Seconde et deuxième

[Uranie]

J'ai un problème avec ces deux termes.

Règle : la règle communément admise et partagée par l'Académie française est d'écrire « second » lorsqu'il n'y a que deux éléments et pas de troisième dans votre énumération. Si vous parlez du deuxième élément d'une série allant au delà de deux, alors écrivez « deuxième ».

En classe pourtant (en prenant l'énumération à l'envers), nous disons Seconde, Troisième, Quatrième, etc.

[Leclerc92]

Oui, l'usage contredit la pseudo règle ! Pour ma part, j'essaie d'observer plus ou moins la règle quand j'écris, mais je sais très bien qu'elle n'est pas reconnue et pas très observée donc je n'y attache pas une grande importance ; c'est juste une sorte de très petite jouissance personnelle !

Règle : la règle communément admise et partagée par l'Académie française ...

Non, en fait l'Académie reconnaît qu'il n'y a pas de telle règle :

Longtemps, second a été la forme la plus courante, et certains grammairiens prétendaient réserver l’usage de deuxième aux cas où la série comprenait plus de deux éléments ; lorsque l’emploi de second s’est fait plus rare, on a voulu le réduire aux cas où la série ne comprend que deux éléments. Littré, déjà, contestait cette distinction qui jamais ne s’est imposée dans l’usage, même chez les meilleurs auteurs.
L’unique différence d’emploi effective entre deuxième et second est que second appartient aujourd’hui à la langue soignée, et que seul deuxième entre dans la formation des ordinaux complexes (vingt-deuxième, etc.).

https://www.dictionnaire-academie.fr/article/QDL029

Du reste, on trouve dans les textes anciens de nombreux Henri second, alors qu'on a eu un Henri III, ou des dates comme "le second de mars", alors qu'on sait qu'il y aura le 3 mars !

[Uranie]

Merci pour cette réponse circonstanciée.
Je trouve seconde beaucoup plus élégant.

[Perkele]

Toutefois quand Henri second régnait, Il était possible qu'il n'y eût jamais de troisième.

[Hippocampe]

Un exemple :
On dit en seconde pour parler de la vitesse d'une voiture alors qu'il y en a plus de eux.

[Jacques-André-Albert]

On peut remarquer aussi que second-seconde a été maintenu pour figurer dans une énumération, au rebours de tiers-tierce, quart-quarte, etc.

[abgech]

Je m'amuse parfois à démontrer à de jeunes enfants que mes mains n'ont que quatre doigts.
Je compte, en désignant successivement les doigts d'une main : premier, second, deuxième, troisième, quatrième.
Cela ne marche qu'une fois et avec des enfants assez jeunes.
Ensuite, je leur explique la différence entre second et deuxième.

[Uranie]

Oh, mais que voilà une bonne chose ! Simple et stupéfiant à la fois.

[Hippocampe]

Oui, pas mal du tout.

[Yeva Agetuya]

Notez qu'un officier peut être secondé par un officier en second. Il serait difficile de placer "deuxième" ici.

Et à propos de la classe de seconde, remarquons qu'elle est la troisième classe en partant de la terminale.

[freddy.lombard]

Et à propos de la classe de seconde, remarquons qu'elle est la troisième classe en partant de la terminale.

Ça ressemble à du Raymond Devos.

On peut également voyager en train en deuxième classe alors qu'il n'y a pas de troisième classe ; cependant cette catégorie a existé.
Mais on entend dire parfois « je voyage en seconde ».

[Jacques-André-Albert]

On peut remarquer aussi que second-seconde a été maintenu pour figurer dans une énumération, au rebours de tiers-tierce, quart-quarte, etc.

Les appellations anciennes ont subsisté en musique, où les intervalles sont désignés par seconde, tierce, quarte, quinte, sixte, septième et octave.
Je pense aussi à la quintessence, qui est au sens propre l'essence produite par la cinquième des distillations successives.

[Leclerc92]

Pensons aussi au tiers-monde et au quart-monde, ou, plus réjouissant, au tiers-livre et au quart-livre de Rabelais.

[Perkele]

Et le quintal.

[Leclerc92]

Eh eh, non justement. Méfions-nous des faux amis, dans la vraie vie comme en étymologie ! Quintal n'a aucun rapport avec quint mais plutôt avec cent.

QUINTAL, -AUX, subst. masc.

Étymol. et Hist. Ca 1220 (Beuve de Hanstone, éd. A. Stimming, I, 3948). Empr., par l'intermédiaire du lat. médiév.quintale (xiies. ds Du Cange), à l'ar. qinṭār « quintal », lui-même empr. par l'intermédiaire de l'araméen au gr. médiév. κ ε ν τ η ν α ́ ρ ι ο ν, empr. au lat. tardif centenarium « poids de cent livres » (vie-viies. ds Blaise Lat. chrét.). La forme quintar, att. aux xiiieet xives. (ds Gdf. Compl.) est prob. empr. directement à l'ar. Voir FEW t. 19, p. 94.

https://cnrtl.fr/etymologie/quintal