Fautif ou non ?
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
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Rémi, c'est une profession de foi qui me réchauffe le cœur. On a plusieurs fois demandé ici, et on nous le demande encore à l'association Défense de la langue française, que peut-on faire pour enrayer le fléau qui dévaste notre langue ? Voilà une réponse parmi d'autres : vous vous faites militant sur votre lieu d'études, en sollicitant l'appui des professeurs. Bravo, c'est très courageux et l'initiative est belle !
Quant à votre crainte de vous exprimer par peur de commettre des fautes, il faut la remiser aux oubliettes. Premier constat : vous avez un bon style et une belle orthographe. Deuxièmement, ici vous n'entrez pas dans le sanctuaire du savoir, nous ne sommes pas des savants mais des amateurs passionnés. Il suffit d'aimer, et vous le déclarez fort bien. Ici, personne ne vous jugera, nous sommes tous faillibles, nous avons tous commis des fautes ou des erreurs, nous ne sommes pas toujours sûrs de nous et en commettrons d'autres (il n'y a que les sots qui affirment ne pas se tromper).
Alors, débridez-vous sans retenue.
Quant à votre crainte de vous exprimer par peur de commettre des fautes, il faut la remiser aux oubliettes. Premier constat : vous avez un bon style et une belle orthographe. Deuxièmement, ici vous n'entrez pas dans le sanctuaire du savoir, nous ne sommes pas des savants mais des amateurs passionnés. Il suffit d'aimer, et vous le déclarez fort bien. Ici, personne ne vous jugera, nous sommes tous faillibles, nous avons tous commis des fautes ou des erreurs, nous ne sommes pas toujours sûrs de nous et en commettrons d'autres (il n'y a que les sots qui affirment ne pas se tromper).
Alors, débridez-vous sans retenue.
Dernière modification par Jacques le sam. 29 mars 2008, 18:38, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Les fluctuat nec mergiturClaude a écrit :Cette expression latine est citée par Georges Brassens dans « Les copains d'abord ».Jacques a écrit :...Fluctuat nec mergitur...
C'était pas d'la littérature
...................
Mais l'ami Geogeo trichait pour la rime, il prononçait -tur et, si je ne m'abuse, on devrait dire -tour.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
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- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
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En fait, c'est bien plus ancien :
http://www.croisiere-paris.com/croisier ... uctuat.htm
http://www.croisiere-paris.com/croisier ... uctuat.htm
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- Jacques
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La devise remonterait donc au 8e siècle. La traduction donnée sur votre lien est correcte.JR a écrit :En fait, c'est bien plus ancien :
http://www.croisiere-paris.com/croisier ... uctuat.htm
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
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J’en ai trouvé un exemple amusant :Claude a écrit :Je dois être comme monsieur Jourdain avec sa prose ; depuis que je suis en âge de parler, j'ai certainement fait des périssologies.
http://pagesperso-orange.fr/jjblain/new ... ulle2g.gif
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Votre discours est très agréable, Rémi.
Je reviens sur ce sujet car j’ai moi aussi une question à poser concernant la tautologie. J’aimerais savoir si l’expression : « présenter le double avantage d’être à la fois ceci et cela… » est un pléonasme.
Je reviens sur ce sujet car j’ai moi aussi une question à poser concernant la tautologie. J’aimerais savoir si l’expression : « présenter le double avantage d’être à la fois ceci et cela… » est un pléonasme.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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Je ne vois ni pléonasme ni tautologie (bien qu'ils soient cousins, il vaut mieux ne pas les confondre). Vous énoncez un fait : il y a un double avantage. Ensuite vous définissez les deux avantages, c'est ce qu'attend votre interlocuteur. Votre phrase ne comporte pas de répétition ou de double formulation.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Le doute portait sur l’expression « à la fois » qui semble reprendre la même idée que « double ». Merci de m’avoir encore une fois rassuré. :D
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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Cela ne paraît pas pléonastique, peut-être un peu redondant, car on pourrait se passer de celle formule sans que le sens de la phrase n'en soit altéré. Mais là encore on peut discuter, car deux avantages ne sont pas obligatoirement simultanés, ils peuvent être consécutifs, ou alternés, ou périodiques. Cet à la fois me paraît être aussi un possible synonyme de « tout aussi bien » ou de « en même temps ». On dit également « le double avantage d'être et ceci... et cela... »
Je crois qu'il ne faudrait pas que, par désir de bien faire, nous devenions des « paranoïaques » (le mot est à la mode) de la rhétorique.
Je crois qu'il ne faudrait pas que, par désir de bien faire, nous devenions des « paranoïaques » (le mot est à la mode) de la rhétorique.
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- Klausinski
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Malgré tout, je ne me défais pas de cette paranoïa. Je crois que j’empire, même. J’aurais encore besoin de votre précieux conseil. Pensez-vous qu’il est lourd de parler d’une chose « rendue permise » plutôt que « permise » tout court ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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Je crois que nous en sommes tous là, perpétuellement à nous remettre en cause, peut-être par réaction au laisser-aller actuel. Parce qu'en fait, je recommande de ne pas tomber dans la paranoïa rhétorique, mais j'ai aussi ce penchant.
On dit qu'une chose est rendue possible, parce que l'on a fait quelque chose, on a accompli un acte ou pris une décision qui permet sa réalisation. Mais rendue permise ne colle pas. Autant que je puisse en juger à première vue, rendre s'applique à des adjectifs, mais pas à des verbes, et permis / permise son des participes passés qui ne sont même pas en fonction d'adjectifs.
On dit qu'une chose est rendue possible, parce que l'on a fait quelque chose, on a accompli un acte ou pris une décision qui permet sa réalisation. Mais rendue permise ne colle pas. Autant que je puisse en juger à première vue, rendre s'applique à des adjectifs, mais pas à des verbes, et permis / permise son des participes passés qui ne sont même pas en fonction d'adjectifs.
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- Klausinski
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J’ignore quel processus mental nous fait oublier les expressions les plus communes. Sans vous, j’oubliais tout à fait qu’on pouvait dire : « rendue possible ». Je me rends compte que c’était cela que je voulais écrire. Je sentais obscurément que mon expression était fausse mais je ne parvenais pas à mettre le doigt sur mon erreur. Heureusement que ce forum est là ! Merci encore, Jacques !
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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