple, qui à ma connaissance se dit toujours mèzon.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)