Que ne
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
La question de style direct posée sous la forme « Que tu fais ? » a de quoi étonner ; elle aurait d'ailleurs eu pour concurrente la subordonnée relative contenant les mêmes mots dans le même ordre (Les gâteaux que tu fais sont si bons).
Le premier des deux verbes contenus dans « Qu'est-ce que tu fais ? » précède son sujet (ce). Mais beaucoup l'ont oublié et disent « Qu'est-ce tu fais ? », comme si « qu'est-ce » n'était qu'un mot, et en supprimant « que ».
Si l'on pense à d'autres mots interrogatifs, on comprend, je crois, que bien des gens voient aussi une sorte de redondance dans l'interrogation de style soutenu : la nature interrogative de « Pourquoi y allez-vous ? » tient à la fois à « Pourquoi » et à l'antéposition du verbe (allez) par rapport au sujet (vous). La langue populaire supprime l'élément non indispensable, l'antéposition du verbe : « Pourquoi vous y allez ? » Et cette évolution a peut-être été favorisée par la postposition du verbe dans la subordonnée interrogative indirecte : Il aimerait savoir pourquoi vous y allez.
Le premier des deux verbes contenus dans « Qu'est-ce que tu fais ? » précède son sujet (ce). Mais beaucoup l'ont oublié et disent « Qu'est-ce tu fais ? », comme si « qu'est-ce » n'était qu'un mot, et en supprimant « que ».
Si l'on pense à d'autres mots interrogatifs, on comprend, je crois, que bien des gens voient aussi une sorte de redondance dans l'interrogation de style soutenu : la nature interrogative de « Pourquoi y allez-vous ? » tient à la fois à « Pourquoi » et à l'antéposition du verbe (allez) par rapport au sujet (vous). La langue populaire supprime l'élément non indispensable, l'antéposition du verbe : « Pourquoi vous y allez ? » Et cette évolution a peut-être été favorisée par la postposition du verbe dans la subordonnée interrogative indirecte : Il aimerait savoir pourquoi vous y allez.
- Yeva Agetuya
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- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Je tiens à vous faire observer que vous comprenez que la proposition "pourquoi vous y allez" puisse avoir une valeur interrogative et que vous doutez que "que tu fais" puisse en avoir une.
Or leur structure est la même.
C'est juste qu'on entend rarement en français populaire "quoi tu fais là ?" du fait de l'existence du "qu'est-ce que /est-ce que ?".
Il faudrait trouver quelque part l'étymologie du système anglais avec "do" (Do you know ?) concurrent de l'inversion.
Or leur structure est la même.
C'est juste qu'on entend rarement en français populaire "quoi tu fais là ?" du fait de l'existence du "qu'est-ce que /est-ce que ?".
Il faudrait trouver quelque part l'étymologie du système anglais avec "do" (Do you know ?) concurrent de l'inversion.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je l'ai dit : « que » n'est pas qu'interrogatif, à la différence de « pourquoi ? », « comment ? »...Yeva Agetuya a écrit :Je tiens à vous faire observer que vous comprenez que la proposition "pourquoi vous y allez" puisse avoir une valeur interrogative et que vous doutez que "que tu fais" puisse en avoir une.
Or leur structure est la même.
Mais surtout : j'essaie de comprendre une évolution et des faits linguistiques actuels ! Je ne suis ni plus ni moins que vous favorable à la valeur interrogative de « que tu fais », je constate que cela ne s'est pas fait. D'autres concurrences, celles de « qu'est-ce que ? » et « quoi ? » doivent peut-être aussi être évoquées.
- Yeva Agetuya
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- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Euh.... Tous ces interrogatifs sont aussi des relatifs :André (G., R.) a écrit : Je l'ai dit : « que » n'est pas qu'interrogatif, à la différence de « pourquoi ? », « comment ? »...
Que faire ? Je ne sais que faire.
Pourquoi le dit-il ? Je ne sais pourquoi il le dit.
Comment lui dire ? Je ne sais comment lui dire
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
« Que » est plus fréquemment conjonction de subordination ou pronom relatif que pronom interrogatif, tandis que « pourquoi » et « comment » restent des adverbes interrogatifs lorsqu'ils amènent des subordonnées : on peut transformer « Je ne sais comment le lui dire » en « Je me pose la question de savoir comment le lui dire », tandis qu'aucun questionnement n'est contenu dans « Je sais que j'ai eu tort » et « Je sais une vieille église que fréquentent les choucas », où les subordonnées sont introduites respectivement par la conjonction de subordination et le pronom relatif.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
En grammaire, « relatif » se dit des mots (les pronoms qui, que, quoi, lequel, dont, l'adj. lequel, l'adv. où) qui servent à établir une relation entre un nom ou un pronom qu'ils représentent (l'antécédent) et une proposition dite subordonnée relative (Larousse).Yeva Agetuya a écrit :Euh.... Tous ces interrogatifs sont aussi des relatifs
Quand bien même « pourquoi », « comment »... lient potentiellement une principale à une subordonnée, ils gardent leur valeur essentielle de questionnement et leur invariabilité fait qu'on les nomme et qu'on les nomme seulement adverbes interrogatifs, qu'ils se trouvent en tête d'indépendante (Comment vas-tu ?) ou de subordonnée : « On sait maintenant pourquoi il n'est pas venu » signifie On connaît maintenant la réponse à la question de savoir pourquoi il n'est pas venu. Bien entendu je ne considère pas les substantifs comme le pourquoi ou le comment, qui nous éloigneraient du sujet.
Re: Que ne
Bonjour,
Une question : dans la formule interro-négative "que ne", "ne"vient-il toujours immédiatement après"que" ?
Une question : dans la formule interro-négative "que ne", "ne"vient-il toujours immédiatement après"que" ?
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Re: Que ne
Vous pensez sans doute à un exemple...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Re: Que ne
Intéressante question. J'ai l'impression qu'on doit pouvoir intercaler un adverbe mais ce n'est probablement pas courant.
Que ne le dites-vous pas ? Qu'étrangement ne le dites-vous pas ?
Que ne le dites-vous pas ? Qu'étrangement ne le dites-vous pas ?
Re: Que ne
Je ne pensais pas à un adverbe mais à une inversion syntaxique plutôt... Par exemple, "que ne se tinrent de cérémonies ?" en "que (de) cérémonies ne se tinrent ?". Est-ce valide ou le verbe doit être contigu à "que ne" selon vous ?
Re: Que ne
Attention, on parle de deux tournures qui n'ont pas tout à fait le même sens.
Je pensais que vous visiez la tournure où "Que ne..." prend le sens de "Pourquoi..." : Que ne l'a-t-il (pas) dit plus tôt ? = Pourquoi ne l'a-t-il pas dit plus tôt ?
Mais la tournure dont vous donnez un exemple est la simple interro-négative qui peut tout à fait se présenter sous la forme "Que de cérémonies ne se tinrent pas ici jadis !?" (ou Que de cérémonies se tinrent ici jadis !?). On peut aussi la présenter sous la forme "Que ne..." mais c'est peu naturel : Que ne tinrent pas de cérémonies ici jadis !?
Je pensais que vous visiez la tournure où "Que ne..." prend le sens de "Pourquoi..." : Que ne l'a-t-il (pas) dit plus tôt ? = Pourquoi ne l'a-t-il pas dit plus tôt ?
Mais la tournure dont vous donnez un exemple est la simple interro-négative qui peut tout à fait se présenter sous la forme "Que de cérémonies ne se tinrent pas ici jadis !?" (ou Que de cérémonies se tinrent ici jadis !?). On peut aussi la présenter sous la forme "Que ne..." mais c'est peu naturel : Que ne tinrent pas de cérémonies ici jadis !?