Le subjonctif
L'oubli du subjonctif
On ne peut que déplorer cet oubli du subjonctif, mode qui continue à s'appliquer, quoique l'on puisse entendre partout et surtout au travers des médias. Un bel exemple recueilli pas plus tard que ce matin sur une radio périphérique : "Je ne pense pas qu'il est atteint par une maladie incurable" !
- Klausinski
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Je reprends ce post pour poser une question sur cet éternel sujet de controverses grammaticales qu’est le subjonctif.
Un ami, voyant corriger l’un de ses écrits, demande des explications ; il vient de recevoir un mail dans lequel on lui explique qu’il ne peut pas écrire : « La seule question qui se posât lui vint à l’esprit ». On lui dit que son verbe, se trouvant dans « le groupe sujet », il s’ensuit qu’il ne peut pas être au mode subjonctif. On lui dit encore que sa phrase serait juste s’il avait écrit, par exemple : « La question nous vînt à l'esprit, c'était la seule que nous pussions
nous poser en cet instant. »
J’ai écrit à mon ami toutes les raisons que j’ai de douter que cette règle existe vraiment, mais comme deux précautions valent mieux qu’une, j’aimerais avoir votre avis sur la question.
Un ami, voyant corriger l’un de ses écrits, demande des explications ; il vient de recevoir un mail dans lequel on lui explique qu’il ne peut pas écrire : « La seule question qui se posât lui vint à l’esprit ». On lui dit que son verbe, se trouvant dans « le groupe sujet », il s’ensuit qu’il ne peut pas être au mode subjonctif. On lui dit encore que sa phrase serait juste s’il avait écrit, par exemple : « La question nous vînt à l'esprit, c'était la seule que nous pussions
nous poser en cet instant. »
J’ai écrit à mon ami toutes les raisons que j’ai de douter que cette règle existe vraiment, mais comme deux précautions valent mieux qu’une, j’aimerais avoir votre avis sur la question.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Voici ce que nous dit Grevisse (Le bon usage, 9ème édition, § 1013 a):
La phrase en question me paraît parfaitement correcte.Le verbe de la relative se met au subjonctif : [...]
2° Quand l’antécédent contient un superlatif ou une expression de valeur analogue, formée au moyen d’un des adjectifs seul, premier, dernier, unique, suprême. Le subjonctif sert alors à apporter quelque tempérament à la valeur trop absolue de la principale, soit qu’il reste un certain doute dans l’esprit, soit qu’on veuille éviter de prendre un ton tranchant :
C’est l’unique poste que vous puissiez remplir. L’unique allégement qu’elle eût pu recevoir. (Corneille) Un des premiers plaisirs que j’aie goûtés était de lutter contre les orages. (Chateaubriand) Le meilleur auxiliaire que puisse trouver la discipline, c’est le danger. (Vigny) O la plus chère tombe et la plus ignorée Où dorme un souvenir ! (Musset)
- Klausinski
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Le Grévisse montre encore sa grande valeur, en cette occasion. La règle de ces bonshommes serait donc une invention ou la mauvaise compréhension d’un point particulier de cette règle.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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On rencontre surtout beaucoup de gens qui veulent se poser en donneurs de leçons. Cette construction est classique et ne prête pas à discussion ou interprétation. Le français est déjà une langue très compliquée, il ne faut pas essayer d'ajouter de ces raisonnements fallacieux fondés sur des arguments douteux.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Je suis bien d'accord, et j'y ajoute Hanse et Bordas, qui sont aussi de fort bon conseil. En général, quand j'ai un souci, je consulte les trois.Marco a écrit :Grevisse (rappelons au passage qu’il n’a pas d’accent), c’est ma bible.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
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Vive Grevisse donc ! et sans accent. Vous avez tout à fait cerné le problème Jacques, j’ai souvent eu affaire à ces gens qui soutiennent avec aplomb des règles inexistantes. Pour le coup, s’agissant de correcteurs à peu près professionnels, je me suis pris à douter un peu.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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Ah, mais je n'ai pas que ces trois-là, il y a une batterie de livres sur la langue française, l'étymologie, la rhétorique, l'histoire de la langue, les racines grecques, les racines latines, les jeux de lettres, les difficultés, les locutions etc.valiente a écrit :Quelle artillerie littéraire ! Vous êtes impressionnantJacques a écrit : En général, quand j'ai un souci, je consulte les trois.
Quand on aime on ne compte pas !
Dernière modification par Jacques le dim. 03 févr. 2008, 7:38, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).