UN IN
- Perkele
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UN IN
Dans certaines régions, à ma connaissance le nord-ouest, on ne fait pas la différence entre IN et UN. Il est même arrivé qu'on s'étonne que je la fasse.
Est-ce que, d'après vous, l'avenir de notre langue est dans la diversification ou dans l'uniformisation des prononciation ?
Est-ce que, d'après vous, l'avenir de notre langue est dans la diversification ou dans l'uniformisation des prononciation ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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J'avais appris à l'école, à Paris, qu'il était important de faire la différence, et je la faisais. J'en ai un peu gardé l'habitude. La prononciation, à l'heure actuelle, est copieusement massacrée. Je ne ferai pas l'inventaire de ces fantaisies qui me font grincer des dents, mais j'estime que, dans les réformes de l'enseignement (toujours évoquées, jamais mises en pratique), il serait bon de réintroduire des leçons de phonétique et de diction. Je suis pour la préservation d'une bonne phonétique et contre l'uniformisation. Ar-ti-cu-lons !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je suis normand, et j'ai toujours été irrécupérablement incapable de prononcer ou de simplement identifier ce "in" mi-haut et ce "un" mi-bas (en revanche, la différence entre patte et pâte m'est plus naturelle)
Pour ce qui est de l'avenir de la langue, il me semble assez clair que cette opposition disparaît. À mon sens, cela résulte moins d'un relâchement de l'enseignement que d'une évolution bien naturelle quand on sait qu'il y a très très peu de paires minimales (brin/brun... c'est à peu près tout
). Même chose pour le a antérieur et le â postérieur. C'est-à-dire que cette distinction n'est pas fondamentale à la compréhension, alors que la distinction entre le "un" et le "an" est fondamentale. (même si la différence est sensiblement la même...)
Pour ma part, il me semble illusoire de donner des cours de prononciation à l'école. C'est du temps perdu pour pas grand-chose, parce que l'enfant ne reste pas toute la journée à l'école et qu'il gardera la façon de parler de ses parents pour un trait phonémique aussi anecdotique...
Pour ce qui est de l'avenir de la langue, il me semble assez clair que cette opposition disparaît. À mon sens, cela résulte moins d'un relâchement de l'enseignement que d'une évolution bien naturelle quand on sait qu'il y a très très peu de paires minimales (brin/brun... c'est à peu près tout
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Pour ma part, il me semble illusoire de donner des cours de prononciation à l'école. C'est du temps perdu pour pas grand-chose, parce que l'enfant ne reste pas toute la journée à l'école et qu'il gardera la façon de parler de ses parents pour un trait phonémique aussi anecdotique...
- Perkele
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Il me semble que l'idée de la disparition de la différence entre IN et UN est régionale. Ma grand-mère (de Brest) disait quatre heures "incar" et je n'ai pas l'impression que cette prononciation ait contaminé d'autres régions où l'on dit toujours : "quatre heures un quart".
De même que dans le département de Moselle la diférence existe toujours entre a et â...
De même que dans le département de Moselle la diférence existe toujours entre a et â...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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L'unification entre UN et IN n'est pas propre aux Normands, elle est générale dans la Région parisienne. Allez expliquer à un Francilien la différence, il tombera des nues. Je crois que la distinction se fait surtout au sud de la Loire.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Je ne pensais pas à IN/UN mais à toutes ces fantaisies qui nous scient les oreilles : cyclizm' pour cyclisme, fantazm' pour fantasme, s'crétair' pour secrétaire, déj'ner pour déjeuner, Bingladesh pour Bangladesh, pwesseur pour professeur, astronôme pour astronome (avec O ouvert), pwan d'la pwik pour président de la République, tegnique et tegnicien pour technique et technicien... Il serait bon de donner quelques cours de diction aux élèves, qui sont trop influencés par l'audiovisuel dont ils sont de grands consommateurs, et de leur expliquer les bases : S se prononce SS entre voyelle et consonne, etc.Moudi a écrit :
Pour ma part, il me semble illusoire de donner des cours de prononciation à l'école. C'est du temps perdu pour pas grand-chose, parce que l'enfant ne reste pas toute la journée à l'école et qu'il gardera la façon de parler de ses parents pour un trait phonémique aussi anecdotique...
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- Klausinski
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Je confirme. Je n’ai jamais entendu la moindre différence, même quand on les prononçait alternativement devant moi, entre IN et UN. C’est pour moi comme s’il s’agissait d’une distinction n’appartenant pas à la langue française.Jacques a écrit :L'unification entre UN et IN n'est pas propre aux Normands, elle est générale dans la Région parisienne. Allez expliquer à un Francilien la différence, il tombera des nues. Je crois que la distinction se fait surtout au sud de la Loire.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
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Oui, j'en suis sûr.Claude a écrit : Ceux qui ne font pas la différence prononcent-ils également IN pour le chiffre 1 ?
Si le TLF admet les deux, c'est parce qu'il se fonde sur l'usage, qui est très répandu et probablement beaucoup plus que l'autre. En fouillant dans mes souvenirs, je crois pouvoir dire qu'en Belgique cette différence n'existe pas. Quid de la Suisse ?
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