Lui non plus ne sait pas jouer...

Répondre
Orphaios

Lui non plus ne sait pas jouer...

Message par Orphaios »

Il y a quelques instants je viens de lire, sur un des forums, cette phrase: "parce que lui non plus ne sait pas en jouer". À l'école on m'a toujours enseigné que le pronom lui (comme moi, toi et eux) ne sert qu'à emphatiser le sujet (parfois le COD et le COI) déjà exprimé par le pronom proclitique (dans ce cas il aurait été "il"). Pourtant, ici on l'utilise comme s'il était vraiment le seul sujet. Pourriez-vous m'expliquer pourquoi? C'est dû à l'interposition du complément "non plus" ou quelle serait la raison? À l'attente impatiente de vos réponses, merci d'avance à tous, comme d'habitude :wink:
Avatar de l’utilisateur
Marco
Messages : 1038
Inscription : jeu. 09 juin 2005, 23:36

Message par Marco »

Lorsque lui est suivi d’un adverbe, c’est la seule forme possible (lui-même, lui aussi, lui non plus, etc.).
Orphaios

Message par Orphaios »

Merci, Marco, mais je ne sais pas si je vous comprends. Pourquoi l'on n'aurait pas pu/dû écrire "parce que lui non plus(,) IL ne sait pas en jouer" ou "parce qu'IL ne sait pas en jouer, lui non plus" ou "parce qu'IL ne sait pas, lui non plus, en jouer"? Y a-t-il d'autres cas où l'on puisse/doive substituer un pronom par l'autre ou s'agît-il d'une coquille? J'aimerais connaître s'il existe une règle concernant la possible (ou non) alternance des deux types de pronoms. Ou c'est peut-être une question de niveau de langue qui n'a pas beaucoup à voir avec la grammaire?
Avatar de l’utilisateur
Marco
Messages : 1038
Inscription : jeu. 09 juin 2005, 23:36

Message par Marco »

Le pronom il, dans vos phrases, est un pronom de reprise et il n’est pas suivi d’un adverbe. ;)
Invité

Message par Invité »

Je dois confesser, Marco, avec honte, que je n'arrive pas à comprendre ce que vous voulez dire :oops: :oops: :oops:
codrila

Message par codrila »

Bonsoir Orphaios,
«parce que lui non plus ne sait pas en jouer.»
Dans votre exemple , le pronom sujet est séparé du verbe savoir : lui est la forme disjointe du pronom personnel masculin 3 ème personne du singulier en français.

Mettre il , ensuite, serait une reprise , avec valeur d'insistance . Voir explication de Marco :)
Avatar de l’utilisateur
Marco
Messages : 1038
Inscription : jeu. 09 juin 2005, 23:36

Message par Marco »

Et on pourrait dire, pour compléter le cadre, que le pronom il (comme tous les autres pronoms sujets) est toujours directement suivi d’un verbe conjugué, dont il ne peut être séparé que par la négation ne et/ou par un pronom personnel complément d’objet direct ou indirect.

Il lit des livres. Il ne lit pas de livres. Il les lit. Il ne les lit pas. Il leur a apporté des livres.
Frédounette

Message par Frédounette »

Bon, eh bien, disons que, voyez-vous, vous comprenez, en fait, c'est-à-dire, en réalité, oserais-je, ...

Et puis tant pis, je n'hésite plus : Codrila, s'il-vous-plaît, pourriez-vous me donner une explication de texte de lui est la forme disjointe du pronom personnel masculin 3 ème personne du singulier en français ?
Comme Muriel Robin, je comprends les mots, mais je ne comprends pas la phrase. :cry:
Merci. :wink:
Orphaios

Message par Orphaios »

Ah, je crois que je commence à comprendre. Merci à tous les deux :D
Cela veut dire que je peux dire:

- Moi, non plus, n'aime pas le poisson;
- Toi, par contre, n'y iras pas;
- Eux, pourtant, devront obéir à leurs parents... ?

Si vous me dites que oui cela supposera renier de tout ce que j'avais appris à propos de ce sujet! :lol:
Avatar de l’utilisateur
Marco
Messages : 1038
Inscription : jeu. 09 juin 2005, 23:36

Message par Marco »

Je me permets de répondre pour Codrila (qui rectifiera si je me trompe) : la forme disjointe, c’est-à-dire la forme employée, surtout à l’oral, pour une mise en relief, et qui est normalement séparée par une virgule :

Lui, il n’aime pas cela.

Quant à lui, il n’aime pas cela.

Il n’aime pas cela, lui.
Avatar de l’utilisateur
Marco
Messages : 1038
Inscription : jeu. 09 juin 2005, 23:36

Message par Marco »

Orphaios a écrit :Ah, je crois que je commence à comprendre. Merci à tous les deux :D
Cela veut dire que je peux dire:

- Moi, non plus, n'aime pas le poisson;
- Toi, par contre, n'y iras pas;
- Eux, pourtant, devront obéir à leurs parents... ?

Si vous me dites que oui cela supposera renier de tout ce que j'avais appris à propos de ce sujet! :lol:
Dans ces cas-là, on spécifie normalement le sujet :

Moi non plus JE n’aime pas le poisson.

Toi, par contre, TU n’iras pas (après le futur et le conditionnel d'aller, pour éviter un hiatus, y disparaît).

Eux, pourtant, ILS devront obéir à leurs parents.

Il faut encore préciser que ce sont des formulations de la langue parlée, informelle. Dans un français châtié on n’emploie pas ces tournures.
Orphaios

Message par Orphaios »

Mais alors... quelle est la différence entre les exemples que j'ai donnés et la phrase "parce que lui non plus ne sait pas en jouer"? Pourquoi dans ce dernier cas on peut éliminer le pronom "il" et pas dans les autres?
Vous allez avoir assez de moi! :oops: :roll: :lol:
TU n’iras pas (après le futur et le conditionnel d'aller, pour éviter un hiatus, y disparaît)
Merci, Marco, pour cette précieuse minutie :wink:
Avatar de l’utilisateur
Marco
Messages : 1038
Inscription : jeu. 09 juin 2005, 23:36

Message par Marco »

L’omission du pronom de reprise ne semblerait possible qu’à la troisième personne du singulier et du pluriel, et pas aux autres. C’est très intéressant, je n’y avais jamais songé. :) Mais il faudrait conduire des recherches plus approfondies pour énoncer une règle.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

La reprise du pronom est simplement une tautologie, qui permet d'insister sur la personne. Il n'est probablement pas vraiment fautif d'éviter la reprise aux autres personnes que la troisième : Moi non plus ne sais pas... Toi non plus ne peux pas... mais, pour une raison difficile à justifier, cela ressemble à du style « petit-nègre ». On le fait parfois aux première et deuxième du pluriel : Nous non plus n'y pouvons rien... Vous non plus n'êtes pas invités. Pourquoi est-ce inhabituel aux première et deuxième du singulier ? Il n'y a peut-être pas d'explication logique, c'est une pratique créée par l'usage. Exemple : Moi non plus je ne comprends pas est ressenti comme une forme naturelle, mais moi je ne comprends pas est à la limite entre la tautologie et le pléonasme, et quand j'étais enfant on me reprenait parce que, disait-on, moi je était impoli, et en fait on le comprend parfois comme une forme d'égocentrisme ou de narcissisme.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Répondre