Non mais tu t'es relu ?
Non mais tu t'es relu ?
On se demande parfois si les gribouilleurs des articles d'actualité mis en ligne sur la Toile prennent la peine de se relire.
Témoin cette phrase : « Mathieu Bock-Côté a consacré son éditorial à la peur provoquée par le Rassemblement National dans le bloc de gauche. « Si vous ne pensez pas que du mal de ce parti, vous en paierai inévitablement le prix » a alarmé l’essayiste.
Vous en paierai pour vous en paierez est quand même très gros. Seule bonne nouvelle, peut-être, c'est que cela semble indiquer que le scripteur prononce le futur en -ai comme le présent en -ez, ce qui est la prononciation traditionnelle parisienne.
Quant à l'extension de "alarmer" au sens de "dire en alarmant", elle me paraît abusive.
Témoin cette phrase : « Mathieu Bock-Côté a consacré son éditorial à la peur provoquée par le Rassemblement National dans le bloc de gauche. « Si vous ne pensez pas que du mal de ce parti, vous en paierai inévitablement le prix » a alarmé l’essayiste.
Vous en paierai pour vous en paierez est quand même très gros. Seule bonne nouvelle, peut-être, c'est que cela semble indiquer que le scripteur prononce le futur en -ai comme le présent en -ez, ce qui est la prononciation traditionnelle parisienne.
Quant à l'extension de "alarmer" au sens de "dire en alarmant", elle me paraît abusive.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Re: Non mais tu t'es relu ?
Il me semble que c'était celle de la génération de mes grands-parents. Pour ma part, dans ma banlieue parisienne des années cinquante, j'étais un peu surpris que les instituteurs insistassent (allitération consciente) sur cette prononciation fermée de la désinence du futur, annoncée, de surcroît, comme un son intermédiaire entre é et è.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
Re: Non mais tu t'es relu ?
Vos instituteurs avaient l'ouïe fine. Dans les mêmes années et aussi en banlieue parisienne, mes institueurs prônaient simplement le "é" pour le futur et le passé simple en -ai et le "è" pour l'imparfait et le conditionnel en -ais. Mais je crois que c'était plus un truc pour les dictées ; généralement, on prononçait déjà tout en "è".
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Re: Non mais tu t'es relu ?
J'ai appris la prononciation é pour le passé simple afin de le distinguer de l'imparfait en ê.
Mais le futur a toujours été prononcé ê.
Mais le futur a toujours été prononcé ê.
Re: Non mais tu t'es relu ?
Dommage, car il ne se distingue plus du conditionnel.
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Re: Non mais tu t'es relu ?
Y a-t-il une région où balai se prononce balé ?
- Hippocampe
- Messages : 3113
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Re: Non mais tu t'es relu ?
Pour ma part je ne fais pas de différence entre é et ai. Ça ne m'a jamais gêné. Et dans ce fil vous parlez chinois pour moi.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Uranie
- Messages : 2523
- Inscription : lun. 29 avr. 2024, 12:35
- Localisation : Au XVIIIe siècle
- Contact :
Re: Non mais tu t'es relu ?
Différence é / è très importante pour les dictées afin de différencier le passé simple (é) de l'imparfait (è).
"Les exceptions à la règle sont la féerie de l'existence." (Marcel Proust)
"Connaître sert beaucoup pour inventer." (Mme de Staël)
"Connaître sert beaucoup pour inventer." (Mme de Staël)
- freddy.lombard
- Messages : 1048
- Inscription : sam. 08 juin 2024, 17:07
Re: Non mais tu t'es relu ?
Je pense comprendre ça : dans le Puy-de-Dôme par exemple, on prononce é et ai de la même façon ; par exemple le lait se prononce « lé »Hippocampe a écrit : ↑jeu. 20 juin 2024, 19:59 Pour ma part je ne fais pas de différence entre é et ai. Ça ne m'a jamais gêné. Et dans ce fil vous parlez chinois pour moi.
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Re: Non mais tu t'es relu ?
Il ne s'agit pas de é et ai, mais de ai (= é) et ais, ait (= è)
Pour ce qui est des conjugaisons, on peut confondre le futur rai et le conditionnel rais ou le passé simple (ai) et le futur (ais).
Pour ce qui est des conjugaisons, on peut confondre le futur rai et le conditionnel rais ou le passé simple (ai) et le futur (ais).
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Hippocampe
- Messages : 3113
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Re: Non mais tu t'es relu ?
Je distingue nettement le é et le è mais je prononce le ais et le ait comme le é. Je ne suis pas le seul.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
Re: Non mais tu t'es relu ?
Bonjour à tous,
S'il est permis d'ajouter une remarque au méridional que je suis, je n'ai jamais fait la moindre confusion entre le son "é" et le son "ai".
À cela, une simple raison : l'excellente pédagogie des deux institutrices qui m'ont éduqué dans l'école primaire de mon petit village natal du Lauragais Audois.
J'entends encore les récitations des fables de Jean de La Fontaine que nous apprenions par cœur.
"...« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
- Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? J’en suis fort aise.
- Eh bien dansez maintenant. »
Ici, les terminaison et prononciation de l'imparfait et de l'impératif ne présentaient ( et ne présentent encore)
aucune difficulté pour les différencier tant à l'oreille que sous la plume.
S'il est permis d'ajouter une remarque au méridional que je suis, je n'ai jamais fait la moindre confusion entre le son "é" et le son "ai".
À cela, une simple raison : l'excellente pédagogie des deux institutrices qui m'ont éduqué dans l'école primaire de mon petit village natal du Lauragais Audois.
J'entends encore les récitations des fables de Jean de La Fontaine que nous apprenions par cœur.
"...« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
- Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? J’en suis fort aise.
- Eh bien dansez maintenant. »
Ici, les terminaison et prononciation de l'imparfait et de l'impératif ne présentaient ( et ne présentent encore)
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)