...et autres .....

[Invité]

Bonjour encore une fois,

Je profite d'avoir trouvé voitre forum pour poser une autre question:

J'entends de plus en plus souvent les présentateurs des journaux télévisés employer une syntaxe que je ne connaissais pas en tant qu'étranger, mais qui provoque chez moi un sentiment de révolte et de colère, parce qu'elle n'a aucun sens!

Il s'agit de la suivante:

"Cheminots, maçons et autres boulangers sont en grêve."

ou encore:

" A la foire mulimedia il y avait tous les nouveaux jeux pour x-box, nintendo, sega et autres playstation."

AAAAh, rien que le fait de devoir l'écrire me rend furieux!

Est-ce qu'on peut vraiment dire cela? Et si oui, il faudrait absolument et de toute urgence voter une loi qui le prohibe!

Un cheminot n'est pas un boulanger et une nintendo n'est pas une playstation, c'est pourtant évident.

La seule utilisation pour cette sorte d'éumération qui me semble justifiée est celle ou le mot qui suit "et autres" est une catégorie qui regroupe tout ce qui vient d'être dit auparavant. Par exemple:

" Football, Handball, Rugby et autres sports collectifs."

Là, ça donne un sens à mon avis puisque tous les sports énumérés font effectivement partie des sports collectifs, mais l'usage tel que décrit plus haut me fait mal mal mal à chaque fois que je l'entends!

Qu'est-ce que vous en pensez?

[Perkele]

Cette syntaxe est correcte.

[Invité]

Ah, l'injustice qui crie aux cieux!

[Jacques]

Pardon pour la contradiction, chère dame, mais le courroux de notre ami est pleinement justifié, et je le partage. L'expression et autres doit amener une continuité dans l'énumération, en introduisant une suite cohérente qui donne la même idée que ce qui précède. C'est encore une manie de journalistes en mal d'effets ratés que de dire et autres en introduisant une rupture sémantique. On peut dire : plombiers, maçons, électriciens et autres artisans par exemple, mais pas « et autres pâtissiers ».

[Invité]

Merci beaucoup Jacques, enfin quelqu'un qui partage mon opinion sur ce point!

[Jacques]

Je suis content de vous faire plaisir, mais je tiens à insister sur le fait que je ne cherche pas à avoir raison, que nos échanges se font dans la tolérance et la courtoisie, et que les avis de tous sont à prendre en compte sans esprit de critique. Cette faute est devenue une marotte chez les gens de médias, et sa répétition est propre à fausser les jugements.

[Perkele]

J'ai désespérément recherché les références qui m'avaient suggéré ma réponse (un souvenir d'une recherche que j'avais fait pour mon propre usage il y a longtemps... )

[Jacques]

L'exemple d'usage fautif est celui que nous entendons à tout bout de champ sur les ondes, et qui ancre dans l'esprit une mauvaise habitude de manière inconsciente. Voici ce qui est dit dans Pièges et difficultés :
« Après une énumération de noms, faire suivre et autres d'un nom de sens plus général que chacun des termes : les rats, les souris, les mulots et autres rongeurs (et non les rats, les mulots et autres souris) ».
Les gens de médias aggravent la faute en donnant la plupart du temps à la fin un terme qui n'a pas de parenté avec ceux de la liste : Les rats, les souris, les mulots et autres chacals.

[Perkele]

Certes, il me semble bien que c'est cela qe j'avais vérifié et trouvé, à mon grand étonnement, correct.

[Jacques]

Nous devons avoir sans cesse l'esprit vigilant, parce que nous baignons en permanence dans une ambiance de mauvais usages. Avez-vous remarqué, par exemple, la sale habitude des gens de télévision de donner un sens frelaté à l'expression tirer son épingle du jeu ? Nous savons tous bien sûr qu'elle signifie « se retirer d'une affaire mal engagée avant qu'elle ne périclite ». Or, on nous la sert à longueur d'année à propos de gens qui ont encaissé un joli profit à la conclusion d'une affaire : Le P.-D.G. de la société Greli-Grelot tire son épingle du jeu grâce à l'indemnité de X millions qui lui est versée à son départ et à ses stock options (ah, le vilain mot, à la fois par ses sonorités anglo-américaines et par son principe !)...

[Perkele]

Et le mauvais emploi de "point d'orgue" comme si cela signifiait "moment crucial" alors qu'il s'agit d'un temps qui s'éternise...

N'est-ce pas Monsieur l'archiviste en chef musicien ?


J'aimerais toutefois bien retrouver cette référence...

[Claude]

Tout à fait ; bien qu'une note ait selon sa représentation sur la portée une durée déterminée, le chef d'orchestre, en fin de phrase musicale, peut la faire durer le temps qu'il veut, en évitant cependant l'asphyxie des joueurs de cuivres.

[Jacques]

Dans le domaine de l'usurpation et d'un emprunt fautif aux termes de musique nous avons le temps fort : En 2007 la fête du 31 février a été un temps fort. Un jour, du temps où j'étais responsable de la revue dans notre ancienne commune, j'ai corrigé dans un article cette absurdité. L'auteur s'en est indigné auprès de ma femme, qui lui a demandé d'expliquer ce qu'il avait voulu dire ; il était soutenu par une personne présente qui lui donnait raison. Et tous deux ont expliqué : eh bien un temps fort, c'est un temps fort.

[Manni-Gédéon]

L'exemple d'usage fautif est celui que nous entendons à tout bout de champ sur les ondes, et qui ancre dans l'esprit une mauvaise habitude de manière inconsciente. Voici ce qui est dit dans Pièges et difficultés :
« Après une énumération de noms, faire suivre et autres d'un nom de sens plus général que chacun des termes : les rats, les souris, les mulots et autres rongeurs (et non les rats, les mulots et autres souris) ».
Les gens de médias aggravent la faute en donnant la plupart du temps à la fin un terme qui n'a pas de parenté avec ceux de la liste : Les rats, les souris, les mulots et autres chacals.

Comme les voitures sans conducteur et autres lunettes ou thermomètres connectés.