Le pot au lait
Je ne connaissais pas ce vers, mais dans le flot de paroles que je suppose autour, je pense que je ne me serais par arrêté à cette facétie, pour reprendre vos termes.Jacques a écrit :Mais combien de lecteurs ont découvert le clin d'œil : Jerimadeh = j'ai rime à dait ?
Mais j'avoue que je suis encore en train de méditer sur Vaugelas...
![[choqué] :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Pour Booz, je vous donne le groupe de quatre vers complet, ce sera plus clair :
Tout reposait dans Ur et dans Jerimadeh.
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ;
Le croissant fin et clair, parmi ces fleurs de l'ombre
Brillait à l'occident, et Ruth se demandait.......................................
Notre Victor national, séchant sur la rime à donner à demandait, eut cette idée d'en inventer une, en y ajoutant l'astucieux calembour.
Si vous voulez le poème en entier, voyez ici :
http://poesie.webnet.fr/poemes/France/hugo/38.html
Pour ce qui est de l'expression dont nous devons la paternité à Vaugelas, disons qu'il ne fait pas référence à un félin domestique, et si vous avez tant soit peu de culture en argot vulgaire, vous devriez comprendre. Sinon, je vous l'expliquerai en message privé.
Vous savez déjà que cette locution signifie « ne pas avoir peur d'appeler les choses par leur nom, si cru fût-il ». Remarquez que la plupart des gens qui l'emploient en ignorent le véritable sens.
Tout reposait dans Ur et dans Jerimadeh.
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ;
Le croissant fin et clair, parmi ces fleurs de l'ombre
Brillait à l'occident, et Ruth se demandait.......................................
Notre Victor national, séchant sur la rime à donner à demandait, eut cette idée d'en inventer une, en y ajoutant l'astucieux calembour.
Si vous voulez le poème en entier, voyez ici :
http://poesie.webnet.fr/poemes/France/hugo/38.html
Pour ce qui est de l'expression dont nous devons la paternité à Vaugelas, disons qu'il ne fait pas référence à un félin domestique, et si vous avez tant soit peu de culture en argot vulgaire, vous devriez comprendre. Sinon, je vous l'expliquerai en message privé.
Vous savez déjà que cette locution signifie « ne pas avoir peur d'appeler les choses par leur nom, si cru fût-il ». Remarquez que la plupart des gens qui l'emploient en ignorent le véritable sens.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
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- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Je ne vais pas me mêler de ce noble sujet que je me contente de lire (avec intérêt) par manque de compétence, vous me connaissez. Cependant, j'ai trouvé un compromis pour paletot aussi ; il suffit de faire la liaison à la Jacques ChiracJacques a écrit :Mais que pensez-vous de cette liaison ou de ce hiatus avec paletot ? Que l'on choisisse l'un ou l'autre, il y a quelque chose qui heurte l'oreille....
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
J"en déduis donc que je suis inculte dans ce domaine. Je crois deviner, ayant déjà entendu une expression dont le début est similaire mais dont la fin est plus explicite ; une expression d'adolescent en somme.Jacques a écrit :si vous avez tant soit peu de culture en argot vulgaire, vous devriez comprendre.
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Très bon Claude ! Voilà qui résoud la question.
Je dois quand même ajouter que je ne suis pas non plus sur un terrain familier, et que mes connaissances en poésie sont à peu près sur le même plan que les vôtres. J'ai juste de la curiosité au sujet de cette histoire de paletot qui paraît saugrenue à un béotien dans mon genre. Ce qui me chagrine, je l'ai déjà dit aussi, c'est que les poètes ont tous les droits, y compris ceux qui peuvent choquer, et qui ne nous sont pas dévolus à nous autres qui ne faisons pas partie du cercle autorisé. Parce que si l'un de nous deux s'avisait de construire une phrase de ce genre, on se moquerait de lui, alors que chez Rimbaud cela devient de l'art et du raffinement dialectique.
Je dois quand même ajouter que je ne suis pas non plus sur un terrain familier, et que mes connaissances en poésie sont à peu près sur le même plan que les vôtres. J'ai juste de la curiosité au sujet de cette histoire de paletot qui paraît saugrenue à un béotien dans mon genre. Ce qui me chagrine, je l'ai déjà dit aussi, c'est que les poètes ont tous les droits, y compris ceux qui peuvent choquer, et qui ne nous sont pas dévolus à nous autres qui ne faisons pas partie du cercle autorisé. Parce que si l'un de nous deux s'avisait de construire une phrase de ce genre, on se moquerait de lui, alors que chez Rimbaud cela devient de l'art et du raffinement dialectique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Juste une question de précaution : êtes-vous majeur ?valiente a écrit :J"en déduis donc que je suis inculte dans ce domaine. Je crois deviner, ayant déjà entendu une expression dont le début est similaire mais dont la fin est plus explicite ; une expression d'adolescent en somme.Jacques a écrit :si vous avez tant soit peu de culture en argot vulgaire, vous devriez comprendre.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je vous rassure, tous les poètes ne seraient pas excusés de ce genre de légèreté. Encore faut-il pouvoir se le permettre...Jacques a écrit :Parce que si l'un de nous deux s'avisait de construire une phrase de ce genre, on se moquerait de lui, alors que chez Rimbaud cela devient de l'art et du raffinement dialectique.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je vous donne la clef en message privé, mais je n'avais pas l'intention, en faisant la remarque, de m'embarquer dans des histoires scabreuses. Convaincu que tout le monde connaissait l'anecdote, je voulais faire remarquer que les auteurs célèbres ne sont pas des saints, et que certains ont la plume leste. Car à vrai dire, je trouve que Vaugelas y va vraiment fort et qu'il dépasse les autres en culot, et cela m'a toujours choqué. Il va de soi que je n'emploie jamais cette formule.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je me demande s’il n’y pas non plus, sous mon paletot aussi devenait idéal, une sorte de jeu de mots qui irait dans la direction générale du sens du poème : mon pas, le tôt aussi, devenait idéal, c’est-à-dire « mon pas, bien que juvénile, devenait idéal », autrement dit « mon pas physique » devient « mon pas lyrique/poétique ». Bon, c’est peut-être un peu tiré par les cheveux, mais tout, dans ce poème, tend au voyage à la fois concret et imaginaire…
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
J'ai manqué toute la conversation concernant le vers de Rimbaud. Marco, votre interprétation, je dois le dire, me laisse perplexe. « Le tôt aussi » peut-il vraiment s'interpréter comme « bien que juvénile » ?
En réalité, ce hiatus (car je n'ai jamais fait la liaison) est, ce me semble, tout naturel. Et même, pour la prosodie classique, il n'y a pas d'hiatus, nous avons déjà mentionné ce point dans une conversation antérieure. Du moment qu'une consonne sépare les deux sons vocaliques, on ignore l'hiatus. C'est peut-être un artifice, mais c'est un artifice reconnu depuis longtemps. On cite :
Qu'on a peine à haïr ce qu'on a tant aimé ! (Corneille)
où le h permet d'éviter l'hiatus.
Dans la poésie post romantique, on ne se soucie en général plus trop de ces conventions-là.
Contrairement à Valiente, je préfère la version sans liaison. Cette reprise du son « o », si elle se fait dans la continuité, sans arrêt entre les deux mots, n'a rien qui choque l'oreille, pas plus, en tout cas que le Booz de Victor Hugo :
Booz s’était couché de fatigue accablé ;
Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.
Vous remarquez au passage qu'il y a au moins deux « hiatus » dans ce simple quatrain, mais qu'à chaque fois, une consonne placée entre les deux son vocaliques les rend permis.
P.S. : En cherchant, j'ai trouvé cela : http://www.wheatoncollege.edu/Academic/ ... oheme.html
En réalité, ce hiatus (car je n'ai jamais fait la liaison) est, ce me semble, tout naturel. Et même, pour la prosodie classique, il n'y a pas d'hiatus, nous avons déjà mentionné ce point dans une conversation antérieure. Du moment qu'une consonne sépare les deux sons vocaliques, on ignore l'hiatus. C'est peut-être un artifice, mais c'est un artifice reconnu depuis longtemps. On cite :
Qu'on a peine à haïr ce qu'on a tant aimé ! (Corneille)
où le h permet d'éviter l'hiatus.
Dans la poésie post romantique, on ne se soucie en général plus trop de ces conventions-là.
Contrairement à Valiente, je préfère la version sans liaison. Cette reprise du son « o », si elle se fait dans la continuité, sans arrêt entre les deux mots, n'a rien qui choque l'oreille, pas plus, en tout cas que le Booz de Victor Hugo :
Booz s’était couché de fatigue accablé ;
Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.
Vous remarquez au passage qu'il y a au moins deux « hiatus » dans ce simple quatrain, mais qu'à chaque fois, une consonne placée entre les deux son vocaliques les rend permis.
P.S. : En cherchant, j'ai trouvé cela : http://www.wheatoncollege.edu/Academic/ ... oheme.html
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)