Après la tragédie qui s'est déroulée en Afghanistan, nous avons entendu hier aux informations : « Les militaires disent un dernier adieu à leurs camarades ». Je réagis alors : pléonasme. On m'a enseigné à l'école que adieu signifie « nous nous reverrons auprès de Dieu », et qu'on ne le dit que pour un salut définitif.
Erreur ! Selon l'Académie le mot veut dire « je vous recommande à Dieu » et n'a pas toujours de caractère définitif :
Formule de politesse employée afin de prendre congé pour toujours ou pour longtemps. Adieu, monsieur ! Adieu donc ! Je ne vous dis pas adieu, car j'espère vous revoir. Adieu, à l'été prochain ! Dire adieu à quelqu'un. Par ext. et fam. Au revoir. Adieu, à demain !
Le Petit Robert :
Formule dont on se sert en prenant congé de quelqu'un qu'on ne reverra pas de quelque temps.
Dans sa première édition, le Dictionnaire de l'Académie lui donnait un sens assez large :
Terme de civilité & d'amitié dont on se sert en prenant congé les uns des autres. Dire adieu, sign. quelquefois, Prendre congé. Il a esté dire adieu à un tel.
Remarquons au passage la formule si discutée il a été pour il est allé.
J'ai un vieux « Dictionnaire analogique et alphabétique » de 1923, qui dit simplement : Terme de civilité pour prendre congé ».
Me voilà donc amené à remettre en cause l'enseignement primaire dans lequel j'avais toute confiance (il faut dire qu'on faisait tout pour cela, et que nous n'avions pas le choix).
Je sais que dans certaines régions, on dit même adieu en guise de bonjour.
Adieu
- Perkele
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En provençal adìeu sert de "salut !", de "bonjour" et d'au-revoir"
Dernière modification par Perkele le jeu. 21 août 2008, 19:35, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
En Suisse, plus spécifiquement à Genève, on dit adieu pour dire bonjour et adieu pour dire au revoir !
Pourquoi plus spécifiquement à Genève ? Parce que, en fait, il y a quelques différences entre les cantons francophones, différences de vocabulaire et différences d'accent. Souvent, les français parlent de "l'accent suisse", c'est une grossière erreur, la plupart du temps, ils font alors référence à l'accent vaudois (Lausanne), savoureux il est vrai.
Combien je regrette la disparition des accents locaux en France. Il semble que tout est formaté par un accent standard, influence de la télévision ? Par exemple, je passe passablement de temps dans le sud, il me semble que l'accent est en voie (dans ce cas, ne pourrait-on pas écrire voix ? :D ) de disparition. Dommage, rien qu'à l'entendre, on voyait le soleil briller.
Quant à nos compatriotes d'outre Sarine (les Suisses allemands), c'est encore pire. Entre certains cantons ils ont parfois de la peine à se comprendre en utilisant leur dialecte cantonal. Et comme le dialecte est la langue parlée par tout un chacun dans la quasi totalité des situations ... Ll'allemand, le "hoch deutch", est pratiquement une langue étrangère en Suisse.
Pourquoi plus spécifiquement à Genève ? Parce que, en fait, il y a quelques différences entre les cantons francophones, différences de vocabulaire et différences d'accent. Souvent, les français parlent de "l'accent suisse", c'est une grossière erreur, la plupart du temps, ils font alors référence à l'accent vaudois (Lausanne), savoureux il est vrai.
Combien je regrette la disparition des accents locaux en France. Il semble que tout est formaté par un accent standard, influence de la télévision ? Par exemple, je passe passablement de temps dans le sud, il me semble que l'accent est en voie (dans ce cas, ne pourrait-on pas écrire voix ? :D ) de disparition. Dommage, rien qu'à l'entendre, on voyait le soleil briller.
Quant à nos compatriotes d'outre Sarine (les Suisses allemands), c'est encore pire. Entre certains cantons ils ont parfois de la peine à se comprendre en utilisant leur dialecte cantonal. Et comme le dialecte est la langue parlée par tout un chacun dans la quasi totalité des situations ... Ll'allemand, le "hoch deutch", est pratiquement une langue étrangère en Suisse.
- Jacques
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J'ai aussi constaté en France l'uniformisation de l'accent. Je suis né dans une région où il était très prononcé (sans jeu de mots). Mon père et des cousins qui vivaient en limite de Paris l'ont toujours gardé. Je parierais qu'aujourd'hui il n'existe plus. Vous parlez de ce que les Français appellent « l'accent suisse », il en va de même pour ce qu'ils nomment « l'accent belge ». Il y a en Belgique francophone des différences selon les régions.
Pour ce qui est des Suisses germanophones, pour en avoir entendu plusieurs fois à la télévision, j'ai été étonné de l'étrangeté de leurs accents, qui n'ont rien à voir avec ceux d'Allemagne.
Pour ce qui est des Suisses germanophones, pour en avoir entendu plusieurs fois à la télévision, j'ai été étonné de l'étrangeté de leurs accents, qui n'ont rien à voir avec ceux d'Allemagne.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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C'est aussi que dans le sud, beaucoup de gens ne sont pas du sud...abgech a écrit :Par exemple, je passe passablement de temps dans le sud, il me semble que l'accent est en voie (dans ce cas, ne pourrait-on pas écrire voix ? :D ) de disparition.
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.