Question de grammaire

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Invité

Question de grammaire

Message par Invité »

Laquelle de ces phrases est meilleure?

<<En supposant qu'il finisse ses devoirs nous irons au cinéma.>>
ou
<<À supposer qu'il finisse ses devoirs nous irons au cinéma.>

Est ce qu'on commence par <<en supposant>> ou <<à supposer>>?

Et quand est ce qu'on utilise <<à supposer que>> et <<en supposant que>>?

J'ai demandé sur yahoo et la plupart étaient d'accord avec la première mais quelques uns supportaient la deuxième.
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abgech
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Message par abgech »

Je ne suis pas vraiment sûr de moi, mais, tant pis, je me lance.

Il me semble que "À supposer qu'il ..." implique un plus fort doute qu'il finisse ses devoirs que "En supposant qu'il ..."

Maintenant, je serais heureux d'avoir un avis plus autorisé que le mien.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je le ressens un peu de la même façon, « à supposer » impliquant un doute plus fort, mais je ne suis pas sûr non plus de mon fait.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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valiente
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Message par valiente »

En continuant dans votre sens à tous les deux, ne pourrions-nous pas dire que la forme la plus douteuse est préférable pour une action tournée vers un possible futur, quand l'autre le serait pour un possible présent.

Par exemple :

« En supposant qu'il ait fini ses devoirs... »
« A supposer qu'il finisse ses devoirs... »

Je ne parviens pas non plus à expliquer clairement mon point de vue, probablement parce qu'il n'a ni queue ni tête.
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Jacques
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Message par Jacques »

Nous en sommes réduits aux hypothèses, sans pouvoir nous appuyer sur un argument sérieux. En reprenant vos exemples Valiente, je perçois ceci :
En supposant qu'il ait fini ses devoirs me donne à penser qu'il a commencé à les faire et que cela devrait se terminer à plus ou moins brève échéance ;
À supposer peut faire croire qu'on n'est pas sûr qu'il soit décidé à aller jusqu'au bout, qu'il est susceptible de ne jamais terminer. On peut même penser qu'il ne les a peut-être pas commencés.
C'est ce que je ressens, mais je ne peux pas garantir que c'est juste.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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valiente
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Message par valiente »

Le TLFi recense les deux formes mais n'ajoute malheureusement pas de commentaire.
[Le compl. d'obj. est une complét. introd. par que] Considérer quelque chose comme probable; poser quelque chose comme hypothèse. [...]

- À supposer que + subj. Mais il y a de grandes chances pour que l'œuvre s'écarte de ce plan initial, à supposer que je parvienne à le trouver a priori (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p. 89).

- En supposant que + ind. ou subj. (selon que le fait est envisagé comme réel ou comme hyp., éventuel). En supposant que le médecin le plus habile ne puisse prévoir les révolutions de la santé d'un homme bien portant, il peut prévoir tout le cours d'une maladie quand elle est déterminée (SAINT-MARTIN, Homme désir, 1790, p. 92). La souffrance est une punition du péché; or les bêtes n'ont pas péché; donc elles ne peuvent souffrir, donc elles sont de pures machines. Le P. Bougeant échappait à l'argument, en supposant que les bêtes étaient des démons (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 512).
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Marco
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Message par Marco »

Les exemples semblent pointer vers cette distinction : à supposer que indiquerait un fait assez peu probable ; en supposant que exprimerait une hypothèse neutre. Ce qui rejoint les avis exprimés plus haut, auxquels je m’associe.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Ne peut-on pas faire des distinctions analogues pour « en cas qu’elle vienne » et  « au cas où elle viendrait » ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Marco
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Message par Marco »

Je dirais que oui, Klausinski, et là le mode verbal accentue, ce me semble, le degré de probabilité.
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Marco
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Message par Marco »

Toutefois, en cas que est marqué comme vieilli, et peut être suivi du subjonctif comme du conditionnel, nous dit le TLFi. Par conséquent, la distinction semblerait ne pas s’appliquer à ce cas-là.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Marco a écrit :Toutefois, en cas que est marqué comme vieilli, et peut être suivi du subjonctif comme du conditionnel, nous dit le TLFi. Par conséquent, la distinction semblerait ne pas s’appliquer à ce cas-là.
Oui, c’est vrai. Je n’ai pas consulté le TLF. Je dois dire que cette forme vieillie me plaît.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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valiente
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Re: Question de grammaire

Message par valiente »

stack3d a écrit :Laquelle de ces phrases est meilleure?
Finalement, pour répondre à l'auteur de cette discussion, il suffirait de savoir si cet élève est un cinéphile. :wink:
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