Dont nous sommes conscient de

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valiente
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Dont nous sommes conscient de

Message par valiente »

Les erreurs d’orthographe constituent un problème compliqué dont nous sommes conscients de l’importance.

A la première lecture de cette phrase, j'ai ressenti une certaine gêne. Je pense que la construction est fautive et qu'il eût été plus correct d'écrire :

Les erreurs d’orthographe constituent un problème compliqué d'une importance dont nous sommes conscients.

Mais je ne parviens pas à être sûr de moi. A force de relectures, j'en arrive à me demander si ce n'est pas moi qui me trompe en voulant corriger l'écriture d'origine. Pouvez-vous me donner votre avis ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Je ne me prononcerai pas sur l'orthodoxie de cette construction, mais de toute façon ce n'est ni clair ni élégant. Il vaut mieux écrire de l'importance duquel.
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Perkele
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Message par Perkele »

Pour moi "Les erreurs d’orthographe constituent un problème compliqué d'une importance dont nous sommes conscients." est une phrase syntaxiquement correcte.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Claude
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Message par Claude »

Je mets tout le monde d'accord : « Nous sommes conscients de l'importance du problème compliqué que constituent les fautes d'orthographe ».

PS : Il serait tellement plus simple de ne pas en être conscient. :lol:
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Perkele
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Message par Perkele »

Bon, et puis les fautes d'othogaphes ne sont pas un problème compliqué.

A la rigueur, l'orthographe française présente des difficultés dont nous sommes conscients.

Ou : Les difficultés indéniables de l'orthographe française mettent les rédacteurs dans un embarras dont nous sommes conscients.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Claude
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Message par Claude »

OU :

« Les cotélépapoteurs se décarcassent pour rédiger une phrase mettant bien en lumière les difficultés de l'orthographe (française, ne l'oublions pas) dont ils sont conscients ».
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Perkele
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Message par Perkele »

Valiente, où avez-vous donc touvé cette phrase ? Pas dans le BO de l'Education nationale, j'espère ? :wink:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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valiente
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Message par valiente »

Merci pour vos avis.
J'ai lu cette phrase sur un site de vente aux enchères bien connu.
J'avais oublié de vous préciser qu'il s'agissait d'une préoccupation concernant un moteur de recherche. La personne interrogée, ne comptant visiblement pas sur une amélioration subite de l'utilisation de la langue française faite par ses membres, envisage la création d'un moteur de recherche intelligent pour pallier cette fâcheuse habitude. Dommage que cela ne résolve pas le véritable problème.
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Jacques
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Message par Jacques »

Sans vouloir fendre les cheveux en quatre, il y a un point qui me chagrine, c'est l'utilisation du mot problème, mot passe-partout qui est de nos jours employé en remplacement d'une quantité d'autres mieux adaptés. Une fois de plus je cite Pièges et difficultés de Larousse :
Dans l'expression orale relâchée, problème est souvent employé dans le sens très général de question, affaire, ou de difficulté, incident... (suit une liste de ces mauvais emplois comme c'est ton problème, il n'y a pas de problème, un spécialiste des problèmes économiques, nous avons eu des problèmes...). Dans l'expression soignée, préférer, en fonction de la situation et du contexte : affaire, question ou difficulté, embarras, empêchement, ennui...
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Re: Dont nous sommes conscient de

Message par Invité »

valiente a écrit :Les erreurs d’orthographe constituent un problème compliqué dont nous sommes conscients de l’importance.
Si l'on s'en tient à la syntaxe, "dont" peut être considéré comme l'amalgame de la conjonction de subordination "que" et de la préposition "de" (l'importance de ce problème)
Il me semble que le terme qui devrait être subordonné par "de" (en l'occurence, "l'importance"), par exemple dans "l'homme dont j'ai aimé la fille" --> la fille de l'homme. Vous conviendrez que cette phrase sonne juste.

C'est pourquoi, syntaxiquement, je ne vois pas de problème, le terme "importance" est juste un peu plus loin.

En réalité, le problème est que "nous sommes conscients" impose le "de", et l'on peut donc croire que le "dont" est lié à "nous sommes conscients" : "le problème dont nous sommes conscients". Or ce n'est pas le cas. On a donc l'impression d'une redondance entre le "dont" et le "de" qui encadrent le "nous sommes conscients". Et donc d'une faute.

Ce genre de maladresse, sans être une erreur syntaxique, est à éviter pour des raisons stylistiques seulement... par des remplacements comme vous l'avez fait :)
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Jacques
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Message par Jacques »

Donc Moudi, votre démonstration confirme ce qui a été pressenti : si la construction n'est pas grammaticalement fausse, elle est maladroite et gagne en élégance quand on formule la phrase autrement.
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valiente
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Message par valiente »

Jacques a écrit :Sans vouloir fendre les cheveux en quatre, il y a un point qui me chagrine, c'est l'utilisation du mot problème, mot passe-partout qui est de nos jours employé en remplacement d'une quantité d'autres mieux adaptés.
J'ai justement pensé à vous au moment d'écrire la dernière phrase de mon précédent message. Je sais que ce point vous importe, et cela est compréhensible ; cependant, je considérais ce mot bien adapté au verbe résoudre.
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Jacques
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Message par Jacques »

Ce n'est pas à votre phrase que je pensais, je ne me serais pas permis de faire une remarque de ce genre, qui eût été indélicate. D'ailleurs je ne conteste pas le bien-fondé de cet emploi. Il s'agissait de l'autre, celle qui fait l'objet de la discussion, et que vous avez trouvée sur le site d'enchères.
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Message par Invité »

Jacques a écrit :Donc Moudi, votre démonstration confirme ce qui a été pressenti : si la construction n'est pas grammaticalement fausse, elle est maladroite et gagne en élégance quand on formule la phrase autrement.
Euh, oui oui c'est la conclusion vers laquelle je voulais aller. Je voulais juste l'expliquer syntaxiquement. Je suis en linguistique, j'aime bien les explications précises et scientifiques :P
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Jacques
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Message par Jacques »

J'ai bien compris, et je pense ne pas être le seul. Vous avez expliqué de façon précise ce que je pensais sans pouvoir moi-même le justifier.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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