Se veut...
Se veut...
Bonjour,
J'ai un doute quant à l'utilisation de l'expression se veut. Voici ma phrase :
"Machinbidule se veut être un espace de partage des connaissances de ses membres".
Mais est-ce exacte de dire "se veut être" ?
Ne faut-il pas dire "se veut un espace", ou encore "se veut d'être" ?
Merci d'avance.
Cordialement.
J'ai un doute quant à l'utilisation de l'expression se veut. Voici ma phrase :
"Machinbidule se veut être un espace de partage des connaissances de ses membres".
Mais est-ce exacte de dire "se veut être" ?
Ne faut-il pas dire "se veut un espace", ou encore "se veut d'être" ?
Merci d'avance.
Cordialement.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
D'après Bordas :
Se vouloir est acceptable quand le sujet est un nom de personne ou de chose personnifiée : Ce garçon se veut dur et impassible (veut apparaître comme).
Cet exemple suffit à démontrer que se vouloir est suivi directement d'un adjectif ou de plusieurs. Il n'est pas question de lui adjoindre le verbe être. Ne pas dire non plus, toujours d'après Bordas : De nos jours les appareils ménagers se veulent simples et pratiques, mais ...on cherche à faire des appareils ménagers simples et pratiques. Cette restriction est controversés, Hanse ne la condamne pas, et donne deux exemples : Il se veut impartial, une analyse qui s'est voulue objective. Sincèrement, je crois que, comme pour d'autres cas, l'extension de sens est inévitable et finira par devenir licite, l'expression dépassant le sens grammatical initial (comme pour soi-disant et d'autres).
Se vouloir est acceptable quand le sujet est un nom de personne ou de chose personnifiée : Ce garçon se veut dur et impassible (veut apparaître comme).
Cet exemple suffit à démontrer que se vouloir est suivi directement d'un adjectif ou de plusieurs. Il n'est pas question de lui adjoindre le verbe être. Ne pas dire non plus, toujours d'après Bordas : De nos jours les appareils ménagers se veulent simples et pratiques, mais ...on cherche à faire des appareils ménagers simples et pratiques. Cette restriction est controversés, Hanse ne la condamne pas, et donne deux exemples : Il se veut impartial, une analyse qui s'est voulue objective. Sincèrement, je crois que, comme pour d'autres cas, l'extension de sens est inévitable et finira par devenir licite, l'expression dépassant le sens grammatical initial (comme pour soi-disant et d'autres).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ai oublié d'insister sur le fait que se vouloir ne peut pas être suivi d'un nom comme dans votre exemple. La phrase est donc incorrecte, quelle que soit la forme que vous lui donnerez. Grevisse l'admet, comme Hanse, quand le sujet est une chose, mais précise qu'il introduit un adjectif attribut.
Vous pourrez à la rigueur écrire « X veut être un lieu de partage (et pas un espace) », mais ce n'est pas ce qui se fait de mieux, et il est préférable d'écrire : doit être ou Nous voulons que... soit...
Vous pourrez à la rigueur écrire « X veut être un lieu de partage (et pas un espace) », mais ce n'est pas ce qui se fait de mieux, et il est préférable d'écrire : doit être ou Nous voulons que... soit...
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
La construction la plus orthodoxe est certes "se vouloir + adjectif" mais on trouve aussi :
- [M. de L., candidat aux élections] se veut un homme vraiment «indépendant» (...) et se situe lui-même entre l'U. N. R. et le Centre démocrate (Le Monde, 1er mars 1967).
- La lecture qu'on propose ici d'un conte littéraire se veut un échantillon d'exercices pratiques (...) (A.-J. GREIMAS, Maupassant. La Sémiot. du texte: exercices prat., 1976, p. 7).
- Doctrine de Marx, Engels et leurs successeurs, ainsi caractérisée en tant qu'elle se veut un savoir positif et non une doctrine idéaliste ou subjective.
- En fait, la peinture de Dereux (...) relève davantage de l'art culturel, qui se veut art de l'enseignement, du mythe, de la réflexion, et donc de l'intelligence, que de l'art brut qui obéit à la pure joie du « faire » et à la divagation sans méthode raisonnante de l'esprit (Les Lettres fr., 11 mars 1970, p. 32, col. 2)
- L'information se veut information (...) la propagande se veut propagande...
Exemples pris dans le TLF
- [M. de L., candidat aux élections] se veut un homme vraiment «indépendant» (...) et se situe lui-même entre l'U. N. R. et le Centre démocrate (Le Monde, 1er mars 1967).
- La lecture qu'on propose ici d'un conte littéraire se veut un échantillon d'exercices pratiques (...) (A.-J. GREIMAS, Maupassant. La Sémiot. du texte: exercices prat., 1976, p. 7).
- Doctrine de Marx, Engels et leurs successeurs, ainsi caractérisée en tant qu'elle se veut un savoir positif et non une doctrine idéaliste ou subjective.
- En fait, la peinture de Dereux (...) relève davantage de l'art culturel, qui se veut art de l'enseignement, du mythe, de la réflexion, et donc de l'intelligence, que de l'art brut qui obéit à la pure joie du « faire » et à la divagation sans méthode raisonnante de l'esprit (Les Lettres fr., 11 mars 1970, p. 32, col. 2)
- L'information se veut information (...) la propagande se veut propagande...
Exemples pris dans le TLF
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Qui peut dire si ces emplois sont corrects ? Grevisse, Bordas et Robert n'envisagent que le cas de l'adjectif attribut. Je leur fais confiance, mais si d'autres veulent agrandir le champ d'utilisation, je n'y vois pas d'inconvénient. Je ne suis pas compétent pour juger. Donc, dans le doute, je choisis la prudence.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Merci pour vos réponses très complètes
"Machinbidule a été créé pour être un espace de partage des connaissances de ses membres."
Les solutions les plus simples seraient surement :
"Machinbidule est un espace..."
ou
"Machinbidule veut être un espace..."
Encore merci pour votre aide![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
En fait, il faudrait que ça caractérise "l'état" de machinbidule. En reprenant votre phrase, il faudrait plutôt quelque chose de ce genre :Et que diriez-vous HollowMac de :
"Machinbidule a été créé pour favoriser le partage des connaissances" ?
"Machinbidule a été créé pour être un espace de partage des connaissances de ses membres."
Les solutions les plus simples seraient surement :
"Machinbidule est un espace..."
ou
"Machinbidule veut être un espace..."
Encore merci pour votre aide
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Le mot espace, comme je l'ai dit plus haut, est une impropriété ; il faut le remplacer par lieu. Il fait partie des tics de langage à la mode. J'ai vu « espace clefs » sur une boutique, « espace lavage », « espace gonflage » dans un garage, « espace immobilier » à une agence, etc. Un jour quelqu'un m'a même dit qu'un cabinet de psychothérapeute était un « espace de parole » ! C'est, comme problème, un mot passe-partout employé en remplacement de termes plus appropriés, d'autant plus choquant que la notion d'espace est abstraite.
En admettant que se vouloir puisse être employé avec des choses, vous pourriez dire Machinbidule se veut un lieu de partage des connaissances ou simplement veut être un lieu de partage des connaissances (si on admet la même tolérance).
En admettant que se vouloir puisse être employé avec des choses, vous pourriez dire Machinbidule se veut un lieu de partage des connaissances ou simplement veut être un lieu de partage des connaissances (si on admet la même tolérance).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).