Incessamment sous peu
Incessamment sous peu
Connaissez-vous l'origine de l’expression « incessamment sous peu » ?
La considère-t-on aujourd’hui comme un pléonasme courant ou une expression populaire ?
La considère-t-on aujourd’hui comme un pléonasme courant ou une expression populaire ?
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Dorénavant et désormais sont synonymes :
– Dorénavant c'est d'ores en avant, où ores est un ancien mot signifiant le moment présent (je sais, je l'ai déjà dit) ; donc à partir de cet instant et pour la suite ;
- Désormais c'est dès ores mais où mais, du latin magis « davantage » reprend son sens premier de plus : à partir de tout de suite et pour ce qui suivra.
Ce qui comme vous le démontrez fait de « à partir de dorénavant (ou de désormais) » un pléonasme populaire à valeur de plaisanterie.
– Dorénavant c'est d'ores en avant, où ores est un ancien mot signifiant le moment présent (je sais, je l'ai déjà dit) ; donc à partir de cet instant et pour la suite ;
- Désormais c'est dès ores mais où mais, du latin magis « davantage » reprend son sens premier de plus : à partir de tout de suite et pour ce qui suivra.
Ce qui comme vous le démontrez fait de « à partir de dorénavant (ou de désormais) » un pléonasme populaire à valeur de plaisanterie.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il y a tout de même un argument en défaveur de ces tournures ; à l'origine, ce sont des fautes volontaires créées en manière de plaisanterie. Malheureusement, elles se répandent, ne sont plus comprises comme telles et finissent par s'enraciner dans l'usage. La preuve, Valiente, vous vous interrogez à ce sujet. C'est le signe que la formule change de statut par un emploi fréquent. Prenez cette autre boutade, « détester cordialement », elle n'est plus perçue comme une antinomie plaisante, mais s'est incrustée dans le langage, et est utilisée de bonne foi par de plus en plus de gens qui n'en font pas l'analyse critique. Je l'ai lue dans des textes sérieux.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ai un doute. Cordial signifie « qui vient du cœur », avec une idée favorable de chaleur humaine, d'élan généreux, d'accueil. Dans l'absolu, on peut détester quelqu'un du plus profond du cœur, mais le mot cordial a pris résolument un sens bénéfique dans l'usage, avec le contexte de tous les bons sentiments qui sont bizarrement liés à cet organe ; c'est ce qui empêche de l'associer au verbe détester.
Intime, dans sons sens d'origine, veut dire « qui est à l'intérieur de l'homme, dans ce qu'il a de plus profond ». On devrait donc pouvoir l'accoupler à un mot qui exprime la haine, une haine que l'on ressent intensément dans son moi profond. Toutefois, il a évolué lui aussi vers une idée favorable de « qui partage les secrets, qui a le privilège d'entrer dans la vie privée, de recevoir les confidences de quelqu'un », ce qui s'accorde mal encore avec de sombres ressentiments.
En fait pour les deux, ce n'est pas l'étymologie qui oppose, mais plutôt la signification convenue, où les bons sentiments prennent une grande place.
C'est un concept qui dépasse celui du lexique.
Intime, dans sons sens d'origine, veut dire « qui est à l'intérieur de l'homme, dans ce qu'il a de plus profond ». On devrait donc pouvoir l'accoupler à un mot qui exprime la haine, une haine que l'on ressent intensément dans son moi profond. Toutefois, il a évolué lui aussi vers une idée favorable de « qui partage les secrets, qui a le privilège d'entrer dans la vie privée, de recevoir les confidences de quelqu'un », ce qui s'accorde mal encore avec de sombres ressentiments.
En fait pour les deux, ce n'est pas l'étymologie qui oppose, mais plutôt la signification convenue, où les bons sentiments prennent une grande place.
C'est un concept qui dépasse celui du lexique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Oui, lorsque l'expression est utilisée de manière courante, cela permet au doute de s'installer. La plus belle preuve de son intégration dans le language est malheureusement son utilisation sérieuse par un certain nombre.Jacques a écrit :Malheureusement, elles se répandent, ne sont plus comprises comme telles et finissent par s'enraciner dans l'usage. La preuve, Valiente, vous vous interrogez à ce sujet.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ai toujours vu la Suisse comme le pays du chocolat, mais pas celui du pléonasme.abgech a écrit :Soyons précis jusqu'au bout:Perkele a écrit :... et jusqu'à désormais. :D
"À partir de dorénavant et jusqu'à désormais inclus"
C'est une expression relativement fréquente en Suisse.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Sans vouloir être désobligeant, il me semble que language est la traduction anglaise de notre langage, et que cette petite faute de frappe dans votre message, étant certainement le produit d'une intégration de l'omniprésence de l'anglais, constitue ici une sorte de mise en abyme.valiente a écrit :Oui, lorsque l'expression est utilisée de manière courante, cela permet au doute de s'installer. La plus belle preuve de son intégration dans le language est malheureusement son utilisation sérieuse par un certain nombre.
Nouveau venu sur cet excellent forum, je souhaitais simplement commencer par un petit clin d'oeil.
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude