Accord du participe passé
Accord du participe passé
Bonjour à tous!
Veuillez examiner la phrase suivante:
...les objectifs de végétalisation et de dépollution que la ville s'était engagé à atteindre afin de se rendre digne de l'organisation des Jeux olympiques...
La question que je voudrais soumettre à votre attention est la suivante:
"engagé" a deux objects directs: "que" (=objectifs) et "s'" (=elle-même, la ville)
Avec lequel des deux COD l'accord doit-il se faire? Et pourquoi l'un plutôt que l'autre?
Veuillez examiner la phrase suivante:
...les objectifs de végétalisation et de dépollution que la ville s'était engagé à atteindre afin de se rendre digne de l'organisation des Jeux olympiques...
La question que je voudrais soumettre à votre attention est la suivante:
"engagé" a deux objects directs: "que" (=objectifs) et "s'" (=elle-même, la ville)
Avec lequel des deux COD l'accord doit-il se faire? Et pourquoi l'un plutôt que l'autre?
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Bonjour,
La Ville s'était engagée à faire quoi ? Que, pronom relatif mis pour les objectifs. COD sans participe passé.
Le pronom réfléchi se élidé sert à marquer qu'il s'agit d'un verbe pronominal. Quand on dit la Ville s'était engagée, c'est le verbe s'engager. Elle avait engagé elle-même, et c'est là que se situe l'accord. Avec un verbe pronominal, c'est le pronom qui gouverne l'accord.
On dirait par ailleurs, avec un verbe non pronominal : les travaux que la Ville avait engagés.
Notez que je mets une majuscule à Ville. S'il s'agit d'une commune quelconque, minuscule. Mais ici le mot a valeur de nom propre parce qu'elle est personnifiée.
Quand on dit « j'ai visité la ville de Bordeaux » c'est une ville parmi d'autres. Quand parle de « la Ville de Bordeaux » c'est un organisme défini, représenté par sa municipalité, une personne morale selon le terme juridique. J'espère que je me fais comprendre.
La Ville s'était engagée à faire quoi ? Que, pronom relatif mis pour les objectifs. COD sans participe passé.
Le pronom réfléchi se élidé sert à marquer qu'il s'agit d'un verbe pronominal. Quand on dit la Ville s'était engagée, c'est le verbe s'engager. Elle avait engagé elle-même, et c'est là que se situe l'accord. Avec un verbe pronominal, c'est le pronom qui gouverne l'accord.
On dirait par ailleurs, avec un verbe non pronominal : les travaux que la Ville avait engagés.
Notez que je mets une majuscule à Ville. S'il s'agit d'une commune quelconque, minuscule. Mais ici le mot a valeur de nom propre parce qu'elle est personnifiée.
Quand on dit « j'ai visité la ville de Bordeaux » c'est une ville parmi d'autres. Quand parle de « la Ville de Bordeaux » c'est un organisme défini, représenté par sa municipalité, une personne morale selon le terme juridique. J'espère que je me fais comprendre.
Dernière modification par Jacques le jeu. 19 juil. 2007, 9:15, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
J'apprécie la précision concernant l'emploi de la majuscule. Remarquez qu'on pourrait aussi interpréter la "Ville" comme la ville éternelle:jac a écrit :Bonjour,
La Ville s'était engagée à faire quoi ? Que, pronom relatif mis pour les objectifs. COD sans participe passé.
Le pronom réfléchi se élidé sert à marquer qu'il s'agit d'un verbe pronominal. Quand on dit la Ville s'était engagée, c'est le verbe s'engager. Elle avait engagé elle-même, et c'est là que se situe l'accord. Avec un verbe pronominal, c'est le pronom qui gouverne l'accord.
On dirait par ailleurs, avec un verbe non pronominal : les travaux que la Ville avait engagés.
Notez que je mets une majuscule à Ville. S'il s'agit d'une commune quelconque, minuscule. Mais ici le mot a valeur de nom propre parce qu'elle est personnifiée.
Quand on dit « j'ai visité la ville de Bordeaux » c'est une ville parmi d'autres. Quand parle de « la Ville de Bordeaux » c'est un organisme défini, représenté par sa municipalité, une personne morale selon le terme juridique. J'espère que je me fais comprendre.
Roma Caput Mundi
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???
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Re: Accord du participe passé
Très vieux sujet, sur lequel j'interviens parce que, en cherchant un en relation avec l'accord du participe, c'est le premier que je trouve ; mais aussi en raison de l'obligation où je me sens de le compléter. Dans la phrase de référence, engager n'a pas deux COD, mais un seul : s'. Le pronom relatif que est certes lui-même COD, mais d'atteindre : il ne me semble pas que quiconque l'ait dit à l'époque.angeloï a écrit :Bonjour à tous!
Veuillez examiner la phrase suivante:
...les objectifs de végétalisation et de dépollution que la ville s'était engagé à atteindre afin de se rendre digne de l'organisation des Jeux olympiques...
La question que je voudrais soumettre à votre attention est la suivante:
"engagé" a deux objects directs: "que" (=objectifs) et "s'" (=elle-même, la ville)
Avec lequel des deux COD l'accord doit-il se faire? Et pourquoi l'un plutôt que l'autre?
Mon propos d'aujourd'hui concerne la splendide Ballade des pendus et plus particulièrement ce vers :
Pies et corbeaux nous ont les yeux cavés,
Auriez-vous écrit cavés ?
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Re: Accord du participe passé
C'est en tout cas conforme à l'esprit de la règle soutenue par Marot. Le COD est devant le participe passé (proprement dit) et entraîne l'accord :André (G., R.) a écrit :Pies et corbeaux nous ont les yeux cavés,
Auriez-vous écrit cavés ?
J'ai ouvert et lu la lettre ; j'ai la lettre ouverte et lue.
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je ne cherchais pas à vous piéger. Mais, sauf erreur de ma part, il se pourrait que j'y sois parvenu.
« Caver » signifie creuser, évider. Pour « Pies et corbeaux nous ont les yeux cavés » on dirait éventuellement en français moderne Les pies et les corbeaux nous ont dévoré les yeux : dans cette phrase dévorer se comporte grammaticalement comme caver et le COD reste les yeux ; en présence de l'auxiliaire avoir, le participe n'y est pas accordé, placé qu'il est avant ledit COD.
Mais dans le vers de VILLON c'est bien ce même COD les yeux qui précède le participe cavés. L'accord est alors de règle !
Je crains fort de devoir l'admettre : comme vous, je n'aurais pas fait spontanément cet accord si l'on m'avait dicté la ballade. Pourtant je n'hésite jamais pour des phrases comme Les yeux des pendus, que les pies et les corbeaux ont dévorés... ou Ses nouvelles ? Je les ai toutes lues ! Tout simplement, nous sommes déconcertés lorsque le nom COD précède le participe, comme cela s'est fait jadis et se trouve parfois encore en poésie.
« Caver » signifie creuser, évider. Pour « Pies et corbeaux nous ont les yeux cavés » on dirait éventuellement en français moderne Les pies et les corbeaux nous ont dévoré les yeux : dans cette phrase dévorer se comporte grammaticalement comme caver et le COD reste les yeux ; en présence de l'auxiliaire avoir, le participe n'y est pas accordé, placé qu'il est avant ledit COD.
Mais dans le vers de VILLON c'est bien ce même COD les yeux qui précède le participe cavés. L'accord est alors de règle !
Je crains fort de devoir l'admettre : comme vous, je n'aurais pas fait spontanément cet accord si l'on m'avait dicté la ballade. Pourtant je n'hésite jamais pour des phrases comme Les yeux des pendus, que les pies et les corbeaux ont dévorés... ou Ses nouvelles ? Je les ai toutes lues ! Tout simplement, nous sommes déconcertés lorsque le nom COD précède le participe, comme cela s'est fait jadis et se trouve parfois encore en poésie.
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je me permets de copier une petite note trouvée dans un livre à propos de ce genre de construction :
https://books.google.fr/books?id=nTYJAA ... &q&f=falseAutrefois on pouvait, au prétérit indéfini, placer le régime direct entre l'auxiliaire et le participe: alors le participe s'accordait avec le régime qui précédait. Nous disons encore: j'ai tout vu , je n'ai rien entendu; mais nous ne dirions plus : j'ai la maison vue, au lieu de j'ai vu la maison. Rien de plus fréquent, jusqu'à Boileau et Racine, que la première de ces deux constructions :
O Dieu, dont les bontez de nos larmes touchées
Ont aux vaines fureurs leurs armes arrachées. Malherbe.
Il est de tout son sang comptable à la patrie;
Chaque goutte épargnée a sa gloire flétrie. Corneille
Mais vous avez cent fois notre encens refusé. La Fontaine
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Merci. Évidemment, pour l'alexandrin de La Fontaine, le participe s'écrirait de la même façon s'il était placé avant le COD !
En allemand (Elstern und Raben haben uns die Augen gefressen, Pies et corbeaux nous ont dévoré les yeux) le participe passé se place systématiquement à la fin de la principale ou de l'indépendante, mais il est alors invariable ! Cependant, comme en français, il en existe un emploi adjectival, déclinable (die von den Elstern gefressenen Jungvögel..., les jeunes oiseaux dévorés par les pies...). Si, si, c'est possible !
En allemand (Elstern und Raben haben uns die Augen gefressen, Pies et corbeaux nous ont dévoré les yeux) le participe passé se place systématiquement à la fin de la principale ou de l'indépendante, mais il est alors invariable ! Cependant, comme en français, il en existe un emploi adjectival, déclinable (die von den Elstern gefressenen Jungvögel..., les jeunes oiseaux dévorés par les pies...). Si, si, c'est possible !