Si
Si
Si j'étais riche, je m'achèterais une petite maison en bord de mer.
Si je suis riche (un jour), je m'achèterai une petite maison au bord de la mer.
Mes questions, et je les pose en tant que francophone de naissance, sont les suivantes :
-Y a-t-il une différence réelle entre ces deux énoncés?
-La deuxième phrase est-elle correcte et pourquoi, en tant que francophone, me suis-je senti obligé d'ajouter "un jour" :
Si un jour je viens à être riche, je m'achèterai une maison.
Si je suis riche, je m'achèterai une maison.
Il me semble que la seconde phrase sonne mal, mais je ne saisis pas la raison de mon "malaise".
Autres question:
Si je suis riche, ce n'est pas parce que j'ai hérité une fortune de mes ancêtres, moi.
Si je n'ai pas répondu à ton message texto, c'est parce que j'étais en réunion.
Comment analyser ce "si"? Ce n'est de toute évidence pas un "si" conditionnel.
Si je suis riche (un jour), je m'achèterai une petite maison au bord de la mer.
Mes questions, et je les pose en tant que francophone de naissance, sont les suivantes :
-Y a-t-il une différence réelle entre ces deux énoncés?
-La deuxième phrase est-elle correcte et pourquoi, en tant que francophone, me suis-je senti obligé d'ajouter "un jour" :
Si un jour je viens à être riche, je m'achèterai une maison.
Si je suis riche, je m'achèterai une maison.
Il me semble que la seconde phrase sonne mal, mais je ne saisis pas la raison de mon "malaise".
Autres question:
Si je suis riche, ce n'est pas parce que j'ai hérité une fortune de mes ancêtres, moi.
Si je n'ai pas répondu à ton message texto, c'est parce que j'étais en réunion.
Comment analyser ce "si"? Ce n'est de toute évidence pas un "si" conditionnel.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Une très bonne question, qui fait honneur à notre lieu virtuel de réflexion. Pour ce qui me concerne, je prendrai le temps, dès que je l'aurai, pour effectuer des recherches et préparer une réponse. Ce qui n'empêche pas que d'autres s'y collent aussi. À nous tous, nous trouverons bien quelque chose de solide.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Bonjour,Si j'étais riche, je m'achèterais une petite maison en bord de mer.
Si je suis riche (un jour), je m'achèterai une petite maison au bord de la mer.
Mes questions, et je les pose en tant que francophone de naissance, sont les suivantes :
-Y a-t-il une différence réelle entre ces deux énoncés?
-La deuxième phrase est-elle correcte et pourquoi, en tant que francophone, me suis-je senti obligé d'ajouter "un jour" :
Ces deux exemples correspondent l'un à la condition hypothétique ( si j'étais riche : imparfait de l'indicatif, puis conditionnel dans la principale).
La réalisation de cette condition est seulement envisagée et pas considérée comme probable.
L'autre: Si je suis riche ( un jour), je m'achèterai...,
c'est la condition simple, considérée comme possible: s'il pleut demain, nous resterons à la maison.
Ici, le présent après la conjonction si a valeur de futur, c'est pourquoi on a besoin d'un marqueur temporel .
Mais,dans la phrase :
Si tu n'y vois pas d'inconvénient, nous nous retrouverons à la gare ,
le premier terme de la condition est actuel( si tu es d'accord, maintenant, au moment où je te parle...) .
- Jacques
- Messages : 14475
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Re: Si
Si je suis riche, c'est le présent de l'indicatif ; le verbe être, à ce mode, décrit une situation existante qui ne s'accorde pas avec cette conjonction hypothétique (si) et la formulation nous semble incongrue, parce que l'indicatif est le mode de la certitude, du fait avéré. C'est pourquoi nous avons besoin d'ajouter quelque chose qui place la phrase comme exprimant une éventualité dans un temps futur : Si je suis riche un jour.angeloï a écrit :
-La deuxième phrase est-elle correcte et pourquoi, en tant que francophone, me suis-je senti obligé d'ajouter "un jour" :
Si un jour je viens à être riche, je m'achèterai une maison.
Si je suis riche, je m'achèterai une maison.
Il me semble que la seconde phrase sonne mal, mais je ne saisis pas la raison de mon "malaise".
Remarquez que nous n'avons plus la même nécessité de compléter avec le verbe devenir : Si je deviens riche se suffit à lui-même parce que devenir définit une action ou une situation future.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Pourtant, dans la subordonnée de condition introduite par si , on met généralement l'indicatif:
- présent : si c'est possible, nous irons au cinéma.
- imparfait: si c'était possible, nous irions au cinéma.
- passé composé: si la rencontre n'a pas été possible, nous reprendrons rendez-vous.
- plus-que-parfait: si la rencontre n'avait pas été possible, nous reprendrions rendez-vous.
Grevisse indique:
Les exemples:
Si je suis riche ( un jour) , je m'achèterai une maison.
Il me semble que le malaise , vient de ce que la concordance de temps n'est pas évidente et non de l'emploi de l'indicatif .
Si , dans la principale, je remplaçais le futur par un présent ( comme dans l'exemple de Grevisse) la phrase passerait sans gène :
- si je suis riche, j'achète une maison.
Mais, dans la mesure où le présent de l'indicatif a une valeur de futur ( impliquée par l'emploi du futur dans la principale) , le marqueur temporel du futur ( demain, un jour, dans quelques années) devient necessaire à la compréhension.
Par ailleurs,s eule la langue littéraire accepte lorsqu'il s'agit du passé le subjonctif ( plus que parfait) après si:
Encore Grevisse:
- présent : si c'est possible, nous irons au cinéma.
- imparfait: si c'était possible, nous irions au cinéma.
- passé composé: si la rencontre n'a pas été possible, nous reprendrons rendez-vous.
- plus-que-parfait: si la rencontre n'avait pas été possible, nous reprendrions rendez-vous.
Grevisse indique:
.s'il s'agit d'une simple condition , on emploie les temps de l'indicatif avec leur valeur ordinaire , sauf que le présent et le passé composé s'emploient après si au lieu du futur et du futur antérieur
Les exemples:
La phrase d'Angeloï , celle qui pose question, appartient à cette condition simple.Si tu admets cette opinion, tu as tort . Si tu as admis cette opinion, tu as eu tort .
Si tu pars demain,tu auras du beau temps.
Si je suis riche ( un jour) , je m'achèterai une maison.
Il me semble que le malaise , vient de ce que la concordance de temps n'est pas évidente et non de l'emploi de l'indicatif .
Si , dans la principale, je remplaçais le futur par un présent ( comme dans l'exemple de Grevisse) la phrase passerait sans gène :
- si je suis riche, j'achète une maison.
Mais, dans la mesure où le présent de l'indicatif a une valeur de futur ( impliquée par l'emploi du futur dans la principale) , le marqueur temporel du futur ( demain, un jour, dans quelques années) devient necessaire à la compréhension.
Par ailleurs,s eule la langue littéraire accepte lorsqu'il s'agit du passé le subjonctif ( plus que parfait) après si:
Encore Grevisse:
Je fusse tombée s'il ne m'EÛt TENUE ( Chr Rochefort)
S'il FÛT VENU, je l'aurais su ( Littré)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je ne voulais pas faire un développement grammatical, mais répondre à cette interrogation : pourquoi sentons-nous un malaise devant la phrase dépouillée si je suis riche, et éprouvons-nous le besoin de compléter par « un jour » ? Car moi aussi, je suis comme Angeloï, je ressens ce besoin de souligner par un complément. Elle peut se suffire à elle-même, mais subjectivement il manque quelque chose. Remarquez bien que j'ai écrit : nous avons besoin, la formulation nous semble. Nous sommes dans le domaine psychologique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Et je ressens le même besoin que vous deux d'ajouter un complément de temps ,indiquant cette idée de futur
Et du coup, la curiosité me donne envie de chercher une explication que je vous soumets aux uns et aux autres sur le fil, rien de plus. Il y a peut-être d'ailleurs une autre façon d'aborder la question ...
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Et du coup, la curiosité me donne envie de chercher une explication que je vous soumets aux uns et aux autres sur le fil, rien de plus. Il y a peut-être d'ailleurs une autre façon d'aborder la question ...
Il me semble que dans ces phrases, la conjonction si est partie de la phrase causale, elle me semble marquer le rapport logique ( causal) entre la subordonnée et la principale.Autres question:
Si je suis riche, ce n'est pas parce que j'ai hérité une fortune de mes ancêtres, moi.
Si je n'ai pas répondu à ton message texto, c'est parce que j'étais en réunion.
Comment analyser ce "si"? Ce n'est de toute évidence pas un "si" conditionnel.
Trouvé sur Wiktionary: Si, conjonction:
Il s’emploie aussi dans diverses phrases où il s’agit, non d’une condition, d’une pure supposition, mais d’une chose certaine; il marque alors un rapport ou une opposition entre la proposition subordonnée et la proposition principale.
Si je suis gai, si je suis triste, c’est que j’en ai sujet.
Si cet homme est pauvre, est-ce une raison pour le mépriser ?
Si l’un est vieux et faible, l’autre est jeune et fort.
Le "si" avec marqueur temporel semble en fait correspondre à un "quand'
Quand je serai riche, je ferai un voyage à Tahiti.
correspond à
Si un jour je suis riche, je ferai un voyage à Tahiti.
Dans l'autre phrase avec "si", ça ne marche pas :
Quand j'étais riche, j'allais-irais à Tahiti
Par ailleurs,
Si je suis riche, j'achète une maison me gêne. Il me semble que seule la phrase avec le futur ou le présent dans la principale et un marqueur temporel dans la subordonnée est idiomatique.
Par contre aucun problème avec
Si je gagne le gros lot, j'achète un terrain dans le Luberon.
Si je rate mon examen, je ferai d'autres études fonctionne, encore que le présent semble bien plus naturel.
Réflexion faite, il semblerait bien que ce soit le verbe "être" qui pose problème parce que
Si je suis président, je supprimerai les impôts injustes ne va bien qu'avec un marqueur temporel.
Quand je serai riche, je ferai un voyage à Tahiti.
correspond à
Si un jour je suis riche, je ferai un voyage à Tahiti.
Dans l'autre phrase avec "si", ça ne marche pas :
Quand j'étais riche, j'allais-irais à Tahiti
Par ailleurs,
Si je suis riche, j'achète une maison me gêne. Il me semble que seule la phrase avec le futur ou le présent dans la principale et un marqueur temporel dans la subordonnée est idiomatique.
Par contre aucun problème avec
Si je gagne le gros lot, j'achète un terrain dans le Luberon.
Si je rate mon examen, je ferai d'autres études fonctionne, encore que le présent semble bien plus naturel.
Réflexion faite, il semblerait bien que ce soit le verbe "être" qui pose problème parce que
Si je suis président, je supprimerai les impôts injustes ne va bien qu'avec un marqueur temporel.
http://www.cnrtl.fr/definition/si
Une page d'explications...
On y trouve la phrase
Si je suis vivant, j'attendrai la nuit.![[choqué] :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
Une page d'explications...
On y trouve la phrase
Si je suis vivant, j'attendrai la nuit.
![[choqué] :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)