Détestation !
Détestation !
Un journaliste s'exprimant ce matin sur une radio périphérique a parlé de la "détestation" entre membres d'un même parti politique.
Sauf erreur ou omission, cela me parait encore une nouveauté !
Sauf erreur ou omission, cela me parait encore une nouveauté !
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous serez aussi étonné que moi : le mot, bien que n'étant plus guère en vigueur, exsite réellement, et l'Académie nous le confirme :
DÉTESTATION n. f. XIVe siècle, au sens 2 ; XVIe siècle, au sens 1. Emprunté du latin detestatio, « malédiction, exécration ».
1. Litt. Violente aversion. Avoir de la détestation pour quelqu'un. Il a le mensonge et les menteurs en détestation. 2. RELIG. CATHOL. Exécration que l'on doit avoir d'une chose condamnable. La pénitence enferme une sincère détestation du péché.
Il était déjà dans la première édition (1694).
et LIttré :
DÉTESTATION (dé-tè-sta-sion), s. f.
1° Action de détester. Le plaisir de rire se change en détestation et en horreur, BALZ. I, 186. Il s'est attiré la détestation de tout le monde, COSTAR, Lettres, dans RICHELET. La même détestation de la viande et du mariage, le même mépris du baptême, la même horreur pour la communion, la même répugnance à croire la vérité de l'incarnation et de la passion du Fils de Dieu, BOSSUET Variat. XI, § 27.
2° Terme de dévotion. Horreur qu'on a du péché. Quand nous en reconnaîtrons le mal [d'une proposition], nous l'aurons en détestation, PASC. Prov. 3. Ce que j'appelle ici détestation sincère du péché, BOURD. Avent, Pénit. 488. Une détestation sincère de vos crimes, MASS. Myst. Résurr.
DÉTESTATION n. f. XIVe siècle, au sens 2 ; XVIe siècle, au sens 1. Emprunté du latin detestatio, « malédiction, exécration ».
1. Litt. Violente aversion. Avoir de la détestation pour quelqu'un. Il a le mensonge et les menteurs en détestation. 2. RELIG. CATHOL. Exécration que l'on doit avoir d'une chose condamnable. La pénitence enferme une sincère détestation du péché.
Il était déjà dans la première édition (1694).
et LIttré :
DÉTESTATION (dé-tè-sta-sion), s. f.
1° Action de détester. Le plaisir de rire se change en détestation et en horreur, BALZ. I, 186. Il s'est attiré la détestation de tout le monde, COSTAR, Lettres, dans RICHELET. La même détestation de la viande et du mariage, le même mépris du baptême, la même horreur pour la communion, la même répugnance à croire la vérité de l'incarnation et de la passion du Fils de Dieu, BOSSUET Variat. XI, § 27.
2° Terme de dévotion. Horreur qu'on a du péché. Quand nous en reconnaîtrons le mal [d'une proposition], nous l'aurons en détestation, PASC. Prov. 3. Ce que j'appelle ici détestation sincère du péché, BOURD. Avent, Pénit. 488. Une détestation sincère de vos crimes, MASS. Myst. Résurr.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Mon cher Jacques,Jacques a écrit :Vous serez aussi étonné que moi : le mot, bien que n'étant plus guère en vigueur, exsite réellement, et l'Académie nous le confirme :
DÉTESTATION n. f. XIVe siècle, au sens 2 ; XVIe siècle, au sens 1. Emprunté du latin detestatio, « malédiction, exécration ».
1. Litt. Violente aversion. Avoir de la détestation pour quelqu'un. Il a le mensonge et les menteurs en détestation. 2. RELIG. CATHOL. Exécration que l'on doit avoir d'une chose condamnable. La pénitence enferme une sincère détestation du péché.
Il était déjà dans la première édition (1694).
et LIttré :
DÉTESTATION (dé-tè-sta-sion), s. f.
1° Action de détester. Le plaisir de rire se change en détestation et en horreur, BALZ. I, 186. Il s'est attiré la détestation de tout le monde, COSTAR, Lettres, dans RICHELET. La même détestation de la viande et du mariage, le même mépris du baptême, la même horreur pour la communion, la même répugnance à croire la vérité de l'incarnation et de la passion du Fils de Dieu, BOSSUET Variat. XI, § 27.
2° Terme de dévotion. Horreur qu'on a du péché. Quand nous en reconnaîtrons le mal [d'une proposition], nous l'aurons en détestation, PASC. Prov. 3. Ce que j'appelle ici détestation sincère du péché, BOURD. Avent, Pénit. 488. Une détestation sincère de vos crimes, MASS. Myst. Résurr.
c'est bien la première fois qu'un journaliste se réfère à un mot correct tombé en désuétude et c'est tant mieux ! Il mérite vraiment la médaille et cela me réconcilie en partie avec sa corporation que, vous le savez, j'ai "dans le collimateur" ! Notre langue du passé est extrêmement riche et, sans vouloir être pédant, l'on pourrait utiliser plus souvent, comme ce journaliste, de vieilles expressions tombées dans les oubliettes !
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Vers 1987, quand quelqu'un, pas très passionné par la langue, qui travaillait avec moi, a employé "obsolette" je l'ai félicité pour ce terme recherché. Je me suis aperçue plus tard qu'il revenait en force et que les gens qui l'employaient étaient persuadés qu'il appartenait au lexique informatique exclusivement.INDEPENDANT a écrit :Jacques a écrit :Vous serez aussi étonné que moi : le mot, bien que n'étant plus guère en vigueur, exsite réellement, et l'Académie nous le confirme :
DÉTESTATION n. f. XIVe siècle, au sens 2 ; XVIe siècle, au sens 1. Emprunté du latin detestatio, « malédiction, exécration ».
1. Litt. Violente aversion. Avoir de la détestation pour quelqu'un. Il a le mensonge et les menteurs en détestation. 2. RELIG. CATHOL. Exécration que l'on doit avoir d'une chose condamnable. La pénitence enferme une sincère détestation du péché.
Il était déjà dans la première édition (1694).
et LIttré :
DÉTESTATION (dé-tè-sta-sion), s. f.
1° Action de détester. Le plaisir de rire se change en détestation et en horreur, BALZ. I, 186. Il s'est attiré la détestation de tout le monde, COSTAR, Lettres, dans RICHELET. La même détestation de la viande et du mariage, le même mépris du baptême, la même horreur pour la communion, la même répugnance à croire la vérité de l'incarnation et de la passion du Fils de Dieu, BOSSUET Variat. XI, § 27.
2° Terme de dévotion. Horreur qu'on a du péché. Quand nous en reconnaîtrons le mal [d'une proposition], nous l'aurons en détestation, PASC. Prov. 3. Ce que j'appelle ici détestation sincère du péché, BOURD. Avent, Pénit. 488. Une détestation sincère de vos crimes, MASS. Myst. Résurr.
Mon cher Jacques,
c'est bien la première fois qu'un journaliste se réfère à un mot correct tombé en désuétude et c'est tant mieux ! Il mérite vraiment la médaille et cela me réconcilie en partie avec sa corporation que, vous le savez, j'ai "dans le collimateur" ! Notre langue du passé est extrêmement riche et, sans vouloir être pédant, l'on pourrait utiliser plus souvent, comme ce journaliste, de vieilles expressions tombées dans les oubliettes !
![[confus] :?](./images/smilies/icon_confused.gif)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui, mais le général s'était trompé avec quarteron ; si on veut lui garder son sens originel, il désigne le quart de cent, c'est-à-dire vingt-cinq. Et Bordas insiste sur ce point : ne peut pas être employé pour désigner un petit nombre. Il est vrai que Robert et Hanse admettent cette dernière acception. Littré ne reconnaissait pas non plus ce sens restreint. Il y a fort à parier que les dictionnaires ou livres didactiques qui l'acceptent se sont tout bonnement alignés sur le général par flatterie, car ils citent tous sa phrase : « un quarteron de généraux ». Un peu léger comme argument sémantique.Claude a écrit :Je crois que Le Général l'a fait avec chienlit et quarteron ; il en a sûrement dit d'autres.INDEPENDANT a écrit :...sans vouloir être pédant, l'on pourrait utiliser plus souvent, comme ce journaliste, de vieilles expressions tombées dans les oubliettes !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
- Messages : 1301
- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
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Vous me rappelez un autre mot apparu comme un néologisme (mais en est-ce un ?) il y a une dizaine d'années (à peu près en même temps que cindynique) dans le service informatique où je travaillais : pérenne, avec ses dérivés naturels (pérenniser, pérennisation. . .). Je l'ai entendu en bien d'autres circonstances depuis.Perkele a écrit : Vers 1987, quand quelqu'un, pas très passionné par la langue, qui travaillait avec moi, a employé "obsolette" je l'ai félicité pour ce terme recherché. Je me suis aperçue plus tard qu'il revenait en force et que les gens qui l'employaient étaient persuadés qu'il appartenait au lexique informatique exclusivement.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- JR
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- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
- Contact :
Si je me souviens bien, il s'agissait des généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller, c'est à dire une bande de quatre, selon une terminologie plus récente.Jacques a écrit : le général s'était trompé avec quarteron ; si on veut lui garder son sens originel, il désigne le quart de cent, c'est-à-dire vingt-cinq. Et Bordas insiste sur ce point : ne peut pas être employé pour désigner un petit nombre. Il est vrai que Robert et Hanse admettent cette dernière acception. Littré ne reconnaissait pas non plus ce sens restreint. Il y a fort à parier que les dictionnaires ou livres didactiques qui l'acceptent se sont tout bonnement alignés sur le général par flatterie, car ils citent tous sa phrase : « un quarteron de généraux ». Un peu léger comme argument sémantique.
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François Rabelais
François Rabelais
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Exact, et c'est ce chiffre de quatre qui avait amené l'impropriété. Il y avait confusion avec un autre mot identique, mais qui a un autre sens : un quarteron est une personne née d'un Blanc et d'une métisse blanc/noir, ou d'une Blanche et d'un métis, avec donc un quart de sang noir et trois quarts de blanc.JR a écrit :Si je me souviens bien, il s'agissait des généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller, c'est à dire une bande de quatre, selon une terminologie plus récente.Jacques a écrit : le général s'était trompé avec quarteron ; si on veut lui garder son sens originel, il désigne le quart de cent, c'est-à-dire vingt-cinq. Et Bordas insiste sur ce point : ne peut pas être employé pour désigner un petit nombre. Il est vrai que Robert et Hanse admettent cette dernière acception. Littré ne reconnaissait pas non plus ce sens restreint. Il y a fort à parier que les dictionnaires ou livres didactiques qui l'acceptent se sont tout bonnement alignés sur le général par flatterie, car ils citent tous sa phrase : « un quarteron de généraux ». Un peu léger comme argument sémantique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Ce message s’adresse à Indépendant : cher ami, lorsque vous répondez en citant les propos d’autrui il faut, afin que le message s’affiche correctement, ne pas désactiver le BBCode. Regardez sous la fenêtre où vous tapez votre message ; la case « Désactiver le BBCode » ne doit pas être cochée, ou alors on voit les balises et tout devient illisible et confus. Merci. ![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
P.S. J’ai corrigé votre message plus haut.
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
P.S. J’ai corrigé votre message plus haut.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je m'interrogeais depuis longtemps sur cette anomalie. Vous avez trouvé la clef, tout rentre dans l'ordre.Marco a écrit :Ce message s’adresse à Indépendant : cher ami, lorsque vous répondez en citant les propos d’autrui il faut, afin que le message s’affiche correctement, ne pas désactiver le BBCode. Regardez sous la fenêtre où vous tapez votre message ; la case « Désactiver le BBCode » ne doit pas être cochée, ou alors on voit les balises et tout devient illisible et confus. Merci.
P.S. J’ai corrigé votre message plus haut.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).