« Je nous »
« Je nous »
Je m’interroge sur la correction de phrases telles que Je nous ai inscrits, pour dire que j’ai inscrit moi-même et mon interlocuteur (à un cours, par exemple). Que me dites-vous ?
Je nous transporte
Il me semble que ce n'est pas que ce soit familier ou pas mais qu'il serait bon de savoir si ça se dit ou si ça ne se dit pas.
Or, j'aurais quand même tendance à dire, qu'en général, ce n'est pas ce qui vient à l'idée en premier.
Mais alors..?
En "bidouillant" un peu ne pourrait-on pas dire par exemple :
"En un éclair, au volant de ma puissante voiture, nous serons transportés à l'autre bout de la ville." ?
"Je nous transporte", j'ai du mal...
Or, j'aurais quand même tendance à dire, qu'en général, ce n'est pas ce qui vient à l'idée en premier.
Mais alors..?
En "bidouillant" un peu ne pourrait-on pas dire par exemple :
"En un éclair, au volant de ma puissante voiture, nous serons transportés à l'autre bout de la ville." ?
"Je nous transporte", j'ai du mal...
Voici les six attestations de « je nous » dans le TLFi (qui ne me paraissent pas du langage châtié, sauf l’exemple de Montherlant) :
On avait maintenant en plus de l’équipe du Frisé, le commissaire Mandru et sa brigade au train. Je nous voyais pas sortis de l'auberge ! (A. SIMONIN, Le Petit Simonin illustré par l’ex., Paris, N.R.F., 1968, p. 263)
Malchanceux. Je nous trouvais encore pas trop dévernis dans notre mouscaille (SIMONIN, Cave se rebiffe, 1954, p. 78).
Je nous ai fait bouffer pas mal... et pas de la cropinette au sel ! ... de la vraie barbaque première ! ... de la frite à discrétion... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 466)
Je nous voyais, attachés l’un à l’autre par les parties intimes, mais moi, (...) rejetant le buste et la tête, loin, vers l’air, vers la liberté, vers tout ce qui n’était pas elle (MONTHERL., Pte Inf. Castille, 1929, p. 615).
Non, je me tairai point (...) J’ai bonne souvenance, vous savez ! (elle se lève.) Qu’est-ce que vous me disiez, dans ce temps-là ? Vous me disiez : « Laisse venir... Attends seulement que la maîtresse ait défunté, et je nous épouserons, tous les deusses. » (MARTIN DU G., Testam. P. Leleu, 1920, I, p. 1147)
Mais non, dit Gabriel, mais non, Charles, c’est un pote et il a un tac. Je nous le sommes réservé à cause de la grève précisément, son tac (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 15).
On avait maintenant en plus de l’équipe du Frisé, le commissaire Mandru et sa brigade au train. Je nous voyais pas sortis de l'auberge ! (A. SIMONIN, Le Petit Simonin illustré par l’ex., Paris, N.R.F., 1968, p. 263)
Malchanceux. Je nous trouvais encore pas trop dévernis dans notre mouscaille (SIMONIN, Cave se rebiffe, 1954, p. 78).
Je nous ai fait bouffer pas mal... et pas de la cropinette au sel ! ... de la vraie barbaque première ! ... de la frite à discrétion... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 466)
Je nous voyais, attachés l’un à l’autre par les parties intimes, mais moi, (...) rejetant le buste et la tête, loin, vers l’air, vers la liberté, vers tout ce qui n’était pas elle (MONTHERL., Pte Inf. Castille, 1929, p. 615).
Non, je me tairai point (...) J’ai bonne souvenance, vous savez ! (elle se lève.) Qu’est-ce que vous me disiez, dans ce temps-là ? Vous me disiez : « Laisse venir... Attends seulement que la maîtresse ait défunté, et je nous épouserons, tous les deusses. » (MARTIN DU G., Testam. P. Leleu, 1920, I, p. 1147)
Mais non, dit Gabriel, mais non, Charles, c’est un pote et il a un tac. Je nous le sommes réservé à cause de la grève précisément, son tac (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 15).
Une phrase telle que "Je nous crois perdus" diffère un peu des précédentes. En effet, le complément d'objet direct "nous" est en même temps sujet d'un verbe être sous-entendu. Elle est calquée sur la proposition infinitive latine (je-crois-nous-être-perdus). Elle n'appartient pas au langage familier et me semble d'usage moins courant que "Je crois que nous sommes perdus".
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Les exemples que vous donnez Marco sont des phrases de type populaire et argotique. C'est le français de Gavroche, l'absence de négation montre ses origines. La dernière, je nous le sommes , est une corruption de langage. Le style de Simonin ne peut pas être retenu comme critère d'analyse.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).